Devoir de Philosophie

Faut-il des chefs ?

Publié le 12/01/2011

Extrait du document

Tout d’abord nous pouvons constater que d’une manière ou d’une autre, les sociétés humaines ont toujours produites des communautés dans lesquels une certaine hiérarchie se constitue. L’invariabilité anthropologique du fait de la hiérarchie montre donc le rôle prépondérant que joue le chef dans l’organisation de la société humaine. En effet, on peut attribuer le fait de la hiérarchie comme une réponse aux défis qui sont lancés aux communautés. L’homme dans sa communauté doit pour survivre affronter les forces de la nature ainsi que les communautés qui lui sont hostiles. De plus, il doit se soumettre aux lois de sa communauté pour qu’elle persiste et ainsi puisse être efficace face à ces défis.

« seule voix ce qui n'est possible que lorsqu'une seule personne la représente.

Le chef est donc à la fois l'arbitre de sa communauté,son interface avec le monde extérieur et son protecteur. Nous avons constaté ici l'indispensable utilité du chef dans la communauté humaine, cependant, le pouvoir qui lui est conféré n'estil pas un risque ? En effet, le pouvoir du chef nous l'avons vu est utile à la communauté.

Mais il est aussi utile à lui-même.

Le chef occupeune place privilégié dans la société.

Il ne travail pas, il peut agir à sa guise et les autres peuvent voir en lui un être qui dépasse cequ'il est.

Le chef a donc intérêt à conserver son statut, ce qui fait qu'il peut être guidé non par l'intérêt général mais par son intérêtindividuel.

Dans ses arbitrages, le chef se trouve donc systématiquement juge et partie.

Or, cette position ne peut correspondre àaucun sens moral.

En ce sens, c'est le pouvoir lui-même qui ne peut être vertueux.

Et c'est en ces termes que machiavel pose lavertu du chef qui peut être selon lui uniquement politique et non moral.

La collusion entre l'intérêt privé et l'intérêt collectif étant telqu'il faut penser le politique à partir de cette collusion et non contre elle. Cette position radicale s'explique par la nécessité pour le chef d'outrepasser ses cas de conscience pour atteindre lesobjectifs intrinsèques à la conservation de sa fonction.

Par exemple, le chef doit parfois ordonner le sacrifice d'une partie de sacommunauté pour le profit du tout.

Il doit donc endosser la responsabilité morale du sacrifice de l'autre sans que cela nuise àl'exercice de son pouvoir.

D'où la tentation du chef de se positionner au dessus de la morale, au dessus des lois, et donc faire deson pouvoir de commander un pouvoir absolu sur les autres qui deviennent ainsi pour lui des objets sans valeurs liées à leurhumanité.

Le pouvoir en ce sens passe automatiquement d'un moyen pour une fin déterminé par les défis qui sont posés auxcommunautés humaines, à un moyen dont la fin est l'intérêt du chef. Le pouvoir du chef, s'il n'est pas limité, peut donc se transformer d'un pouvoir d'arbitre et de porte parole, en celui devéritable tyran.

Or une telle démesure de pouvoir concentré dans un seul homme peut sembler paradoxale.

Dans le Discours sur la servitude volontaire , La Boétie montre qu'il suffirait à l'ensemble des individus dirigés par le chef tyrannique de lui désobéir pour qu'il n'ait plus aucun pouvoir et que c'est donc la proportion de l'obéissance servile au chef qui fait l'étendue de son pouvoir.Or les serviteurs du chef ne se révoltent que rarement contre lui.

La limitation du pouvoir du chef ne peut donc se faire de manièrenaturelle car les hommes seraient enclins à la servitude.

On peut expliquer cette attitude servile par la nécessité pour lacommunauté d'avoir un chef, et qui est donc prête selon à sacrifier sa liberté pour son utilité.

Cependant, ce qui fait la légitimité duchef ne peut être uniquement sa nécessité. La légitimité du chef ne peut en effet être uniquement pensée à partir de sa nécessité.

Car un chef étant toujoursnécessaire, c'est son mode d'exercice du pouvoir ainsi que la manière dont il y a accès qui détermine sa valeur car celadéterminera la manière dont le chef va répondre à cette nécessité.

Un chef qui va décider uniquement par la force qu'il a decommander est un chef qui sera suivi malgré la volonté de ceux qu'il dirige.

On peut donc penser que cela va nuire aux effets decette politique puisque les individus seront déconnectés des finalités qu'elle vise.

En ce sens la légitimité du chef participe àl'efficacité de l'exercice de son pouvoir.

Un premier moyen pour rendre le chef légitime est que son statut puisse être remis encause selon une période de temps par ceux qu'il dirige.

Le fait que le chef soit temporel et interchangeable sans violence oblige lechef à prendre en considération ceux qu'il dirige tout en assurant au chef qu'il ne sera pas détrôné par la violence qui serait doncle seul moyen pour en changer dans le cas contraire. En second lieu, il faut limiter le pouvoir du chef par des contres pouvoirs.

En effet, l'exercice d'un pouvoir sans limitetransforme potentiellement le chef en tyran.

C'est en ce sens que l'on peut penser à une division du pouvoir qui permettrait a. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles