Devoir de Philosophie

L'expression: voir les choses telles qu'elles sont a-t-elle un sens ? (Pistes de réflexion seulement)

Publié le 24/03/2004

Extrait du document

  I. Le temps existe en tant qu'il est perçu. Certes il peut être mesuré « objectivement » par des mécanismes ; montres, horloges... Mais les résultats des mesures de ces mécanismes n'ont de sens que parce que ce temps sera vécu. Ces mesures sont en fait des repères collectifs et des tentatives d'évaluation  approximative d'un vécu qui reste, lui, éminemment subjectif ; un moment désagréable semblant toujours plus long qu'un moment agréable par exemple. Le temps lui-même est un phénomène subjectif. Mesuré, il n'importe que parcequ'il quantifie approximativement une durée, c'est à-dire un vécu subjectif. Par conséquent, lorsque la chose perçue est le temps, cela n'a pas de sens de parler des « choses telles qu'elles sont » puisque celles-ci sont en tant qu'elles sont perçues.   II. Comme la perception temporelle, la perception sensible est en fait, globalement, un phénomène subjectif, c'est pourquoi, dans un tel cadre, on ne peut pas employer l'expression « voir les choses telles qu'elles sont ».

« ses premiers pas.

Au surplus, il est assez clair que je ne puis pas constater comme un fait donné à mes sens que cedé cubique et dur est en même temps blanc de partout, et jamais les faces visibles ne sont colorées de même enmême temps.

Mais pourtant c'est un cube que je vois, à faces égales, et toutes également blanches, Et je voiscette même chose que je touche, Platon, dans son Théétète, demandait par quel sens je connais l'union desperceptions des différents sens en un objet. Revenons à ce dé.

Je reconnais six taches noires sur une des faces, On ne fera pas difficulté d'admettre que c'estlà une opération d'entendement, dont les sens fournissent seulement la matière.

Il est clair que, parcourant cestaches noires, et retenant l'ordre et la place de chacune, je forme enfin, et non sans peine au commencement,l'idée qu'elles sont six, c'est-à-dire deux fois trois, qui font cinq et un.

Apercevez-vous la ressemblance entre cetteaction de compter et cette autre opération par laquelle je reconnais que des apparences successives, pour la mainet pour l'oeil, me font connaître un cube ? Par où il apparaîtrait que la perception est déjà une fonctiond'entendement.

» L'expression "voir les choses telles qu'elles sont" a-t-elle un sens ? Est-il rationnel d'opposer à une perception deschoses une essence des choses, des choses en soi (en tant qu'elles existent indépensamment de touteperception) ? Comment penser le rapport entre notre perception (en tant que fonction) et les choses perçues (en tant qu'objet de perception) ? I.

Le temps existe en tant qu'il est perçu.

Certes il peut être mesuré « objectivement » par des mécanismes ;montres, horloges...

Mais les résultats des mesures de ces mécanismes n'ont de sens que parce que ce temps seravécu.

Ces mesures sont en fait des repères collectifs et des tentatives d'évaluation approximative d'un vécu quireste, lui, éminemment subjectif ; un moment désagréable semblant toujours plus long qu'un moment agréable parexemple.

Le temps lui-même est un phénomène subjectif.

Mesuré, il n'importe que parce qu'il quantifieapproximativement une durée, c'est-à-dire un vécu subjectif.

Par conséquent, lorsque la chose perçue est le temps, cela n'a pas de sens de parler des « choses telles qu'elles sont » puisque celles-ci sont en tantqu'elles sont perçues. II.

Comme la perception temporelle, la perception sensible est en fait, globalement, un phénomène subjectif, c'est pourquoi, dans un tel cadre, on ne peut pas employer l'expression « voir les choses tellesqu'elles sont » .

Pour Bergson, associer ce que nous ressentons à la cause de notre impression est une erreur.

Ce que nous ressentons est défini par le contraste, la nuance.

Nous voulons la définir par une grandeur, c'est-à-direque nous voulons objectiver une donnée.

Mais celle-ci est subjective : «la sensation est un fait psychologique quiéchappe à toute mesure.», écrit-il. III.

Les jugements eux-mêmes ne sont que fonction de points de comparaisons qui peuvent être variables, il n'existe donc rien en soit à quoi le jugement puisse être comparé. A ce propos, Friedritch Nietzsche écrit : « Mon oeil, qu'il soit perçant ou faible, ne voit pas au-delà d'un certainespace, et dans cet espace je vis et j'agis, cette ligne d'horizon est mon plusproche destin, grand ou petit, auquel je ne peux échapper.

Autour de chaqueêtre s'étend ainsi un cercle concentrique qui a un centre et qui lui est propre.De même l'oreille nous enferme dans un petit espace, de même le toucher.D'après ces horizons où nos sens enferment chacun de nous comme dans lesmurs d'une prison, nous mesurons ensuite le monde, nous nommons ceciproche et cela lointain, ceci grand et cela petit, ceci dur et cela mou : cesmesures, nous les nommons sensations - et tout cela, absolument tout, n'estqu'une erreur en soi ! D'après la quantité d'expériences et d'excitations quinous sont possibles en moyenne en un temps donné, nous mesurons notrevie, la trouvant courte ou longue, riche ou pauvre, remplie ou vide : etd'après la moyenne de la vie humaine, nous mesurons celle de toutes lesautres créatures, - et tout cela, absolument tout, n'est qu'erreur en soi! »[1] [1] Aurore , § 117, Traduction J.

HERVIER, Paris, Gallimard (Idées, 322) pp. 128-129. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles