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Eugenio Montale

Publié le 17/03/2010

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Né à Gênes à la fin du XIXe siècle, Montale fit la Première Guerre mondiale dans l'infanterie, en qualité d'officier. Il vécut de 1928 à 1948 à Florence, où il assuma, aussi longtemps que les fascistes l'y tolérèrent, la direction d'un institut culturel. Fréquentant un milieu d'antifascistes libéraux, il milita après la guerre, qu'il avait passée à Florence, dans le parti libéral-socialiste pendant quelques années. Il s'installa en 1948 à Milan, où il écrivit comme journaliste et critique musical fort apprécié dans les colonnes de l'organe conservateur Corriere della Sera. Il publia La Bufera  en 1956, puis se tut poétiquement jusqu'en 1971, année de la sortie de Satura. Entre-temps, il avait fait paraître le recueil d'articles Auto da Fe  (1966). Il écrivit ensuite des poésies de plus en plus métaphysiques dans la lignée de Satura, dont Sulla Poesia  de 1976. Prix Nobel de littérature en 1975, Montale offrit en 1980 son dernier recueil poétique, Altri Versi. Il mourut l'année suivante à Milan.      

 

« EUGENIO MONTALE né en 1896 LEs archétypes de la poesie de Montale se révèlent dans les paysages les plus sévères de la côte ligure : roc et mer, ascèse et ténacité.

En lui, l'homme a certes pu éprouver les charmes de l'humanisme grand-bourgeois; mais le poète a infléchi sa formation intellectuelle, essentiellement spiritualiste au départ et quelque peu dépourvue du sens de l'histoire, par la leçon de l'environnement de ses jeunes années : d'où l'abstention, la retenue, un quant à soi « stoïque ».

Né à Gênes, Montale fit la Première Guerre mondiale dans l'infanterie, en qualité d'officier.

Il vécut de 1928 à 1948 à Florence, où il assuma, aussi longtemps que les fascistes l'y tolérèrent, la direction d'un institut culturel.

Fréquentant un milieu d'antifascistes libéraux, il milita après la guerre dans le parti libéral-socialiste pendant quelques années.

Il est, depuis 1948, journaliste à Milan, où il écrit dans les colonnes de l'organe conservateur Corriere della Sera; c'est également un critique musical fort apprécié.

La pénétration exceptionnelle dont il fait souvent preuve en tant que critique littéraire et traducteur, la qualité de l'ironie et de l'amertume qui percent à travers ses pages de prose descriptive et narrative (Papillon de Dinard, 1960), ne suffisent toutefois pas à motiver le caractère de son œuvre poétique.

Et, bien que ses expériences de poète aient des sources bien précises (la tradition lyrique italienne, de Pétrarque aux poètes du Cinquecento, et de Leopardi à Pascoli; Scève et les symbolistes français; les métaphysiciens anglais et Hopkins, Pound, Eliot); bien que la poésie de Montale soit une poésie extrêmement« cultivée »,les racines de cette poésie demeurent cachées dans les ombres d'une vie, dans un système psychologique qui exclut toute confession.

Dans les poèmes d' Ossi di Seppia ( 1 925), des aspects privilégiés de la réalité naturelle répondent à des états psychiques : érosion et désagrégation, une atonie (un « délire d'immobi­ lité ») parcourue par des signaux indiquant des possibilités d'évasion ou de salut.

Si certains poèmes (la suite Méditerranée, par exemple), adoptent parfois une tournure discursive, une allure de confidence que l'on ne verra reparaître que dans quelques-uns de ses vers plus récents, les plus importants d'entre eux, en revanche, sont faits de brèves strophes contractées, de rythmes robustes et abrupts, chargés de rimes et d'assonances, dans une pâte verbale expressionniste.

On trouve là quelques-uns des plus beaux poèmes italiens des années 20.

C'est une œuvre de négation juvénile, qui se complaît tout naturellement à l'énergie mise au service du désespoir.

Au sein de l'échec cosmique, plus aisé à appréhender, le poète n'a pas encore saisi, cerné son propre échec.

Ce n'est qu'en 1927 que, dans un texte (Arsenio) ou à la« cendre des astres» s'associe désormais « une vie étranglée >>, il accède à la maturité lyrique.

Douze ans plus tard ( 1939), à la veille de la guerre, paraît Le Occasioni (circonstances, mais également rencontres, hasards, chances), série d'épisodes qui déchiffrent ou confirment une destinée à travers des situations, des lieux, des êtres.

Les deux systèmes de signes -le public et le privé- échangent ici leurs rôles : d'où ambiguïté, plus encore qu'obscurité.

Le lecteur doit pouvoir reproduire l'iter, le chemin qui précède, accompagne et suit la fulgurance existentielle, à savoir la découverte de la poésie.

D'une réalité atomisée, les parcelles infinitésimales sont saisies PHOTO M.ADELMANN _j 1 1 l. »

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