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Faut-il juger un homme sur ses actes ou sur ses intentions ?

Publié le 15/09/2005

Extrait du document

            c. Aucune intention n'est jamais entièrement bonne * C'est le problème auquel Kant se heurte lui-même : selon lui, il est douteux qu'aucune intention soit réellement bonne, douteux également que les actions soient réalisées par devoir. D'autant plus que le sujet lui-même ne peut pénétrer totalement sa conscience et faire la part de ce qui, dans ses intentions comme dans ses actes, relève de la morale, et de l'intérêt, l'éducation, l'habitude, la pitié etc.  II - Il est impossible de prendre la mesure des intentions tandis qu'on peut évaluer les actes            a. Une morale formaliste * La morale de Kant est une morale formaliste, qui expose à des débats sans fin. Le risque, comme on l'a vu, et d'arriver à la conclusion que rien ne relève du bien. D'autre part, que l'intention soit conforme au jugement moral n'indique par que nous puissions juger qu'un acte est bon. Benjamin Constant donne cet exemple : faut-il ne pas mentir à un meurtrier et lui dire où est caché l'homme qu'il poursuite ? L'intention de ne pas mentir peut être bonne en soi mais conduit à un acte condamnable. Il faut donc, plutôt que l'intention, prendre en compte les conséquences de son application.
Analyse :
• Juger est l'acte par lequel on porte un jugement réglant un litige et on rend la justice. Il s'agit d'une décision qui intervient après délibération et examen de la situation. Comme la décision, si elle est juste, découle de cet examen, le critère, actes ou intentions, est extrêmement important.
C'est également le fait d'exprimer une opinion personnelle sur autrui et sur sa conduite, d'approuver, de condamner ou de blâmer. Sans perspective juridique mais uniquement morale, il peut donc s'agir d'évaluer une personne, de se faire une opinion.
• L'acte est la manifestation concrète de notre volonté, qui a des conséquences dans la réalité. L'intention au contraire est du domaine de l'esprit et non du résultat : la décision de la volonté qui se propose de remplir un but. L'intention peut-être de nuire ou de faire le bien, mais ce n'est pas l'intention elle-même qui nuit ni qui fait le bien. L'un est donc du côté du résultat et des conséquences, l'autre du côté de la virtualité.
Problématique
En théorie et chronologiquement, l'intention doit donc précéder l'acte. Cependant, tout acte répond-il nécessairement à une intention ? Et une intention qui n'est pas mise en application, traduite en actes, qui donc n'a aucune conséquences, doit-elle être prise en compte dans notre jugement sur autrui ? Ce qui revient également à demander : ce qui nous définit, est-ce nos actes ou nos intentions ?
 

« II – Il est impossible de prendre la mesure des intentions tandis qu'on peut évaluer les actes a.

Une morale formaliste • La morale de Kant est une morale formaliste, qui expose à des débats sans fin.

Le risque, comme on l'a vu, etd'arriver à la conclusion que rien ne relève du bien.

D'autre part, que l'intention soit conforme au jugement moraln'indique par que nous puissions juger qu'un acte est bon. Benjamin Constant donne cet exemple : faut-il ne pas mentir à un meurtrier et lui dire où est caché l'homme qu'il poursuite ? L'intention de ne pas mentir peut être bonne en soi mais conduit à un acte condamnable.

Il faut donc,plutôt que l'intention, prendre en compte les conséquences de son application. b.

Juger selon les conséquences • C'est le résultat d'un acte qui doit permettre de juger un homme.

D'une part parce que l'intention d'autrui ne peutjamais être mise totalement à jour.

D'autre part parce que le jugement se fait selon des critères évaluablesobjectivement. On peut se pencher sur l'acte surréaliste par excellence inventé par Breton : tirer au hasard dans la rue.

Faudrait-il s'interroger sur les intentions, chercher le sens de cet acte pour le juger ? L'acte, tuer, est condamnable en soi,même s'il est absurde et ne répond à aucune intention. Transition : Cependant, un acte peut-être mauvais alors que les intentions sont bonnes, par erreur ou hasard.

De même que l'intention ne peut pas toujours être traduite en actes, de même l'acte ne correspond pas forcément àune intention, bonne ou mauvaise.

Dès lord, comment instaurer une morale et comment juger autrui ? III – Juger selon la responsabilité a.

Seuls les actes nous définissent Sartre : « L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure oùil se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autreque sa vie.

D'après ceci, nous pouvons comprendre pourquoi notre doctrinefait horreur à un certain nombre de gens.

Car souvent ils n'ont qu'une seulemanière de supporter leur misère, c'est de penser : « Les circonstances ontété contre moi, je valais beaucoup mieux que ce que j'ai été ; bien sûr, je n'aipas eu de grand amour, ou de grande amitié, mais c'est parce que je n'ai pasrencontré un homme ou une femme qui en fussent dignes, je n'ai pas écrit detrès bons livres, c'est parce que je n'ai pas eu de loisirs pour le faire...

Sontrestées donc, chez moi, inemployées, et entièrement viables une foule dedispositions, d'inclinations, de possibilités qui me donnent une valeur que lasimple série de mes actes ne permet pas d'inférer.

» Or, en réalité, pour l'existentialisme, il n'y a pas d'amour autre que celui qui seconstruit, il n'y a pas de possibilité d'amour autre que celle qui se manifestedans un amour ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans desoeuvres d'art : le géni de Proust, c'est la totalité des oeuvres de Proust ; legénie de Racine c'est la série de ses tragédies, en dehors de cela il n'y arien ; pourquoi attribuer à Racine la possibilité d'écrire une nouvelle tragédie,puisque précisément il ne l'a pas écrite ? Un homme s'engage dans sa vie,dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. Évidemment, cette pensée peut paraître dure à quelqu'un qui n'a pas réussi sa vie.

Mais d'autre part, elle dispose lesgens à comprendre que seule compte la réalité, que les rêves, les attentes, les espoirs permettent seulement dedéfinir un homme comme rêve déçu, comme espoirs avortés, comme attentes inutiles.

» Sartre, L'Existentialisme est un humanisme b.

et nous rendent responsables • Qu'un acte mauvais ait été commis sans mauvaise intention n'empêche pas qu'il soit mauvais, tout simplementparce que nous sommes responsables de nos actes.

Il faut juger, au sens juridique ou de sanction, un homme selonses actes, bonne ou mauvaise intention. • Cette responsabilité implique que nous ne jugeons pas seulement un homme, mais tout l'humanité, puisque nousdéfinissons par notre jugement quels sont les critères de l'humanité, nous mettons en jeu une image de l'homme.C'est également ce que fait chaque homme par ses actes.. »

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