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Expliquez cette assertion d'Aristote : Il n'y a pas de science du particulier : il n'y a de science que du général ?

Publié le 30/08/2009

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aristote

. On a donc raison de répéter après Aristote : il n'y a pas de science du particulier ; il n'y a de science que du général. Mais il n faudrait pas croire qu'il suffise à l'homme de connaître les Ibis générales des choses : le savant tend à la connaissance du nécessaire ; les rapports généraux ne sont pour lui que le signe de rapports nécessaires. Tous les penseurs l'admettent, les mathématiques sont la science parvenue au plus haut degré de perfection ; or, la science mathématique atteint le nécessaire, et non pas seulement le général. Le géomètre ne constate pas que tous les triangles rectangles ont de fait, sans exception, les propriétés qu'il démontre ; il fait voir que tout triangle rectangle a nécessairement ces propriétés, qu'elles lui sont essentielles et qu'un, triangle auquel manquerait une seule de ces propriétés ne serait pas rectangle. C'est que le géomètre connaît parfaitement le triangle rectangle et les autres figures dont il détermine les lois : c'est lui qui leur a donné l'être qu'elles possèdent et elles ne contiennent pas autre chose que ce qui est impliqué dans dans la définition. Au contraire, le physicien et le chimiste, à plus forte raison l'historien et le sociologue, ne connaissent pas l'essence des objets réels qu'ils étudient. Ils n'en voient que certaines propriétés. Mais pour eux, la généralité est la marque du caractère essentiel et nécessaire d'une propriété. Par suite, dans les autres sciences, la connaissance du général n'est qu'un substitut de la connaissance du nécessaire et un .moyen de s'élever un jour jusqu'à la connaissance du nécessaire.

aristote

« c'est un myosotis ou une pervenche ; le géographe et l'historien, s'ils s'occupent d'objets concrets etindividuels, ne peuvent les faire connaître qu'au moyen de termes généraux : ils parlent de la chaîne desPyrénées et de la chaîne des Alpes, de la guerre russo-japonaise, des guerres européennes de 1914 et de1939, de la guerre du Vietnam.Ensuite et surtout, il n'y a de vraie science que celle qui aboutit à la détermination de lois générales.

En effet,par opposition à la connaissance vulgaire qui se contente d'observer et de collectionner les faits, laconnaissance scientifique prétend expliquer et faire comprendre.

Or, on ne peut faire comprendre qu'enétablissant des rapports généraux.

Expliquer, en effet, et faire comprendre, c'est montrer qu'un fait nouveause ramène à un fait déjà connu.

Cette assimilation suppose donc que l'esprit discerne et abstrait ce qu'il y aentre ces faits de commun, donc de général.Le râle des principes généraux est évident en mathématiques, où l'on se réfère sans cesse, implicitement ouexplicitement, aux axiomes, aux définitions, aux théorèmes précédents, qui, eux aussi,-énoncent un rapportgénéral entre deux quantités. Dans les sciences expérimentales, l'explication des faits particuliers dans leur réalité concrète est impossible («omne individum ineffabile ») : du fait concret on ne garde qu'un élément (la pesanteur, la chaleur, etc.) , donton observe les variations dans des cas aussi différents que possible, cherchant à déterminer les lois généralesqui permettront ensuite de comprendre les phénomènes concrets et d'agir sur le monde physique.L'historien et le géographe eux-mêmes aboutissent nécessairement à des affirmations générales : affirmer queLouis XIV exerça une heureuse influence sur les arts, c'est énoncer un jugement général : le portrait le plusconcret a pour but de produire une impression générale : les caractéristiques que le géographe donne dubocage vendéen ou de la côte norvégienne sont encore une généralisation d'observations particulières.

A plusforte raison si, non content de décrire, ils veulent expliquer (et ils ne peuvent guère s'en abstenir), l'historienet le géographe sont obligés de faire appel à des lois générales, lois psychologiques, lois sociologiques, loisgéologiques...On a donc raison de répéter après Aristote : il n'y a pas de science du particulier ; il n'y a de science que dugénéral. Mais il n faudrait pas croire qu'il suffise à l'homme de connaître les Ibis générales des choses : le savant tend àla connaissance du nécessaire ; les rapports généraux ne sont pour lui que le signe de rapports nécessaires.Tous les penseurs l'admettent, les mathématiques sont la science parvenue au plus haut degré de perfection ;or, la science mathématique atteint le nécessaire, et non pas seulement le général.

Le géomètre ne constatepas que tous les triangles rectangles ont de fait, sans exception, les propriétés qu'il démontre ; il fait voir quetout triangle rectangle a nécessairement ces propriétés, qu'elles lui sont essentielles et qu'un, triangle auquelmanquerait une seule de ces propriétés ne serait pas rectangle.

C'est que le géomètre connaît parfaitement letriangle rectangle et les autres figures dont il détermine les lois : c'est lui qui leur a donné l'être qu'ellespossèdent et elles ne contiennent pas autre chose que ce qui est impliqué dans dans la définition.Au contraire, le physicien et le chimiste, à plus forte raison l'historien et le sociologue, ne connaissent pasl'essence des objets réels qu'ils étudient.

Ils n'en voient que certaines propriétés.

Mais pour eux, la généralitéest la marque du caractère essentiel et nécessaire d'une propriété.

Par suite, dans les autres sciences, laconnaissance du général n'est qu'un substitut de la connaissance du nécessaire et un .moyen de s'élever unjour jusqu'à la connaissance du nécessaire.

En effet, lorsque les savants auront déterminé — s'ils ladéterminent jamais — l'essence de la matière, on pourra déduire toute la physique de la définition qui exprimerales caractères essentiels de la matière et montrer que toutes les lois physiques résultent nécessairement despropriétés essentielles indiquées dans la définition. Sans doute, il reste vrai qu'il n'y a de science que du général : la loi nécessaire est, en effet et à plus forteraison, générale.

Mais il serait faux de croire que la connaissance de lois générales satisfait toutes lesaspirations de l'intelligence humaine.

C'est à l'établissement de rapports nécessaires que l'homme aspire : «Pour la physique, déclarait Descartes, je croirais n'y rien savoir, si je ne savais que dire comment les chosespeuvent être, sans démontrer qu'elles ne peuvent être autrement.

». »

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