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Etude: Maupassant : Boule de Suif

Publié le 23/05/2011

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INTRODUCTION

L'édition de Boule de Suif, dans la collection des « Classiques de Poche «, comporte, outre la nouvelle titre, un ensemble de vingt récits publiés par Maupassant en 1883 et 1884. Ce recueil ne possède pas, à première vue, d'unité thématique, contrairement à nombre de recueils actuels. C'était une habitude de Maupassant, qui réunissait ce qu'il avait publié dans l'année. On verra plus loin qu'on peut étudier ces textes en les comparant avec Boule de Suif de manière à faire apparaître à la fois la diversité de Maupassant conteur et l'unité de ses préoccupations. L'introduction et les notes sont de Marie-Claire Bancquart. L'ensemble est suivi d'une bibliographie, d'une biographie détaillée, d'un extrait de lettre de Maupassant portant sur la guerre de 1870. Une iconographie abondante (avec des cartes pour Boule de Suif) illustre le volume.

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« signe de la modification des esprits.

Ils devront aussi analyser les réactions des femmes et la critique deMaupassant.

Enfin, on commentera la métaphore guerrière employée pour évoquer la conspiration contre Boule deSuif, en la comparant avec la lâcheté dont tous ont fait preuve devant l'arrivée des Prussiens.Texte 5 (pp.

77 à 81).

L'attaque en règle menée contre Boule de Suif profite du secours inattendu des religieuses.La satire sociale de Maupassant se fait ici particulièrement virulente.Préparation (pp.

81 à 85).

Les élèves remarqueront les trois moyens successivement employés par le comte pourconvaincre Boule de Suif.

Ils auront aussi à relever les plaisanteries douteuses de Loiseau durant le dîner.

Ilsdevront s'interroger sur le seul personnage à se désolidariser des bourgeois, et les raisons, suggérées par Loiseau,de cette attitude.Texte 6 (pp.

85 à la fin).

Le mépris satisfait des bourgeois répond aux sanglots de Boule de Suif, tandis queCornudet, qui ne partage pas son repas, venge malgré tout la pauvre fille.Nous proposons ici trois axes de lecture, qui ne prétendent bien évidemment pas épuiser la richesse de la nouvelle :une étude à la fois thématique et structurelle portant sur la nourriture, une étude portant sur la société, que lephénomène exceptionnel de la guerre révèle sous son vrai jour, enfin une étude comparative de Boule de Suif et desautres nouvelles composant le recueil. ÉTUDE THÉMATIQUE ET STRUCTURELLE Manger.

La nourriture est liée à une fonction sociale.

Les professions de Loiseau (marchand de vin) et du père deCornudet (confiseur) les distinguent des autres voyageurs, dont les revenus ont d'autres sources (la terre ou lesfilatures).

On peut également être attentif à la « cérémonie » des repas et faire remarquer aux élèves la place tenuepar chaque voyageur, ainsi que l'attitude de chacun à table.Le thème de la nourriture est surtout lié à l'héroïne éponyme.

On le voit par le nom (le suif sert à la fabrication deschandelles, mais c'est également une graisse à usage culinaire), par les métaphores qualifiantes de sa description(ses doigts sont des « chapelets de courtes saucisses », elle est « grasse à lard », sa figure est une « pomme rouge», bref, elle est « appétissante »), par le soin avec lequel elle a composé son panier repas le premier jour, enfin parles qualificatifs régulièrement employés au cours du récit (la « grosse fille », etc.)Les repas constituent des éléments structurels de la plus haute importance, repoussant dans l'ombre lespromenades, les jeux, toutes les activités des voyageurs désoeuvrés.

On fera donc dresser aux élèves la liste desrepas :• le pique-nique du premier jour, partagé par Boule de Suif avec les voyageurs ;• le dîner du premier jour, avec la conversation roulant sur la guerre ;• le dîner du deuxième jour, durant lequel la solidarité se manifeste autour de Boule de Suif;• le dîner du troisième jour, morne et soucieux, signe d'un revirement prochain ;• le déjeuner du quatrième jour, avec les allusions tentant de convaincre Boule de Suif de céder aux avances del'officier prussien ;• le dîner du quatrième jour, avec le soutien efficace des bonnes soeurs ;• le dîner du cinquième jour, sans Boule de Suif, partie rejoindre l'officier prussien, tandis que Loiseau se permet desplaisanteries grivoises ;• le pique-nique du sixième jour, qui clôt le texte comme il s'est ouvert, en montrant le renversement total desbourgeois et la solitude de Boule de Suif.Enfin, le texte suggère la métaphore de la consommation.

L'acte sexuel entre le Prussien et Boule de Suif n'est pasdécrit, mais présenté en fait comme une scène de repas.

Le comte parle de « goûter » à une jolie fille, «appétissante » comme on l'a vu, et qui a finalement la même fonction, aux yeux des bourgeois, que son panier repas: condamnée à donner, que ce soit sa nourriture amoureusement choisie, ou son corps, culinairement entretenu,Boule de Suif est un produit de consommation qu'on « jettera» une fois qu'elle aura servi (voir, dans le mêmeregistre de l'objet à consommer et à jeter, la nouvelle Le Lit 29, dans le même recueil). ÉTUDE DE LA SOCIÉTÉ L'introduction de Marie-Claire Bancquart oppose le réalisme de Flaubert et le naturalisme de Zola.

Disciple de l'auteurde Madame Bovary, Maupassant profite du succès de l'auteur de L'Assommoir.

Sa participation au recueil desSoirées de Médan relève donc de la stratégie éditoriale plus que de choix esthétiques.

Pour l'étude du réalisme dansle recueil, nous renvoyons donc à la Préface (pp.

23 à 28, pour la théorie, puis pp.

28 à 34, pour l'analyse destextes).La guerre est la toile -de fond du récit, mais c'est aussi le révélateur (au sens photographique) de la comédiehumaine.• L'épisode se déroule durant l'hiver 1870-1871, au moment où les Prussiens envahissent puis occupent Rouen.

C'estl'occasion pour Maupassant de décrire une région qu'il connaît bien (pour une comparaison avec d'autres textes, voirinfra).

On pourra demander aux élèves de comparer les renseignements mis en scène par l'auteur et ceux fournis parle critique en bas de page : première approche de la notion de réalisme.• Maupassant, par l'emploi de métaphores, transforme la guerre en « grand cataclysme naturel ».

Phénomèneincontrôlable et inévitable, la nouvelle prend ainsi une dimension généralisante, mythique (voir aussi la définition duPrussien, « magnifique échantillon de la goujaterie naturelle au militaire victorieux »).

On demandera donc aux élèvesde nuancer leur première définition du réalisme.• L'anachronisme d'une comparaison avec l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale permet de. »

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