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L'Europe a-t-elle une unité spirituelle ?

Publié le 10/03/2004

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europe

« Introduction.

Rien de plus difficile que de saisir l'âme d'une époque ou l'esprit d'une civilisation.

Réalités à la fois confuses et riches qui se dérobent aux définitions ou en débordent les limites.

Ne croyons point cependant que ceque nous-avons peine à saisir -n'existe pas, et méfions-nous d'une certaine paresse de la pensée claire qui voudraitnier ce qui lui échappe.

L'esprit européen, non seulement nous le sentons, mais nous le sentons menacé, et nousdevinons obscurément le vide qu'entraînerait sa disparition.

Cherchons donc, sinon à le définir en toute rigueur dumoins à le décrire dans ses principaux aspects, et pour cela, voyons conformément à l'analyse de Paul Valéry cequ'il doit aux apports romains, grecs et chrétiens. 1) Ce que l'esprit européen doit à Rome : a) Le sens de l'Etat.

Il est peu de pays européens qui n'aient été soumis à la conquête, ou du moins pénétrés par laculture latine.

Qu'on songe pour la France à l'époque dite gallo-romaine.

Ce que Rome apporte en premier lieu paraîtun certain refus de l'anarchie.

L'homme n'est pas livré à ses caprices, mais incorporé à une collectivité organiséequ'il doit servir.

Les légistes de la monarchie, tout comme lés constituants de la révolution semblent hantés par lesouvenir de la « res publica » romaine dont chacun est à la fois le sujet et le souverain. b) Le sens du citoyen.

Mais il faut souligner que l'incorporation de l'homme à l'Etat est réglée par la loi.

Rien quiressemble au despotisme oriental où le pouvoir arbitraire et illimité fait de chacun un esclave.

Le droit romain règleles obligations de chacun par une formule abstraite.

Equilibre des devoirs et des droits qui garantit la liberté ducitoyen.

Rappelons l'affirmation fameuse « civis romanus sum ».

On la devine dans l' « Esprit des Lois » lorsqueMontesquieu veut équilibrer le pouvoir royal par ce qu'il appelle les lois fondamentales du royaume.

Et ses échosrempliront la déclaration des droits de l'homme. c) Le sens de l'universalisme.

La loi est une formule abstraite qui ne fait point acception des personnes.

C'est direque la législation romaine contient en germe une conception universaliste de l'homme.

Quand le droit de cités'étendra à tout l'empire, il ne sera point tenu compte des distinctions nationales, raciales, religieuses.

Le Panthéonaccueille indifféremment tous les dieux pourvu que chacun rende à l'état un culte civil.

Voyons ici la premièreébauche de la séparation du spirituel et du temporel. d) Conclusion.

Ces attitudes, si nous ne les mettons pas toujours en œuvre nous paraissent du moins aller de soi etnous ne voyons point que hors de la civilisation européenne, elles sont en général incomprises.

L'apport romain nouspénètre si bien qu'il nous faut un effort pour- le reconnaître Situons-le en notant qu'il règle les relations de l'hommeet de la cité.

Rome a formé l'être social de l'européen. 2) Ce que l'esprit européen doit à la Grèce : a) Le sens de la précision.

Par l'intermédiaire des commerçants méditerranéens, puis des légionnaires romains enfindes manuscrits byzantins, l'influence grecque a pénétré toute l'Europe.

Elle se manifeste d'abord par le goût de laprécision intellectuelle.

La géométrie grecque mérite ici de servir d'exemple.

Dans la suite des définitions, postulatset théorèmes, Euclide se préoccupe avant tout de savoir ce qu'il pose, ce qu'il demande, ce qu'il prouve, et de nepas prendre l'un pour l'autre.

Un esprit qui se veut transparent à lui-même met la lucidité au-dessus de tout.

Refusde la confusion qu'indiquait Renan lorsque, dans sa fameuse « Prière sur l'Acropole », il opposait la sèche et nettelumière du Péloponnèse aux brumes et aux fantômes des pays celtiques. b) Le sens de la beauté.

Grèce, mère des arts.

Encore faut-il savoir ce qu'elle entendait par la beauté.

L'artiste grecmet en ordre selon de rigoureuses proportions les sentiments et les sensations qui agitent l'homme., Discipline de lasensibilité et de la sensualité, dont l'ordonnance du temple et le rythme des cortèges grecs nous donnent maint. »

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