Devoir de Philosophie

Faut-il accorder de l'importance aux mots?

Publié le 30/01/2005

Extrait du document

Il y a donc une grande précaution établie autour de cette crainte de mots qui « dépasseraient notre pensée », mais cette expression encore est mensonge puisque tout ce qui est dit l'est à bon escient, c'est-à-dire qu'il reflète notre pensée, ainsi rien ne dépasse la pensée. La question posée renvoie nécessairement à une réponse en partie d'ordre psychanalytique, une réponse qui dirait que tout ce que la parole a en quelque sorte trahi elle l'a fait parce que c'était nécessaire qu'il en soit ainsi. Il y a un moment ou une phrase ou une pensée doit être dite même si elle ne pas être acceptable pour les autres. Nous pouvons donc dire que les mots en eux-mêmes ne trahissent pas la pensée mais que l'inconscient le fait, puisque c'est lui qui impose aux mots d'être dits.   III. Troisième partie :   Par conséquent, si les mots, peuvent trahir notre pensée à travers des lapsus inconscients, alors il faudrait nécessairement leur donner de l'importance, car leur signification serait donc bien plus profonde qu'on ne pourrait le croire. Ainsi, comprendre les mots serait en fait un art, un art d'interpréter tout dans un second sens, bien plus profond que la signification première qui nous apparaît. Les mots deviendraient donc le chemin par lequel on peut arriver à l'inconscient, le chemin par lequel d'autres choses se dévoilent. De plus, aucun mot n'est choisi au hasard, et il reflète clairement un état d'esprit, ou une pensée. Il n'existe donc pas de mots erronés, c'est-à-dire que souvent lors d'une dispute, l'on en vient à dire des mots que l'on regrette, et pour s'excuser on prend le prétexte de la colère, ou d'une folie passagère, qui nous ferait des choses que l'on ne pense pas.

« Adam chassé de l'état innocent et bienheureux du Jardin d'Eden est condamné par Dieu à se procurer son pain « à lasueur de son front ».

Par ailleurs, l'origine latine du terme « travail » évoque un instrument de torture.Mais opposer le travail au bonheur, cela reviendrait à ne trouver aucun bien-être durable dans la transformation de laNature, et de soi-même.

L'homme, pour être heureux, doit-il se réduire à l'inaction et à la satisfaction de ses désirsimmédiats ? Les enjeux de la question relèvent tant de l'éthique que du politique : quelles sont les conditions pour que letravail devienne non plus une nécessité, mais aussi un acte d'épanouissement ? comment penser une communauté viablesans travail ? LA POURSUITE DU BONHEUR EXCLUT LE TRAVAIL DES CONDITIONS DE LA VIE - H.

Arendt souligne dans La Condition de l'Homme Moderne que le mode de vie considéré comme le plus élevé sous l'Antiquité consistait en la contemplation des belles choses, en la poursuite des belles actions.

Seuls lesesclaves, englués dans la vita activa, travaillaient, s'occupant de répondre aux besoins de leurs Maîtres. ð Il faut opposer travail et bonheur si l'on considère que le travail est un obstacle à une vie consacrée à larecherche du beau, à la contemplation. - L'organisation moderne du travail procure de nouveaux arguments : comme le souligne Marx, l'ouvrier est exploité par les bourgeois capitalistes qui ne le considèrent aucunement comme individu mais comme simple forcede travail.

C'est le profit et non l'individu qui prime.

De ce fait, le travail est opposé au bonheur, le travailleur aliénécoupé de l'objet de ses efforts : le travail est un simple moyen de survivre. LE BONHEUR DANS LA TRANSFORMATION DE SOI ET DE SON ENVIRONNEMENT - Mais ce que critique Marx dans la société de son temps, ce n'est pas le travail lui-même mais la manière dont il est organisé.

Car le travail humanise tant celui qui l'accomplit, par le développement de ses capacités physiques etspirituelles que l'environnement qu'il modifie.

Ainsi, Marx met en avant que la partition du travail, si elle estrespectée et accomplit par un seul et même homme, mène à son épanouissement.

Projet, recherche de moyens,volonté effective, habileté et savoir faire : l'homme peut atteindre le bonheur par le travail. - De plus, le travail n'abaisse pas l'homme à répondre à ses besoins primaires, il le libère de la dépendance d'autrui.

Hegel souligne par la dialectique du maître et de l'esclave que ce dernier n'a besoin de nul autre poursurvivre, alors que le premier est prisonnier du regard et de l'action de l'Autre.

Travailler, ce n'est pas uniquementêtre autonome économiquement, mais aussi éprouver une liberté de choix : c'est cesser d'être sujet.

C'est de plus,au contact de la matière, éprouver son humanité.

L'oisiveté ne peut être synonyme de bonheur, puisqu'elle estsynonyme de dépendance. - Enfin, Platon le met en lumière dans La République , chacun se doit de travailler selon ses aptitudes pour répondre tant à ses propres aspirations qu'à celles de la Cité.

Cette dernière, à l'image d'une âme bien gouvernée,doit s'appuyer sur les talents de ses membres pour prospérer.

Travailler, c'est également échanger avec Autrui :tant économiquement que langagièrement ou affectivement.

Dès lors, il est non seulement possible de se passerdes rapports de soumission, mais également d'éprouver l'autre dans sa manière de développer son humanité auservice d'un tout.

Perdre son travail, ce n'est pas uniquement perdre son moyen de subsistance, mais égalementune certaine reconnaissance.

Bonheur et travail apparaissent ainsi intimement liés. CONDITIONS DE POSSIBILITÉS D'UN « TRAVAIL HEUREUX » - A définir le bonheur comme adéquation entre volonté et acte, il ne faut pas opposer le bonheur au travail si ce dernier contribue à l'élévation de la volonté de puissance.

Expliquons nous : le travail aliéné contribue à enferrerl'homme dans le troupeau.

Mais le travail dans lequel il est possible de trouver une voie pour s'affirmer contribue àformer un homme plus fort, comme le souligne Nietzsche dans Le Gai Savoir : « Tous cherchent le travail et la peine lorsqu'ils sont mêlés de plaisir, et le travail le plus difficile et le plus dur, s'il le faut ».

Cette description ducomportement des « artistes et des contemplatifs » n'est qu'un versant possible.

Car dans le cas contraire d'untravail pour le travail, d'un travail pour le gain, ils se laisseront aller à l'oisiveté.

Alors seulement il faudrait opposerbonheur et travail. - Par ailleurs, le travail est également présent dans la plupart des loisirs.

Il n'est guère de pratique qui ne nécessite pas un effort intellectuel, manuel.

Le bonheur, ce n'est pas uniquement le divertissement,l'étourdissement, mais s'adonner à des activités de réflexion, de contemplation.

Ce travail n'assure pas lasubsistance mais la dignité spirituelle, aussi est-il synonyme de bonheur au sens d'affirmation de son humanité. Il apparaît au terme de cette analyse que dans la mesure où la vita contemplativa ne constitue plus, à l'heure actuelle,le mode de vie le plus estimé, il ne faut pas opposer bonheur et travail.

Au contraire peut-on déceler dans ce dernierdes conditions de possibilité d'accès au bonheur, au sens de l'affirmation de son individualité, de son humanité.Opposer le bonheur au travail serait synonyme d'une refonte des conditions de travail, ou d'une réinvention du loisir,qui ne soit plus simplement étourdissement dans un pseudo bonheur consommateur.

L'oisiveté, au sens où elle ne faitque laisser l'homme s'engluer dans la torpeur du troupeau, ne peut être synonyme de bonheur au sens actif du terme.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles