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Faut-il faire confiance à nos sens ?

Publié le 22/01/2004

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En effet, les sensations procurent du plaisir et ce plaisir est celui de « discriminer ». Par là nous pouvons en déduire que les sens sont faits pour que nous connaissions le réel. De cela il découle que nous pouvons faire confiance à nos sens qui sont les moyens de connaissance que la nature nous a procurée. c) Nos sens nous permettent par ailleurs de retrouver l'intelligible. Pour cela, il convient de partir des sens et de s'élever à l'universel. Il faut donc retrouver ce qui est commun aux multiples objets accessibles par les sens. Contrairement à Platon, pour qui il existe un monde intelligible séparé du monde sensible, Aristote considère que l'universel est ce qui est intelligible dans les choses. L'intelligible est donc pour lui ce qui est commun à toutes les choses sensibles, mais on ne peut le connaître qu'en mettant en commun toutes les sensations, car il n'existe pas en dehors d'elles. Nous sommes donc bien obligé de faire confiance à nos sens, même si le but final est l'usage de notre intellect. Transition : Cependant, cette puissance de connaissance accordée au sens ne doit-elle pas être pondérée ?

« réalité qui est l'Idée du beau, et elles n'existent qu'en tant qu'elles participent à cette Idée du beau.

Par ailleurs,pour parvenir à s'élever jusqu'à ces Idées, il faut user de l'intellect mis en acte dans le dialogue, ce que Platonnomme la dialectique.

Si l'on s'en remet à Platon, on peut donc affirmer qu'il ne faut pas faire confiance à ses sens,mais qu'il faut s'en détacher pour accéder à la vérité du réel, car cela ne peut se faire que par l'usage de la raison. Transition : Toutefois, concevoir un monde idéal accessible uniquement par la raison, n'est-ce pas courir le risque de se perdre dans la raison ? Il est nécessaire de renouer avec les sens. 2. a) Comme le notera Aristote, la doctrine platonicienne pose en fait plus deproblèmes qu'elle n'en résout car elle opère un inutile dédoublement du réel.Avec Platon, non seulement il nous faut rendre compte du monde sensible,mais qui plus est, il faut encore rendre compte du monde intelligible ainsi quedu lien qu'entretient le monde intelligible avec le monde sensible.

Pourrésoudre un problème, Platon en soulève trois.

Ainsi Aristote est-il justifiélorsqu'il avance que : dire « que les Idées sont des paradigmes et que lesautres choses participent d'elles, c'est se payer de mots vides de sens etfaire des métaphores poétiques.

Où travaille-t-on en contemplant les Idées ? » (Aristote , Métaphysique , A, 9, 991a20-23) Platon semble se prendre aux pièges du langage par lequel il invente un « monde des Idées » qui ressembleplutôt à un « monde de mots ».

Fort de cette critique, Aristote va donc fairele pari de comprendre la réalité à partir de la sensation. b) Aristote part d'un constat : « Tous les hommes désirent naturellementsavoir ; ce qui le montre, c'est le plaisir causé par les sensations, car, endehors même de leur utilité, elles nous plaisent par elles-mêmes.

»(Métaphysique , A, 1, 980a21-23) D'autre part, la sensation est définie par lui comme étant une « puissance innée de discrimination » ( Seconds analytiques , II, 19, 99b35) et comme, par ailleurs, « la nature ne fait rien en vain »(Politiques , I, 2, 1253a), il n'est pas concevable que la nature ait cherché à nous tromper en nous donnant les sens.

De tout cela nous pouvons conclure que nous pouvons faire confiance auxsens.

En effet, les sensations procurent du plaisir et ce plaisir est celui de « discriminer ».

Par là nous pouvons endéduire que les sens sont faits pour que nous connaissions le réel.

De cela il découle que nous pouvons faireconfiance à nos sens qui sont les moyens de connaissance que la nature nous a procurée. c) Nos sens nous permettent par ailleurs de retrouver l'intelligible.

Pour cela, il convient de partir des sens et des'élever à l'universel.

Il faut donc retrouver ce qui est commun aux multiples objets accessibles par les sens.Contrairement à Platon, pour qui il existe un monde intelligible séparé du monde sensible, Aristote considère quel'universel est ce qui est intelligible dans les choses.

L'intelligible est donc pour lui ce qui est commun à toutes leschoses sensibles, mais on ne peut le connaître qu'en mettant en commun toutes les sensations, car il n'existe pasen dehors d'elles.

Nous sommes donc bien obligé de faire confiance à nos sens, même si le but final est l'usage denotre intellect. Transition : Cependant, cette puissance de connaissance accordée au sens ne doit-elle pas être pondérée ? Les sens doivent se soumettre aux critères de l'objectivité. 3. a) La thèse aristotélicienne selon laquelle nous devons mettre en commun les sensations et nous élever ainsi petit àpetit à l'universel prête le flanc à une critique.

Cette critique est celle que formule Hume et d'après qui on ne peuttirer de rapports de causalités de la simple expérience sensible.

Il étaye cette critique d'un exemple : les hommes,constatant que le soleil s'est jusqu'à présent levé tous les matins, en déduisent que le soleil se lèvera tous lesmatins.

D'une multiplicité de répétitions, ils passent ainsi à un jugement à caractère universel.

Mais en réalité, rienne prouve que, parce que jusqu'à maintenant le soleil s'est levé tous les matins, il soit nécessaire qu'il se lève tousles matins.

Les hommes confondent en fait l'habitude (ou la répétition) et les lois de la nature.

Ainsi peut-il en êtrechaque fois que l'on passe des perceptions des sens à une dimension universelle, comme le préconise Aristote.

Onpeut dès lors considérer que la méthode aristotélicienne n'est pas très fiable car, pour ce qu'il en est de la réalité etde la vérité, elle ne fait qu'avaliser des habitudes, et non établir des relations nécessaires. Le soleil se lèvera-t-il demain ? Bien sûr que oui serions-nous tentés de répondre, sauf extravagance.

Pourtant,qu'est-ce qui nous permet de fonder cette affirmation ? Pas autre chose que l'habitude : nous avons toujours vu lesoleil se lever et après notre mort, nous supposons qu'il continuera à poindre à l'horizon.

Or, d'une habitude (nousavons toujours vu…), pouvons-nous à bon droit tirer une loi et une certitude ? Hume n'est pas fou, il se doute bienque le soleil va continuer à se lever mais son raisonnement marque les limites de ce que nous pouvons apprendre parl'expérience et par l'induction (aller du singulier au général).

Quand nous voulons comprendre un phénomène, nousnous fions toujours à nos inductions.

Nous voyons de la fumée s'élever derrière une colline et nous en induisonsalors qu'il y a un feu que nous ne percevons pourtant pas.

Nous relions un phénomène à un autre et cette mise enrelation naît d'une répétition d'expériences qui nous fait dire ensuite sous forme de loi : « il n'y a pas de fumée sansfeu ».

Cependant, il n'y a aucune liaison nécessaire entre eux.

Il faut donc distinguer les vérités de fait et lesvérités de raison.

Les premières sont contingentes et relèvent de l'expérience, ce sont des conjonctions de. »

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