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EURIPIDE

Publié le 08/04/2013

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euripide

Dix-huit pièces d'Euripide nous sont parvenues. Par comparaison, il ne nous reste de Sophocle que sept pièces complètes, et autant d'Eschyle. Aristote a salué en Euripide « le plus tragique des poètes «. Euripide, mort un an avant la défaite d'Athènes, avait prévu l'échec et le déclin de la ville. Selon la légende, Euripide serait mort dévoré par une meute de chiens sauvages, en Macédoine, loin de sa patrie.

euripide

« dernier étant habitué aux architec­ tures parfaites de Sophocle.

Avant 420, Euripide, alors dramaturge depuis vingt-cinq ans, restera peu apprécié et parfois même il sera mal­ mené, parodié comme dans Les Gre­ nouilles, où son concurrent Aristo­ phane le considère ironiquement et sans le moindre égard.

Toutefois, lors de l'expédition grecque en Sicile de 415 avant Jésus-Christ, de nombreux citoyens athéniens, jusqu'alors rete­ nus prisonniers sur l'île, n'eurent la vie sauve que parce qu'ils connais­ saient par cœur des vers d'Euripide : cette anecdote a fait 'JI!•• de lui un héros national.

Dès cette date donc, le dra­ maturge va être l'objet d'un en­ gouement sans pré­ cédent, ses pièces se jouent dans toute la Grèce et jusque dans les colonies, où on le loue sans mesure : il aura at­ tendu quarante ans de métier pour con­ naître la gloire.

Eur i pide et la tra géd ie Théâtre de Dionysos Eleuthereus à Athènes Le sacrifice d'Iphigénie, art romain 0 n a souvent écrit que le genre de la tragédie avait trouvé sa per­ fection et son achèvement sous la plume d'Euripide.

De fait, cette forme théâtrale a acquis une vigueur nouvelle en se nourrissant d'une vé­ ritable actualité et de thèmes brûlants à l'époque : la vie d'Euripide a été tout entière marquée par la fameuse guerre du Péloponnèse, entre Sparte et Athènes, qui a polarisé l'énergie Masque de théâtre grec (la Comédie) NOTES DE L'ÉDITEUR « Plusieurs tragédies d'Euripide sont des pièces de circonstance qu'inspirent, mais toujours de très haut, ses préoccupations patriotiques, politiques ou religieuses.

Presque toutes reflètent en quelque manière son état d'âme, et toutes, sans exception, l'ardent travail de sa pensée.( ...

) Euripide a contemplé l'apogée d'Athènes; il l'a vue dans l'enivrement de sa puissance se durcir et soulever contre elle une haine l Anderson-Giraudon 2 Edimédia 3, 4 Explorer 5 Lauros-Giraudon immense ; il a assisté à la catastrophe de ses premières défaites ; il a connu un monde nouveau ...

» Jean Schlumberger, préface à La Vie d' Euripide, de Marie Delcourt, Gallimard, 1930.

« Ainsi, le dernier message d'Euripide est celui où l'on retrouve le plus des idées de sa jeunesse.

Dans l'œuvre elle-même, pas trace de vieillissement.

Le poète s'y exprime avec une souveraine liberté, sans formule ni profession de foi, en termes de vie et d'action.» Ibid.

des Grecs de 432 à 405 avant Jésus-Christ et qui s'est achevée par la dé­ faite d'Athènes.

Cette lutte a divisé les compa­ triotes d'Euripide, a dé­ cimé leurs rangs et a jeté la patrie dans la douleur.

Euripide s'est attaché à exprimer ces dissensions et ces peines communes en multipliant les ana- · lyses psychologiques, les tirades morales dans des pro­ logues ou des dénouements enrichis.

Pour lui, la tragédie n'est rien d'autre qu'une série de « tableaux vivants » qui doivent rendre compte des souf­ frances de son peuple.

Aussi s'em­ ploie-t-il à accumuler les péripéties, à les imbriquer d'une manière com­ plexe en surchargeant l'intrigue théâ­ trale.

Ces effets mettent en péril, parfois inutilement, la vraisemblance des drames (tels Hélène, Oreste ou Iphigénie) qui sont représentés sur scène.

Cette abondance de rebondisse­ ments est propre à terroriser le public : c'est la peur panique et l'effroi qu'Euripide a cher­ ché à provoquer.

Dans Hippo­ lyte ou Médée, par exemple, la mort et la violence sont omni­ présentes : les passions attei­ gnent leur paroxysme.

Ces pièces n'ont plus la mysti­ que des tragédies d'Eschyle, où les individus combattaient des dieux, la netteté des œuvres de Sophocle, où ils luttaient contre la Cité : avec Euripide, l'individu lit en lui­ même et combat ses senti­ ments obscurs.

« Son théâtre déroute par mille facettes aux reflets changeants.

Il évoque la politique avec ses luttes au jour le jour : il condamne, il discute, il proteste.

Ses personnages obéissent à une psychologie nouvelle : ils sont plus proches de nous que les héros des autres tragiques, mais aussi plus entiers dans leurs passions dont Euripide ne nous laisse rien ignorer.

» J.

de Romilly, La Tragédie grecque, PUF, 1970.

EURIPIDE QI. »

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