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ÉTUDE THÉMATIQUE D'ORAL: La solitude

Publié le 01/03/2011

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Liste 1. Solitude subie a) De l'exil: J. Du Bellay, France, mère des arts..., Les Regrets, IX. b) Du héros, de l'homme de génie : A. de Vigny, Moïse, Poèmes Antiques et Modernes. c) Dans la ville moderne : Philippe Jacottet, À l'heure où la lumière enfouit..., L'Effraie. d) De la séparation : Pierre Reverdy, « Il reste toujours quelque chose... «, La lucarne ovale. e) De la mort: René-Guy Cadou, Chambre de la douleur, Hélène ou le règne végétal. 2. Solitude consentie, recherchée, aimée a) Solitude privilégiée : Montaigne, sa « librairie «, Essais, III, III, De trois commerces. b) Solitude aimée : La Fontaine, Le songe d'un habitant du Mogol, Fables, XI, 4. c) Solitude systématique : Rousseau, À l'Ermitage, IIIe Lettre à Malhesherbes. d) Solitude nécessaire : Baudelaire, Petits Poèmes en Prose : À une heure du matin. e) Solitude régénératrice, originelle : Camus, « Il lui fallait maintenant s'enfoncer dans la mer chaude... «, La Mort heureuse.

« certains hommes dans une solitude forcée, ils s'en plaignent douloureusement et pour l'artiste :a) l'exil, loin des amis, du milieu, des habitudes journalières, du pays natal est un thème lyrique de désespérance.

Ainsi DuBellay [France, Mère des arts...

Regrets, IX) « appelle » sa lointaine patrie.

Sous l'image du tendre agneauabandonné, il chante sa « triste querelle » car il se juge oublié sur le rivage étranger (Rome) où il était pourtantparti, quelques années auparavant, nourri d'ambitions et d'espoirs. b) Non moins cruelle est la solitude de l'homme de génie, celle du héros, représentatif alors de la solitude del'artiste.

Seul initié, il est livré en pâture aux profanes qui, ne pouvant le suivre, le haïssent et le persécutent:Vigny, Moïse, Poèmes Antiques et Modernes. À partir du moment où il a détenu la Connaissance, les autres "se sont dit : « Il nous est étranger »" ; ils n'ont plusosé que se prosterner à ses pieds le regarder à distance, de loin, et depuis « [Il a] marché devant tous, triste etseul dans [sa] gloire ».

C'est la solitude orgueilleuse de l'aigle royal des Romantiques ou celle, douloureuse,symbolique de L'Albatros ou du Cygne de Baudelaire [Les Fleurs du Mal, et repris dans L'Étranger des Petits Poèmesen Prose). c) Solitude dans la ville aussi, une des blessures de l'homme moderne, car où trouver solitude plus poignante, plusabsolue que dans l'anonymat des grandes cités actuelles, ou simplement des immeubles — dortoirs des grandesbanlieues ? Philippe Jacottet, À l'heure où la lumière..., L'Effraie.

Paysage étouffé, lumière qui s'éteint, agression de la citédressée tout autour de l'être solitaire provoquent le sentiment de la précarité.

Puis naissent désarroi, inquiétude,impression amère, déprimante de l'usure des êtres, face à l'eau qui « file », symbole de l'éternelle fuite du temps,qu'aucune solidarité humaine profonde ne vient contrecarrer. d) Cependant la solitude née de la séparation d'avec les autres ou tel autre est peut-être encore pire : celle dumal-aimé auquel rien ne peut être plus douloureux que l'indifférence, le détachement de l'être auquel il était attaché: Pierre Reverdy, « Il reste toujours quelque chose...

», La Lucarne ovale. Malgré le titre qui semblerait laisser un espoir, ce poème souligne bien le « vide » total où, l'amour étant devenuunilatéral, l'abandonné se retrouve après le départ de l'autre.

Solitude intense cruelle et tragique « Les cheminéesdes maisons sans âme » en sont le symbole « las ». e) Quant à la solitude due à la mort elle est fermée, enclose dans le sentiment de l'irrémédiable : René-Guy Cadou,Chambre de la douleur, Hélène ou le règne végétal. Il s'agit ici de la mort du père, et d'un père particulièrement aimé car il s'est entièrement dévoué à son fils.

La mortdu père paraît au jeune homme aussi douloureuse que la passion du Christ.

Les images d'hiver, de froidure figent,immobilisent le temps dans la douleur qui a elle-même interrompu, supprimé la veine créatrice du poète. 2.

Solitude consentie, recherchée, aimée Cependant bien d'autres hommes, rêveurs, contemplateurs, êtres las de l'agitation, du monde, ou simplement desautres, désirent se réfugier dans quelque « asile » pour y retrouver paix, liberté, sécurité, et surtout pour seretrouver « soi-même ». a) Solitude privilégiée Il la privilégie bien, en effet, Montaigne, Sa Librairie, Essais, III, III, De trois commerces, puisque pour lui rien n'estpire que « ne pouvoir jamais être seul ».

Solitude goûtée de cet intellectuel, qui peut ainsi réfléchir, s'adonner auxjeux de l'intelligence.

Pour lui solitude est indépendance, liberté loin de la « presse » domestique, possibilitéindispensable de tête-à-tête avec soi-même.

C'est non la solitude mais une perpétuelle société qu'il craint, car ellene permettrait pas la vie intérieure, impératif du véritable humaniste. b) Solitude aimée Ce besoin de solitude rend lyriques certaines phrases du penseur : « Misérable à mon gré, qui n'a chez soi où être àsoi, où se faire particulièrement la cour, où se cacher ! » (Montaigne).

Mais c'est une véritable ode lyrique à lasolitude qu'écrit le poète La Fontaine, Le songe d'un habitant du Mogol, Fables, XI, 4.

Dans cette confidence toutede charme et de sincérité, le fabuliste indique qu'il faut « savoir rester en repos » en soi-même, surtout — pour cetamoureux de la nature, si exceptionnel au XVIIe siècle — dans la campagne.

On y trouve temps, inspiration,sérénité, repos loin des mondains, « retraite » poétiquement active. c) Solitude systématique Le soulagement que représentent loin de l'intrusion des autres, des moments de solitude, est particulièrementrecherché par Rousseau, À l'Ermitage, IIIe Lettre à M.

de Malesherbes.

Il y raconte les manœuvres qu'il accomplit. »

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