FACHODA
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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LACOUR~E DES IMPERIALISMES
Dès la seconde moitié du XJX' siècle, l'organisation de l'expansion outre mer domine la diplomatie française .
Il s 'agit alors de faire reconnaître internationalement les occupat ions réalisées ou les prétentions manifestées .
La course aux colonies -colonies proprement dites, protectorats et zones d'influence - provoque inévitablement des heurts entre les puissances qui y participent.
C'est avec la Grande Bretagne , la mieux nantie et la plus ambitieuse, que les heurts sont les plus fréquents.
Le gouvernement de Paris, celui de Londres , et surtout leurs agents locaux , ne cessent guère d 'être en conflit ouvert ou larvé .
Il existe au Parlement français un "parti colonial » actif, convaincu et déterminé .
C'est le ministère des Affaires étrangères , non exempt de pression de la part de celui des colonies , qui est chargé de traduire sur le terrain les objectifs de ces députés acquis à la cause de l'expansion outre-mer.
Il reste que, dans les années 1890, l'ensemble colonial français est encore loin d'avoir pris son aspect définitif .
Ainsi, en Afrique noire, dès qu'on s 'éloigne des côtes , les limites territoriales sont incertaines .
Ce sont donc des questions de délimitation et de bornage qui suscitent entre la France et la Grande-Bretagne ces continuelles frictions que la crise de Fachoda est à deux doigts de transformer en guerre ouverte .
• En dépit de la résistance opposée par l'almany Samory , qui s'était taillé un empire dans les régions du haut Niger- actuel Mali - , en dépit aussi de l'oppo sition larvée des agents britanniques, la jonction de ces établissements avec ceux du haut Sénégal-Niger ne tarde pas à être opérée.
En 1896,1e massif montagneux du Fouta-Djalon , dans l'hinterland guinéen , est occupé , tandis que le pays mossi, au nord de la Côte d'Ivoire , passe sous l e régime du protectorat.
·Début 1898 ,1a soumission de la Haute-Volta est pratiquement achevée.
La même année , S11mory ..-------. est fait prisonnier et les derniers nots de résistance sont réduits .
De fait, dès 1895 , une Fédération de l'Afrique Occidentale française -Sénégal , Guinée , Soudan , Côte d 'Ivoire - est ébauchée, avec à sa tête le gouverneur du Sénégal.
• A Madagascar, les révoltes de 1896 conduisent finalement à l 'annexion pure et simple de 111e, décision que la France notifie aux puissances étrangères sous le terme ambigu -parce que parfaitement inconnu en droit international - de "prise de possession ».
• Toute s ces conquêtes traduisent l'activisme du "parti colonial» (créé en 1892)- et de son incarnation , le ministère des ~----------~ Colonies- qui n'a eu de cesse
LA REPRISE DE l'EXPANSION FRANÇAISE
UNE VISION IMPtRIAU DE L'AfRIQUE • En Afrique occidentale , le grand dessein du gouvernement français est de relier entre elles les différentes colonies , de manière à former un bloc dans lequel la Sierra Leone , la Côte de l'Or et le Nigeria britanniques , ainsi que le Togo et le Cameroun allemands , ne seraient plus que des enclaves .
• Dans cette perspective, l 'occupation effective de la haute vallée du Niger est, en janvier 1894 , poussée jusqu'à Tombouctou .
En même temps, plusieurs colonnes expéditionnaires sont lancées en direction du nord à partir des établissements de Guinée et de Côte d 'Ivoire.
d'encourager l'expansion en Afrique noire.
Les hommes qui se sont succédé au ministère des Colonies entre 1890 et 1895- Eugène Ëtienne , G11brie/ HtlnOtiiUX, Théophile Delcassépartagent la même vision impériale de l'Afrique française .
• Les conquérants français du haut et du moyen Niger se résignent mal à ne pas descendre le long de la basse vallée du fleuve , particulièrement riche.
Mais l'accord conclu en 1890 avec les Anglais a placé sous l'influence de ces derniers tout le pays situé au sud
d 'une ligne allant de Say sur le Niger à Barroua sur le lac Tchad .
Une ligne sans doute théorique puisque nombre de missions françaises n'hésitent pas, à p lusieurs reprises, à la transgresser .
Mais chaque fois, l'Angleterre ne manque pas de protester.
De fait, elle surveille avec une extrême attention l'expansion française .
LE « IINGOISME », VERSION BRITANNIQUE DU CHAUVINISME • Forte d'une population qui a plus que doublé au cours de soixante années de règne victorien, disposant de la première industrie du monde , jouissant d'une prospérité économique sans équivalent, à la tête d'un empire sur lequel , dit-on , Je soleil ne se couche pas, maîtresse des cc sept mers n que sillonne la première flotte de la planète, la Grande-Bretagne regarde de haut les ambitions de la France en Afrique noire .
Et si les hommes d'État observent encore quelque prudence , l'opinion publique semble gonflée d'un orgueil aux accents volontiers belliqueux .
Ainsi , dans les cafés -concerts de londres, on reprend Je refrain lancé lors de la crise de 1875: "Nous ne désirons pas la guerre , mais, par linga, s'il faut la faire, nous avons les soldats , nous avons les corvettes, nous avons aussi la galette .
>>
• La force de ce sentiment populaire n'échappe pas à sir Edward Grey: "Pendant les dix dernières années du siècle , écrira Je secrétaire aux Affaires étrangères, tout gouvernement britannique aurait pu déclencher la guerre en levant le petit doigt : Je peuple J 'aurait suivi. >> • Pressés par le chauvinisme virulent des nationalistes français et sa déclinaison anglaise , Je "jingoïsme »,
I&Htai!mwul
LE BASSIN DU NIL, UN ENJEU FRANCO·ANGLAIS • Plus encore que le bassin du Niger -au sujet duquel une convention franco-anglaise est signée en 1890 -.
celui du Nil devient l 'enjeu d 'une sourde rivalité entre Paris et Londres .
• La France projette de relier Dakar, sur l'Atlantique , à Djibouti , sur la mer Rouge .
Une entreprise encouragée par Je roi des Belges ,
Ce projet ne peut que heurter la Grande-Bretagne.
• Celle-ci , qui occupe l'Égypte depuis 1882, entend réaliser à son profit un axe nord-sud qui assurerait la liaison entre Le Caire (Ëgypte) et le Cap (Afrique du Sud).
UN GROUPE DE PIESSION ACTIF: LE • MDl COLONIAL•
• Depuis qu'au début des années 1880 la France a renoué avec sa tradition d'..,..
..
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un groupe formé de députés, de géographes, de militaires et d'hommes d'affaires tente d 'orienter la politique étrangère française .
Ils se désignent wbdiers comme les partisans de la • France des cinq parties du monde •.
• Bien que la Société française de colonisation ait w le jour en 1883 , il faut attendre le 15 juin 1892 pour assister à la formation officielle d'un groupe colonial au Parlement Regroupant 42 députés lors de sa création, celui-ci en compte 113 un an plus tard.
• Dès lors, à chaque législature nouvelle, le groupe colonial de la Chambre des députés.
qui se trouve bient6t doublé par le • groupe de politique extérieure et coloniale • du Sénat.
rassemble tous les élus coloniaux ou métropolitains favorables à une politique d'expansion outre-mer .
• Si ses membres appartiennent alors à toutes les tendances politiques -des monarchistes à l'extrême gauche -,la grande majorité est toutefois constituée de républicains modérés .
• Après les élections de 1893, sur 129 députés du groupe colonial, on comptait 8 monarchistes , 8 ralliés.
2 boulangistes , 83 républicains du centre et 28 radicaux.
• C'est un député de I'Oranie.
Eugène Étienne , son fondateur, qui en est le premier président Il sera réélu à plusieurs reprises jusqu 'en 1914.
Nombre de tirailleurs sénégalais de la mission Marchand.
16 t Poids des perles de verre que Marchand emporte à sa suite .
2t Poid s de la chaudière du Faidherbe démontée en deux tronçons et transportée à travers la forêt tropicale ..
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