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l'expérience garantit-elle le caractère scientifique d'un théorie ?

Publié le 18/11/2005

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  L'expérience garantit-elle le caractère scientifique d'une théorie ? Discussion : Le sujet reprend une contradiction fort ancienne entre expérience et théorie et vise à établir les critères de la scientificité. Suggestion de plan : Première partie : L'expérience seconde   Il convient en premier lieu d'établir que si l'observation déclenche le désir de comprendre et d'apprendre, que si les hommes ont été poussés à connaître pour résoudre les énigmes qui les entourent, il n'empêche que cette observation est source d'erreur. Il suffit de se souvenir du plus fameux exemple en la circonstance celui de la rotondité de la terre. Les premiers physiciens ont regardé autour d'eux et ils ont trouvé que le monde était un disque immobile, tandis qu'il est une sphère en mouvement. «Une théorie peut être vérifiée par l'expérience, mais aucun chemin ne mène de l'expérience à la création d'une théorie» Einstein. Donc, l'expérience est seconde en ce qu'elle vient corroborer des intuitions mais qu'elle ne suffit pas à engendrer une théorie. « Dans l'échange entre la théorie et l'expérience, c'est toujours la première qui engage le dialogue. C'est elle qui détermine la forme de la question, donc les limites de la réponse. » François Jacob, La Logique du vivant.
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« L'expérience est la connaissance des choses acquise par l'usage.

Elle peut être également une tentative pourdécouvrir comment une chose se passe.Une théorie est ensemble de notions, d'idées, de concepts abstraits appliqués à un domaine particulier.

Une théoriene sera considérée comme scientifique que si elle est élaborée d'une manière précise et rigoureuse, propre auxsciences, pour tendre vers une connaissance certaine.L'expérience est-elle un moyen fiable de rendre une théorie rigoureuse?Si dans un premier temps, les théories scientifiques peuvent sembler découler de l'expérience, il n'en reste pas moinsque la restriction du caractère scientifique à ce qui peut être expérimenté est sans doute excessif et que certainesthéories peuvent être dites scientifiques uniquement grâce à des démonstrations. L'expérience, par ce que nous avons appris grâce à elle, nous permet de mieux appréhender le monde.

En effet,l'Homme grâce aux expériences qu'il a vécues tire des leçons qu'il partage avec ses semblables.

C'est ainsi qu'àpartir de concepts expérimentaux, l'Homme conçoit des théories.La conduite expérimentale se base sur deux principes : d'une part, le chercheur veut contrôler un concept, d'autrepart cela nécessite que les faits soient bien certains.

Claude Bernard considérait que la méthode expérimentale seconcevait en trois phases : observation, hypothèse, vérification.

Ainsi, le chercheur constate le phénomène qu'il aobservé, émet une hypothèse et réalise une expérience lui permettant de confirmer ou infirmer à partir de soninterprétation, une théorie.

Aussi l'expérience n'est-elle qu'une observation produite et conçue dans l'intention decontrôler la valeur d'une hypothèse.

Car l'hypothèse représente un effort pour comprendre et pour en tirer unethéorie.

Ainsi, Lavoisier constate en brûlant un morceau de plomb que son poids a augmenté.

A une époque où l'oncroit que les métaux sont constitués de chaux et de « phlogistique » et que la combustion libère le phlogistique,Lavoisier démontre grâce à cette expérience que le métal au cours de cette réaction a fixé l'oxygène de l'air.

Encela, la validité de l'expérience scientifique et par la-même, l'aspect scientifique que prend la théorie qui en découlevient de ce que cette expérience a été rigoureusement préparée et conçue.

Ainsi, l'hypothèse donnée est vérifiéeet la répétition de l'expérience un grand nombre de fois permettra de la généraliser et d'établir de cette façon unethéorie universelle.

Par conséquent, l'expérimentation scientifique n'a de signification que par le biais de la mise aupoint d'une théorie. Mais l'expérience a ses limites et peut remettre en question le caractère scientifique.

En effet, si l'expérience vérifieune hypothèse donnée, l'établissement d'une théorie sur cette base n'est pas infailliblement généralisable.

Ainsi, nosconnaissances scientifiques ont prouvé que le tabac avait un effet certain sur le cancer du poumon ; pourtant, sil'on prend des individus ayant fumé pendant la même durée, on pourra observer certains individus atteints par cettemaladie et d'autres non.

Ainsi, l'hypothèse n'étant pas vérifiée, elle n'a pas de caractère scientifique.On suppose en général qu'une expérience peut "démontrer" la validité d'une théorie.

Mais en fait, les résultats quepeuvent donner une expérience peuvent être dus à des causes tout à fait différentes que celles recherchées.Il en va ainsi de bon nombre de superstitions.

Ainsi, l'astrologie utilise dans ses prédictions des termes généralistespouvant s'appliquer à chacun et de ce fait pouvant rendre crédibles des théories sur l'influence des astres sur notrevie. En définitive, on peut tout de même concevoir une démarche invariablement scientifique dans la réalisationd'expériences qui démentent l'hypothèse de départ qui de ce fait se trouvent annulées.

On peut alors dire quel'échec est plus édifiant que l'accord.

Alors que la confirmation de l'hypothèse n'apporte pas la preuve de sa validité,la réfutation de celle-ci apporte la preuve qu'elle ne peut subsister.

En effet, une seule observation différentepermet pour toujours une affirmation générale.

C'est la raison pour laquelle, pour Karl Popper, les théories falsifiablessont les seules qui peuvent être considérées comme scientifiques. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, lesavant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires etuniversellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est« métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper , l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliersvérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs. ». »

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