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fantastique, littérature - littérature.

Publié le 28/04/2013

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fantastique, littérature - littérature. 1 PRÉSENTATION fantastique, littérature, genre littéraire né à la fin du XVIIIe siècle, se basant sur l'intrusion dans le réel de phénomènes considérés comme surnaturels, reposant sur l'angoisse ou l'effroi causés par ces phénomènes inexplicables et frappant fortement l'imagination des personnages, de même que celle du lecteur. Le mot fantastique vient du bas latin fantasticus, issu du grec phantastikos, signifiant « capacité de créer des images «, « fantaisie «. 2 TENTATIVE DE DÉFINITION Définir la littérature fantastique n'est pas chose aisée. Différentes écoles se confrontent et s'opposent. Où commence et où finit le fantastique ? Il est difficile de répondre catégoriquement. Considérer le fantastique comme un genre est d'ailleurs contesté par certains théoriciens, notamment le philosophe Alain Chareyre-Méjan qui refuse de tomber dans le piège d'une définition du fantastique qu'il interroge comme une « réalité esthétique «, une sensation voisine du repoussant. D'aucuns font par ailleurs débuter le fantastique à Apulée et ses Métamorphoses, d'autres au merveilleux médiéval. Mais la plupart des théoriciens prennent pour postulat que la littérature fantastique débute à la fin du prolonge au 2.1 XXe XVIIIe, se poursuit au XIXe, son âge d'or, et se siècle. Trois approches critiques du fantastique dominent les analyses du genre, la première historique (Pierre-Georges Castex), la deuxième sémantique (Roger Caillois et Louis Vax), la dernière structurale (Tzvetan Todorov). Approche historique Le théoricien Pierre-Gorges Castex, dans le Conte Fantastique en France de Nodier à Maupassant (1951), définit le fantastique comme une mode qui émerge dans un contexte culturel « illuministe «, occultiste en réaction au rationalisme et positivisme ambiant. « Le conte fantastique se définit en France comme un genre autonome aux environs de 1830, sous l'influence d'Hoffmann [...] Différence entre le fantastique et le merveilleux traditionnel : le fantastique se caractérise par une intrusion brutale du mystère dans le cadre de la vie réelle ; il est généralement lié aux états morbides de la conscience qui, dans les phénomènes de cauchemar ou de délire, projette devant elle des images de ses angoisses ou de ses terreurs. « Castex distingue deux périodes : les années 1830-1850, qui représentent, à ses yeux, l'âge d'or du fantastique, et les années 1850-1890, qui voient le genre s'étioler. 2.2 Approche sémantique Roger Caillois, dans Au coeur du fantastique (1965) ainsi que dans Images, Images... : Essais sur le rôle et les pouvoirs de l'imagination (1966), considère pour sa part que le « fantastique manifeste [...] un scandale, une déchirure, une irruption insolite, presque insupportable dans le monde réel «. Il définit ainsi le fantastique par opposition au merveilleux dont le surnaturel ne se pose pas en rupture par rapport à la réalité. Il propose une approche sémantique en décrivant les éléments constitutifs du fantastique (êtres surnaturels, temps, lieux, etc.) et les effets de ces motifs fantastiques sur les personnages comme le mysterium tremendum (inquiétude, effroi, répulsion, angoisse) ou le fascinans (fascination, séduction, etc.). Pour lui, le fantastique naît de la correspondance entre le sujet et le monde, mais aussi du rapport entre le lecteur et l'oeuvre dans une relation d'identification, de distance où ce dernier cherche les frissons tout comme le héros. Dans la lignée de Caillois, Louis Vax, qui pense que le « récit fantastique [...] aime nous présenter, habitant le monde réel où nous sommes, des hommes comme nous, placés soudainement en présence de l'inexplicable «, parle d'expressivité fantastique dans l'Art et la littérature fantastiques (1963) et la Séduction de l'étrange (1965). « Pour s'imposer, le fantastique ne doit pas seulement faire irruption dans le réel, il faut que le réel lui tende les bras, consente à sa séduction «. 2.3 Approche structurale Dans son Introduction à la littérature fantastique (1970), Tzvetan Todorov définit le fantastique comme « l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel «. Todorov propose une analyse structurale qui rend compte de phénomènes régis par un système -- « ce qui veut dire qu'il existe des relations nécessaires et non arbitraires entre les parties constitutives de ce texte « --, par un nombre défini d'unités et de règles de combinaisons de ces unités, tout en analysant le syntaxique aux dépens du sémantique. Il existe selon lui trois conditions nécessaires au fantastique : « Le fantastique est fondé essentiellement sur une hésitation du lecteur -- un lecteur qui s'identifie au personnage principal -- quant à la nature d'un événement étrange « ; cette hésitation peut être ressentie par le personnage, le lecteur pouvant ainsi s'identifier ; le lecteur doit également refuser toute interprétation allégorique ou poétique. 2.4 Autres approches Parmi la critique contemporaine, Irène Bessière, dans le Récit fantastique. La poétique de l'incertain (1974), considère que le fantastique « se joue de la réalité dans la mesure même où il identifie le singulier à la rupture de l'identité, et la manifestation de l'insolite à celle d'une hétérogénéité, toujours perçue comme organisée, comme porteuse d'une logique secrète ou inconnue «. Selon Charles Grivel dans Fantastique-fiction (1992), « Fantastique est la fin des repères. J'appelle fantastique ce qui fait qu'on ne peut plus dire comme. Là où quand le sens se dérobe. Fantastique indique que ça pourrait nier. Et comment «. Enfin Roger Bozzetto (Territoires des fantastiques, 1998) écrit que le « texte fantastique instaure et rend sensible un type particulier de rapport au monde. Il le rend manifeste par la présence, dans le monde représenté, d'objets, d'événements et/ou de situations banales. Avec ceux-ci, il construit des simulacres (langagiers et iconiques) qui se réclament de l'évidence, mais dans lesquels la cohérence apparente du monde empirique, pourtant convoquée, est subordonnée à l'existence supposée d'autres lois. Celles-ci demeurent mystérieuses et donc angoissantes, car le texte n'y donne jamais accès «. 3 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FANTASTIQUE La littérature fantastique se développe à la fin du XVIIIe siècle en Europe, à la faveur d'un contexte culturel nouveau où la science s'impose dans la perception et la représentation du monde. Le fantastique naît d'une tension entre la réalité, qui sert de cadre au récit, et des phénomènes que la science ne peut expliquer. Il se situe à la frontière du rationnel et de l'irrationnel, du réel et de l'imaginaire. Et la proximité entre l'univers décrit et celui du lecteur suscite la frayeur. 3.1 Le roman gothique anglais : prémices du fantastique La première rupture intervient avec le roman gothique, qui prédomine dans la littérature populaire anglaise de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. À cette époque se développe un certain goût pour l'esthétique de la mort et des ruines du passé. La littérature gothique présuppose une architecture médiévale (château, abbaye, église, cachot, crypte), une atmosphère noire et des personnages particulièrement stéréotypés (jeune fille vertueuse, personnage masculin maléfique). Horace Walpole inaugure le genre en 1764 avec le Château d'Otrante, qui en pose les thèmes fondamentaux. Ce sont cependant les oeuvres d'Ann Radcliffe, notamment les Mystères d'Udolphe (1794), qui demeurent les plus connues. Matthew Gregory Lewis s'impose comme son digne successeur avec le Moine (1796). Dans ces romans, le recours à l'horreur apparaît comme un procédé visant à faire surgir l'incroyable, mais un dernier chapitre élucide généralement le mystère. Ce retour au réel fait précisément défaut dans le fantastique proprement dit, où les personnages et le lecteur demeurent en peine d'explication et restent partagés entre les phénomènes surnaturels et le domaine de la raison. 3.2 L'âge d'or du fantastique 3.2.1 Le fantastique français Le fantastique s'épanouit en France à l'époque romantique. Curieusement, deux des premiers romans gothiques de langue française émanent d'écrivains étrangers, Vathek (1786) de William Beckford et Manuscrit trouvé à Saragosse (1804-1805) de Jan Potocki. Les auteurs français sont largement influencés par la littérature allemande, notamment par Achim von Arnim (Isabelle d'Égypte, 1811) et par E. T. A. Hoffmann (les Élixirs du diable, 1816 ; le Chat Murr, 1822) découvrant que l'extravagance, le goût du macabre et la terreur peuvent parfaitement servir de support à une création romanesque. Charles Nodier donne ainsi ses lettres de noblesse au fantastique français avec des nouvelles tantôt orientées vers le rêve (Trilby ou le Lutin d'Argail, 1822 ; la Fée aux miettes, 1832) tantôt vers la folie (Smarra ou les Démons de la nuit, 1821). Prosper Mérimée (la Vénus d'Ille, 1837), Gérard de Nerval (les Filles du feu, 1854) et Théophile Gautier (le Roman de la momie, 1858) font également des incursions dans le genre par le biais de contes et nouvelles. Châteaux hantés, pactes avec le diable, malédictions de toutes sortes constituent un fonds de motifs pittoresques, alimenté et utilisé par nombre d'écrivains contemporains. 3.2.2 Science et fantastique Le fantastique prend un nouvel élan avec l'Américain Edgar Allan Poe, dont Charles Baudelaire traduit les Histoires extraordinaires dans les années 1850. Inspirées par le roman gothique anglais, ces nouvelles sont imprégnées d'un climat sombre et ténébreux. À sa suite, les récits de la seconde moitié du XIXe siècle se nourrissent des avancées de la psychiatrie, des recherches métapsychiques et des paradis artificiels. En effet, dans les années 1870, les nouveaux domaines d'investigation scientifique tels que la psychopathologie, l'intérêt pour les maladies mentales, l'hypnose et le magnétisme, les découvertes relatives à l'électricité et à la propagation de la lumière, mais aussi les observations d'une apparence de vie sur les planètes lointaines renouvellent le genre. À cet égard, le Horla (1887), de Guy de Maupassant, joue un rôle capital en mettant en scène un narrateur en proie à la folie. De la même manière, l'Étrange Cas du Dr Jekyll et de M. Hyde (1886) illustre la fascination de Robert Louis Stevenson pour l'aliénation et le dédoublement. Les récits de Jules Barbey d'Aurevilly (les Diaboliques, 1874), d'Auguste Villiers de L'IsleAdam (Contes cruels, 1883) et de Joris-Karl Huysmans (Là-bas, 1891) dénotent d'un certain attrait pour la cruauté, le morbide et le satanisme. Dans un autre registre, le récit de vampires et de fantômes trouve ses maîtres incontestés avec Joseph Sheridan Le Fanu (Camilla, 1872), Bram Stoker (Dracula, 1897) et Henry James (le Tour d'écrou, 1898). 3.3 Le fantastique au XXe Le courant fantastique se poursuit au siècle XXe siècle, quoique de façon plus éparse. À ses débuts, Franz Kafka se tourne vers le genre avec notamment la Métamorphose (1915) qui relate l'histoire d'un homme transformé en insecte. Grand émule d'Edgard Poe, Howard Phillips Lovecraft est l'auteur d'une soixantaine de récits fantastiques, dont l'Appel de Cthulhu (1928) et Dans l'abîme du temps (1936). Il parvient à créer une mythologie d'épouvante que l'on retrouve dans l'oeuvre de Jean Ray (les Derniers Contes de Canterbury, 1944). La littérature sud-américaine voit également émerger trois figures de proue du récit fantastique. Jorge Luis Borges connaît la renommée avec Fictions (1941) et l'Aleph (1949) qui l'inscrivent dans une réflexion métaphysique. Son compatriote et ami Adolfo Bioy Casares est l'auteur du célèbre roman l'Invention de Morel (1940) et d'une Anthologie de la littérature fantastique (1940) publiée en collaboration avec Silvina Ocampo, son épouse, et Borges. Enfin, le talentueux conteur Julio Cortázar dont les récits mêlent habilement angoisse et réalité quotidienne (les Autonautes de la cosmoroute, 1984). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 3. 1 Le roman gothique anglais : prémices du fantastique La première rupture intervient avec le roman gothique, qui prédomine dans la littérature populaire anglaise de la fin du XVIII e et du début du XIXe siècle.

À cette époque se développe un certain goût pour l’esthétique de la mort et des ruines du passé. La littérature gothique présuppose une architecture médiévale (château, abbaye, église, cachot, crypte), une atmosphère noire et des personnages particulièrement stéréotypés (jeune fille vertueuse, personnage masculin maléfique).

Horace Walpole inaugure le genre en 1764 avec le Château d’Otrante, qui en pose les thèmes fondamentaux.

Ce sont cependant les œuvres d’Ann Radcliffe, notamment les Mystères d’Udolphe (1794), qui demeurent les plus connues.

Matthew Gregory Lewis s’impose comme son digne successeur avec le Moine (1796). Dans ces romans, le recours à l’horreur apparaît comme un procédé visant à faire surgir l’incroyable, mais un dernier chapitre élucide généralement le mystère.

Ce retour au réel fait précisément défaut dans le fantastique proprement dit, où les personnages et le lecteur demeurent en peine d’explication et restent partagés entre les phénomènes surnaturels et le domaine de la raison. 3. 2 L’âge d’or du fantastique 3.2. 1 Le fantastique français Le fantastique s’épanouit en France à l’époque romantique.

Curieusement, deux des premiers romans gothiques de langue française émanent d’écrivains étrangers, Vathek (1786) de William Beckford et Manuscrit trouvé à Saragosse (1804-1805) de Jan Potocki.

Les auteurs français sont largement influencés par la littérature allemande, notamment par Achim von Arnim ( Isabelle d’Égypte, 1811) et par E.

T.

A.

Hoffmann ( les Élixirs du diable, 1816 ; le Chat Murr, 1822) découvrant que l’extravagance, le goût du macabre et la terreur peuvent parfaitement servir de support à une création romanesque. Charles Nodier donne ainsi ses lettres de noblesse au fantastique français avec des nouvelles tantôt orientées vers le rêve ( Trilby ou le Lutin d’Argail, 1822 ; la Fée aux miettes, 1832) tantôt vers la folie ( Smarra ou les Démons de la nuit, 1821). Prosper Mérimée (la Vénus d’Ille, 1837), Gérard de Nerval ( les Filles du feu , 1854) et Théophile Gautier ( le Roman de la momie, 1858) font également des incursions dans le genre par le biais de contes et nouvelles.

Châteaux hantés, pactes avec le diable, malédictions de toutes sortes constituent un fonds de motifs pittoresques, alimenté et utilisé par nombre d’écrivains contemporains. 3.2. 2 Science et fantastique Le fantastique prend un nouvel élan avec l’Américain Edgar Allan Poe, dont Charles Baudelaire traduit les Histoires extraordinaires dans les années 1850.

Inspirées par le roman gothique anglais, ces nouvelles sont imprégnées d’un climat sombre et ténébreux.

À sa suite, les récits de la seconde moitié du XIXe siècle se nourrissent des avancées de la psychiatrie, des recherches métapsychiques et des paradis artificiels. En effet, dans les années 1870, les nouveaux domaines d’investigation scientifique tels que la psychopathologie, l’intérêt pour les maladies mentales, l’hypnose et le magnétisme, les découvertes relatives à l’électricité et à la propagation de la lumière, mais aussi les observations d’une apparence de vie sur les planètes lointaines renouvellent le genre.

À cet égard, le Horla (1887), de Guy de Maupassant, joue un rôle capital en mettant en scène un narrateur en proie à la folie. De la même manière, l’Étrange Cas du Dr Jekyll et de M.

Hyde (1886) illustre la fascination de Robert Louis Stevenson pour l’aliénation et le dédoublement.

Les récits de Jules Barbey d’Aurevilly ( les Diaboliques, 1874), d’Auguste Villiers de L’Isle- Adam ( Contes cruels, 1883) et de Joris-Karl Huysmans ( Là-bas, 1891) dénotent d’un certain attrait pour la cruauté, le morbide et le satanisme.

Dans un autre registre, le récit de vampires et de fantômes trouve ses maîtres incontestés avec Joseph Sheridan Le Fanu ( Camilla, 1872), Bram Stoker ( Dracula, 1897) et Henry James ( le Tour d’écrou , 1898). 3. 3 Le fantastique au XXe siècle Le courant fantastique se poursuit au XXe siècle, quoique de façon plus éparse.

À ses débuts, Franz Kafka se tourne vers le genre avec notamment la Métamorphose (1915) qui relate l’histoire d’un homme transformé en insecte.

Grand émule d’Edgard Poe, Howard Phillips Lovecraft est l’auteur d’une soixantaine de récits fantastiques, dont l’Appel de Cthulhu (1928) et Dans l’abîme du temps (1936).

Il parvient à créer une mythologie d’épouvante que l’on retrouve dans l’œuvre de Jean Ray ( les Derniers Contes de Canterbury, 1944). La littérature sud-américaine voit également émerger trois figures de proue du récit fantastique.

Jorge Luis Borges connaît la renommée avec Fictions (1941) et l’Aleph (1949) qui l’inscrivent dans une réflexion métaphysique.

Son compatriote et ami Adolfo Bioy Casares est l’auteur du célèbre roman l’Invention de Morel (1940) et d’une Anthologie de la littérature fantastique (1940) publiée en collaboration avec Silvina Ocampo, son épouse, et Borges.

Enfin, le talentueux conteur Julio Cortázar dont les récits mêlent habilement angoisse et réalité quotidienne ( les Autonautes de la cosmoroute, 1984). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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