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Faut-il brûler autrui ?

Publié le 08/02/2010

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Le sujet est difficile à aborder. Parce que trop violent si pris littéralement, d’une violence engageant une réaction épidermique qui semble comme congédier le sérieux de la réflexion philosophique. Ou simplement risible, parce qu’incroyable. Et pourtant la destruction de l’autre sous forme de consomption existe sinon de fait, du moins sur un plan métaphorique.

« être le principe de l'existence de toute chose, et se soumet à la transcendance qui les lui donne), le lieutenant de ladivinité, autrement dit un prosélyte.

Sous la figure de purificateur, le sacrificateur s'instancie comme l'intermédiairevers l'absolu idéalisé de la transcendance.

Par lui (accomplissant le devoir) s'exprime la volonté du divin.

Et l'hommede finir par croire pouvoir lui-même se diviniser. II.

La destruction d'autrui Si c'est par la soumission à l'absolu d'une transcendance que peut être légitimé, ou du moins expliqué, le devoir dusacrifice d'autrui, et si par l'acte du sacrifice immolatoire, l'homme sacrificateur (le prête, par exemple, oul'inquisition) se fait l'intermédiaire interprète de la volonté du divin, l'objet soumis à l'action de la consomption par lefeu est avant tout et toujours détruit, serait-ce pour ensuite se régénérer.

Si le feu peut être purificateur, oucritère de purification (pensez aux ordalies), c'est qu'il extirpe le mal de l'objet pour en détruire la racine, le principe.Ainsi, la destruction de l'objet par le feu procède à son assimilation par absolutisation purificatrice : l'objet, commealtérité radicale soumise à l'action du feu, est intégré par purification, assimilé au même de l'identité du purificateur.L'autre est détruit comme autre pour être réduit à l'identique, norme de la valeur.

Ce processus est précisément cequi se produit dans les crimes génocidaires ethniques (l'identité d'autrui comme altérité est réduite au même dugénocidaire par sa destruction, ou purification ethnique).

Mais c'est également le processus que suit, sur un planmétaphorique cette fois, l'activité cognitive de la rationalité qui toujours procède à la réduction de l'altéritéextérieure au même pour pouvoir l'intégrer à titre conceptuel : il y a dans l'ordre même de l'activité de laconnaissance un exercice métaphorique de purification conceptuelle, et c'est d'ailleurs là toute sa valeur et ladémonstration de sa puissance : réduire l'autre au même en en détruisant la radicale altérité (Heidegger, surl'arraisonnement du monde par la rationalité technique ; Derrida, sur la tyrannie de la mythologie blanche propre à lamétaphysique occidentale ; etc.).

Allons plus loin, et voyons y le principe même de la possibilité du développementde la pensée.

Le processus même de la signification articule la réduction de l'autre au même pour l'assurance ducontrôle.

Cependant, ce qui ne se pose pas avec une telle acuité quand il est question d'une altérité abstraite, nonpersonnelle et indéterminée (par exemple celle de la matière à réduire par la pensée), fait problème dans le cas durapport à autrui.

Car détruire l'autre pour le réduire à soi, pour le réduire au même du soi (en le supposant ou non,purifié), implique l'impossibilité d'une saisie réflexive de soi-même comme soi.

Ceci se produit comme cas d'écoledans l'analyse proposée par Foucault du traitement de la folie à l'Age classique.

Sous l'influence du geste cartésiende révocation de l'autre de la raison (« mais quoi, ce sont des fous… », Seconde méditation ), la raison s'institue en principe de normativité : à moins d'être identique à elle, l'autre en est exclu.

Autrement dit, la raison condamnantson autre, la folie, en le circonscrivant, s'en assure la maîtrise et la domination à titre tératologique, et donc laréintègre sous forme pathologique : la folie, autre de la raison, s'en fait le même par son intégration, et partant, laraison de déraisonner en se faisant plus folle que la folie puisque sa propre altérité s'est abolie, est dominée.

Si laraison pure devait être exclusive de son autre, alors elle n'aurait pas de fou ; comme la raison a pour contraire lafolie qu'elle exclut, elle n'est pas raison pure ; autrement dit, elle est folle ; peut-être même est-elle le fou de lafolie, et la folie alors d'être raison, folie plus raisonnable que la raison déraisonnant… (Diderot, Le neveu de Rameau (cf.

le commentaire de Foucault)).

Si l'autre n'est plus, l'identité du même se déconstruit.

Ne pas brûler l'alter ego au prétexte de son altérité est donc la condition même de ma subsistance comme ego. * Conclusion Si ce n'est que par l'autre que le soi peut se saisir comme soi différent de l'autre dans l'identité (humaine), identiquepar la différence (individuelle), ou encore : alter ego, alors nous saisissons le paradoxe propre à destruction del'altérité : la détruire est la condition de possibilité de l'instauration d'un régime compréhensible du sens (serait-iltotalitaire) ; la préserver constitue la condition même de la pérennité du sentiment intime de l'identité pardifférence.

Son instanciation paradigmatique s'opère sous la figure du visage d'autrui (Lévinas) : c'est autre radicalinassimilable et irréductible au moi, qui s'y oppose et pourtant en est la condition, condition de sa dimension éthiqueintimant l'interdiction de sa destruction (le commandement biblique), simplement déjà pour que le moi subsistecomme identité face à autrui, universel abstrait du genre humain auquel il appartient et s'identifie, comme l'individu àun ensemble qui le dépasse et le subsume. Le manuscrit des Contes de Westcar, plus connu sous le nom de Papyrus Westcar, a été rapporté d'Égypte par missWestcar, en 1838-1839.

Propriété du savant allemand R.

Lepsius, il a été déposé, à la mort de celui-ci, survenue en1886, au Musée de Berlin.Le Papyrus Westcar semble dater de la période Hyksos, mais le texte original qu'il reproduit est plus ancien etpourrait remonter au Moyen Empire (vers 2000 avant J.-C.).. »

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