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Existe-t-il une connaissance absolue ?

Publié le 15/09/2011

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Pour connaître véritablement une chose, il semblerait qu’il soit nécessaire de l’envisager avec une certaine distance pour pouvoir en tirer l’essence. En effet, ma subjectivité peut transformer une chose car non seulement cette connaissance s’apparenterait plus à une opinion, mais en plus, ma présence vis-à-vis de cette chose pourrait la modifier. Si je considère les choses de manière objective, je dois faire abstraction de mon existence vis-à-vis d’elle. Mais, cette connaissance ne peut jamais être totalement exacte car si j’ai conscience de l’existence d’une chose, c’est qu’il y a un certain lien entre elle et moi : vouloir déterminer les choses dans l’absolu  en faisant abstraction de moi par rapport à elle serait à la fois une connaissance vaine et une connaissance erronée. Quelle démarche le philosophe ou le scientifique doit-il adopter face à la recherche de la connaissance ?

« vouloir les connaître ?L’auteur part alors du postulat que le philosophe ne s’intéresse qu’aux choses qui ont rapport avec l’homme etl’humanité.

Il se doit de préciser que l’objet du débat n’est pas les objets sur lesquels doivent se porter lesrecherches de connaissances mais sur le statut de ces objets : Nietzsche voit toujours une relation entre l’objetobservé et l’observateur et trouve absurde que l’on veuille nier ce lien ; la recherche perdrait alors tout son intérêt.La seconde contradiction peut nous faire penser au concept de l’ « insubstancialité de l’être », théorie élaboréevéritablement au siècle suivant par Sartre, et pour laquelle les êtres existent par et pour ceux qui les perçoivent etne sont en aucun cas des « en-soi ».En effet, lorsque Nietzsche dit « ce qui ne touche personne n’existe pas », il se réfère au fait qu’une chose existevraiment que lorsqu’elle existe aussi pour autre chose qu’elle-même c’est-à-dire qu’elle a établit des relations avecd’autres choses.

La contradiction réside dans le fait que suivant cette théorie deux choses qui ne sont pas enrelations l’une avec l’autre n’existe pas l’une pour l’autre.

Cet élément pose alors un obstacle considérable à laconnaissance : comment puis-je vouloir connaître une chose dont je n’ai pas conscience qu’elle existe ?Ainsi, si je ne suis pas en relation avec une chose, alors elle n’existe pas pour moi et je n’initierai donc pas unprocessus de connaissance à son égard.Ayant pris connaissance de ces derniers paramètres, la définition que Nietzsche donne de la connaissance prendalors une toute autre signification : si je me mets en relation avec une chose, alors je suis en mesure de laconnaître, sinon cela m’est impossible puisque je ne saurais même pas qu’elle existe. L’auteur, dans la troisième et dernière partie de notre texte élabore une conclusion à sa démonstration : après avoirmontré l’absurdité de vouloir parler des choses « en-soi » puis les contradictions qui pouvaient résider dans le fait devouloir connaître une chose objectivement, Nietzsche paraît réfuter la possibilité d’une connaissance absolue deschoses.C’est en effet ce qu’il exprime lorsqu’il reprend sa définition de la connaissance et la complète en précisant la naturede cette relation dont il a parlé dans la première définition : non seulement le lien est de nature à déterminer lachose mais en plus cette détermination doit être réciproque.Nous retombons une nouvelle fois ici sur les thèses sartriennes élaborées à partir de celles d’Husserl, autour de lanotion d’intersubjectivité.Cependant, l’intersubjectivité désigne une relation entre des individus ; Nietzsche semble ici vouloir parler d’unesorte d’intersubjectivité entre toutes les choses du monde, objet et sujet de la connaissance.Mais subjectivité impliquant nécessairement conscience d’une chose, comment penser une relation d’interdétermination entre un sujet conscient et un sujet non conscient ?En effet, la thèse de Nietzsche trouve alors une limite car si ce sont des relations qui me permettent d’accéder à laconnaissance d’une chose, que ces relations sont de nature à déterminer cette chose, que pour que je puissedéterminer une chose il est nécessaire qu’elle soit présente dans ma conscience et qu’enfin cette détermination doitêtre réciproque, alors deux choses doivent se connaître mutuellement ou ne se connaissent pas.Par exemple, j’ai conscience de l’existence d’un bout de bois, je le tiens dans ma main (j’ai donc une relation trèsconcrète avec lui), et je le détermine en le sculptant ; je le détermine même essentiellement puisque le bout de boisdevient une figurine en bois.

Je crois le connaître car je connais sa provenance, ses causes, sa matière, sacomposition, etc.

mais lui n’a aucune conscience de mon existence et de l’action que je peux lui imposer : il n’y apas d’inter détermination, un bout de bois serait donc, selon la thèse de l’auteur, hors de ma portée sur le plan de laconnaissance.Cependant, je peux me sentir déterminé par quelque chose sans que celle-ci en ait conscience.

Le bout de boispeut me déterminer en un certain sens même si cette détermination est limitée (elle ne serait pas essentielle à lamanière de l’action de que je peux avoir sur le bout de bois mais pourrait modifier mes propriétés): en effet, avantde connaître l’existence du bout de bois j’étais une personne « qui ne connaissait pas l’existence du bout de bois » ;lorsque j’en prends connaissance je deviens une personne « qui connaît l’existence du bout de bois ».

Il m’a doncdéterminé sans le savoir.

Je peux donc, dans ce sens connaître le bout de bois si l’on suppose que la relation d’interdétermination peut ne pas être symétrique. Mais si je suis déterminé par le bout de bois à travers la connaissance que j’ai de lui et qu’il est déterminé par moi àtravers la connaissance que j’ai de lui, la connaissance deviendrait alors condition de la connaissance ce qui serévèle inapplicable.Nietzsche ne propose donc pas d’issue à ce problème.

Nous pouvons donc nous poser la question de savoir si laconnaissance ne doit pas nécessairement s’envisager dans un regard objectif de la chose que je cherche àconnaître ?Dans l’hypothèse ou je connaitrais une chose à la manière de Nietzsche c’est-à-dire que j’ai pris conscience desrelations d’inter détermination qui nous unissaient, puis-je vraiment dire que je connais cette chose ?En effet, si j’ai déterminé cette chose pour la connaître alors cela signifie que je l’ai modifiée par mon existence.Ainsi, si je n’existais pas, cette chose ne serait pas telle qu’elle est après que je l’eusse connue. Nous pouvons donc dire que j’aurais explicité les liens qui m’unissent à elle mais je ne saurais dire ce qu’elle est endehors de moi.

C’est ce que Platon a appelé le « en soi ».Or Nietzsche, comme nous l’avons vu précédemment nie le fait qu’il existe des choses « en soi » et suggère doncque celles-ci sont le fruit des relations qui les lient aux autres choses qui sont dans le monde.Cependant, si les relations sont différentes suivant les sujets, une connaissance « vraie » au sens d’universelle,n’est pas envisageable.En effet, la réalité est perçue de manière différente selon les individus : si la réalité devient des perceptions diversesalors il ne peut plus y avoir de connaissance universelle de la réalité.

La connaissance de la réalité serait donc une. »

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