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Euthanasie

Publié le 16/12/2009

Extrait du document

euthanasie
 
  • 1) Quelles étaient les opinions des anciennes civilisations sur l'euthanasie ?
  • 2) Que pensent les grands philosophes de l'euthanasie ?
  • 3) L'évolution des opinions sur l'euthanasie ?
  • 4) Quels problèmes d'éthique peut poser l'euthanasie ?
  • 5) La religion peut-elle s'accorder avec le droit de vie ou de mort ?
  • 6) Dans une société où l'on est libre, qu'est-ce qui nous empêche alors de décider de notre propre mort ?
 
 

euthanasie

« Or cette conception de la dignité de la vie et de la mort doit aussi se comprendre dans un rapport social.

Le corpssouffrant est le corps rejeté en tant qu'il est malade.

En effet, le stoïcisme malgré le devoir de conservation reconnaît un suicidepossible est raisonnable plutôt que rationnel dans cinq cas dont la maladie : 1.

l'assujettissement à autrui; 2.

l'assujettissement de l'homme à ses propres vices; 3.

le dénuement matériel total; 4.

la dégradation de la vieillesse; 5.

la maladie.

C'est en ce sens quel'on peut comprendre le geste de Sénèque bien que cela ne soit pas encore à cause de la maladie.

Mais de ce point de vue, l'exemple de Deleuze est flagrant.

Ainsi peut-on lire plus tard de Pierre Charon dans Les livres de la sagesse : « c'est un grand trait de sagesse de savoir connaître le point et prendre l'heure de mourir; il y a pour tous une certaine raison de mourir: les unsl'anticipent, les autres la retardent: il y a de la faiblesse et de la vaillance en tous les deux, mais il faut de la discrétion […].

Il y aun certain temps à cueillir le fruit de dessus l'arbre: si davantage il y demeure, il ne fait que perdre et empirer, c'eût été aussi granddommage de ne le cueillir plus tôt ».

On pourrait même dire avec Mill dans De la liberté que c'est justement pour retrouver cette liberté et par le fait que mon corps et ma vie m'appartienne que j'ai le droit à la mort comme j'ai le droit à la vie.

En effet, il nous dit bien : « La seule raison légitime que puisse avoir une communauté civilisée pour user de la force contre un de ses membres est de l'empêcher denuire aux autres.

Son propre bien, physique ou moral, ne constitue pas une raison suffisante.

[…] Sur lui-même, sur son corps etson esprit, l'individu est souverain ».

Or à l'appui de cette thèse, Mill avance que « chacun est le meilleur juge et gardien de sespropres intérêts ».

Et c'est pour cela encore que Cioran nous dit dans De l'inconvénient d'être né que « vivre ou mourir est notre liberté première ».

Ambiguïté de Jankélévitch : Jankélévitch , La Mort : « Quelqu'un veut se donner la mort, il se la donne.

Mais le problème de l'euthanasie, c'est la licence pour le médecin de donner directement ou indirectement la mort a un malade, dont l'état est juge désespéré, avec l'accord dumalade ».

Pour lui, la question n'est pas celle de la politique ou de la morale mais bien celle du médecin et du sermentd'Hippocrate.

En ce sens, le médecin n'est pas là pour donner la mort mais la vie.

Or dans le cas extrême d'un acharnementthérapeutique sur un « pauvre vivant qui est dans le coma, réduit à l'état végétatif » mais dont les organes fonctionnent : « est-ceencore la vie ? ».

Dans ce cas Jankélévitch s'affirme pour l'euthanasie.

Et d'ajouter directement que ces cas sont très rares etpourtant les seuls valables.

Ainsi « c'est un calcul de chances et d'espérance de vie ».

Elle relève de l'analyse médicale.

Alors,L'euthanasie « ne peut pas être une solution éternelle, valable dans tous les cas et non sujette à révision.

Il ne peut être questiond'a priori.

Anti-euthanasie : Le principal texte nous interdisant la mort comme étant un acte contre-nature et contre la volonté divine se trouveexprimé par Platon dans ce fameux passage du Phédon .

La mort est la décision du Dieu de même que la vie or il disconvient de se donner la mort ce qui fâcherait le Dieu.

D'une autre manière, en tant que nous ne sommes pas les propriétaires de notre vie,nous ne demandons pas à naître, nous n'avons pas le droit de choisir notre mort : « Étant donné qu'il y a des gens pour qui, encertaines circonstances, la mort est préférable à la vie, il te paraît peut-être étonnant que ceux pour qui la mort est préférable nepuissent sans impiété se rendre à eux-mêmes ce bon office et qu'ils doivent attendre un bienfaiteur étranger.

La doctrine qu'onenseigne en secret sur cette matière, que nous autres hommes nous sommes comme dans un poste, d'où l'on n'a pas le droit des'échapper ni de s'enfuir, me paraît trop relevée et difficile à élucider ; mais on y trouve au moins une chose qui est bien dite, c'estque ce sont des dieux qui s'occupent de nous et que, nous autres hommes, nous sommes un des biens qui appartiennent auxdieux.

Toi-même, reprit Socrate, si l'un des êtres qui sont à toi se tuait lui-même, sans que tu lui eusses notifié que tu voulais qu'ilmourût, ne lui en voudrais-tu pas, et ne le punirais-tu pas, si tu avais quelque moyen de le faire ? VII.

– Ceci du moins, dit Cébès,me paraît plausible.

Mais ce que tu disais tout à l'heure, que les philosophes se résigneraient facilement à mourir, cela, Socrate,semble bien étrange, s'il est vrai, comme nous venons de le reconnaître, que c'est Dieu qui prend soin de nous et que noussommes ses biens.

Car que les hommes les plus sages quittent de gaieté de cœur ce service où ils sont sous la surveillance desmeilleurs maîtres qui soient au monde, les dieux, c'est un acte dépourvu de raison, vu qu'ils n'espèrent pas, n'est-ce pas, segouverner eux-mêmes mieux que les dieux, une fois qu'ils seront devenus libres.

Sans doute un fou peut s'imaginer qu'il fauts'enfuir de chez son maître, sans réfléchir qu'il ne faut pas s'évader de chez un bon maître, mais, au contraire, autant que possible,rester près de lui : il s'enfuirait ainsi sans raison.

Mais un homme sensé désirera toujours, j'imagine, rester auprès de celui qui est. »

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