La famine, ennemie du genre humain

« éclata dans cinq provinces, alors que les silos de grains de la côte étaient remplis à ras bord.

Mais les moyens de transport étaient insuffisants pour faire parvenir ce grain à l'intérieur du pays.

Entre neuf et treize millions de per­ sonnes moururent de faim.

Le docteur W .R.

Aykroyd, expert irlandais en matière d'alimentation et de combat contre la famine, dit dans son livre The Conquest of Famine (Prévention de la famine): 'Lorsque survient la famine, on peut déterminer sa durée, le nombre de personnes qui souffrent ou meu­ rent de la faim, ainsi que la rareté et la cherté de la nour­ riture, etc.

Mais, en réalité, la faim signifie des multi­ tudes de malheureux, qui se délabrent au physique com­ me au moral.

Les gens qui n'ont pas à manger, ne meu­ rent pas paisiblement.

La route vers la mort est miséra­ ble, dure et parfois très longue.' Au début d'une famine, il y a peu de nourriture, mais il y en a.

Un homme sain peut perdre dix pour cent de son poids sans en ressentir les effets.

Il est encore en état de rechercher efficacement de la nourriture.

Mais, bientôt, la faim dominera son esprit et il ne sera plus en état de penser à autre chose.

S'il continue à maigrir, des changements physiques s'o­ pèrent, qui provoquent des pertes d'énergie , La victime A gauche: Une femme, d'une tribu originaire du Kenya, tire l'eau d'un puits.

A droite: Au Mali, des pay­ sans labourent un champ sec comme de la pierre.

Ci-dessous, à droite: Un Indien plante du riz après la mousson.

Ci-dessous, à gauche : Carte de la zone de sécheresse (en rouge), qui s'étend à partir de l'Afrique du nord en direction de l'est vers le Levant, l'Asie Centrale et I'Extreme-Orient.

Les régions composées uni­ quement de déserts, sont indiquées en brun.

devient indifférente après avoir perdu vingt pour cent de son poids.

Ceux qui font la grève de la faim peuvent résister très longtemps, parce qu'ils boivent beaucoup, sont conti­ nuellement couchés et savent qu'ils peuvent cesser dès qu'ils le décident.

Au contraire, les gens qui souffrent de la faim n'ont pas cette possibilité.

Dans leur désespoir, ils poussent de temps en temps un cri déchirant, mais ils retombent im­ médiatement dans leur état de prostration.

Lorsque le corps a perdu 30 OJo de son poids, la mort devient inévita­ ble.

Un affamé devient indifférent à son entourage et égale­ ment à la misère des autres.

Un médecin écrivit, lors de la grande famine en Irlande: 'J'ai vu des mères arracher la nourriture des mains de leurs enfants affamés.

J'ai vu un père qui luttait à mort, avec son fils, pour une pomme de terre.

J'ai vu des parents regarder les cadavres de leurs enfants, sans manifester un signe de chagrin'.

Il n'est donc pas étonnant que ceux qui ont souffert de la faim et y ont survécu, ne soient pas encore guéris menta­ lement, alors qu'ils sont, physiquement, tout à fait rétablis.. »