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Faut-il libérer le désir ou se libérer du désir ?

Publié le 02/03/2004

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Il apparaît raisonnable de se libérer du désir car celui-ci constitue un obstacle au bonheur. En effet, n'est-il pas un éternel recommencement ? Le désir serait-il alors insatiable ? Ainsi Platon compare le désir au tonneau des Danaïdes. Selon la mythologie, les Danaïdes ont été condamnées à remplir d'eau un tonneau percé. De la même façon que le tonneau ne sera jamais rempli, le désir ne sera jamais satisfait. En ce sens accomplir tous ces désirs n'est pas une recette de bonheur. De plus, si l'on s'en réfère à l'origine du mot on constate que celui-ci vient du verbe latin "desiderare", constater l'absence, de "considerrare", contempler un astre, de "sidus" qui signifie "étoile" et de "désiderium" qui signifie à la fois désir et regret. Ce qu'illustre bien la théorie de Platon pour qui le désir est la constatation d'un manque qui ne pourra jamais être comblé, donc source de frustration puisqu'il est la trace nostalgique du Bien, du Beau, du Vrai de ce monde intelligible contemplé par chaque âme avant de tomber dans un corps (cf : Mythe de la caverne) et dont notre monde n'est qu'une pâle copie. Il faut ajouter que la psychanalyse nous a montré que le désir est fantasme et que nous embellissons l'objet de notre désir.

Analyse du sujet:  Une formulation qui met en lumière la problématique du désir: s'il est enchaîné (et alors, par qui ou par quoi ?), faut-il lui laisser libre cours; et s'il règne (grâce à quoi ?, dans quels domaines ?), faut-il tenter d'échapper à son emprise (et comment) ?

« l'extinction progressive finale du désir qu'il faut chercher.

L'ascétisme apparaît alors être la véritable solution dontSchopenhauer prône les bienfaits.

Pour lui l'ascétisme permet à l'homme d'accéder à la sagesse véritable, c'est àdire la négation du désir et du vouloir vivre, négation que les bouddhistes nomment "nirvâna" (cf : Bouddhisme).Cette morale du renoncement se traduit notamment par la fin de la transmission de la vie car c'est transmettre latromperie du bonheur.

Mais abandonner ses désirs ne serait-ce pas conduire à sa propre décadence ? Nous venons donc de voir qu'il apparaît nécessaire de renoncer au désir car ceux-ci peuvent apparaître comme unobstacle au bonheur et à l'exercice de la morale.

Pourtant si l'on regarde les sociétés d'aujourd'hui on remarque quecelle-ci nous pousse à la recherche du plaisir et à la satisfaction de nos désirs notamment au travers de la publicité.Celui qui aujourd'hui ne veut pas satisfaire ses désirs est marginalisé (cf : Hermites).Tout d'abord il apparaît important de souligner que le désir vise le bonheur.

Il est vrai que pour la plupart d'entrenous, le bonheur est la même chose que la satisfaction des désirs.

Il apparaît donc désirable.

On peut ici faireréférence à l'eudémonisme qui est une doctrine pour laquelle la recherche du bonheur est la fin suprême de la vie.Pour les philosophes de l'Antiquité, l'homme désire être heureux.

Comme le dit Aristote, il recherche le souverainbien.

Le plaisir fait partie du bonheur, il est même indispensable : l'amitié, la philia grecque, est conçue comme unsentiment de bienveillance.

Pour les grecs, l'amitié est le vrai ciment de la cité.

La philia est donc l'affection qui unitdeux personnes mais aussi l'attachement entre tous les habitants d'une cité".

Ainsi l'homme est heureux.

Par lasuite, il apparaît utile de libérer le désir dans la mesure où si l'on s'en réfère à Freud, les désirs non satisfaits nedisparaissent jamais, ils sont refoulés et peuvent conduire parfois à des pathologies graves.

Enfin, il est importantde souligner que l'homme passe sa vie à désirer.

La Bruyère a très bien décrit cette poursuite qui semble ne pasavoir de fin : "La vie est courte et ennuyeuse : elle se passe tout à désirer.

L'on remet à l'avenir son repos et sesjoies, à cet âge souvent où les meilleurs biens ont déjà disparu, la santé et la jeunesse.

Ce temps arrive quant lafièvre nous saisit et nous étreint : si l'on eût guéri, ce n'était que pour désirer plus longtemps".

A partir de ceconstat, nous pouvons dire qu'il est humain de désirer. L'homme diffère des autres être vivants parce qu'il est un être de désir.

La volonté humaine modifie l'environnement,l'évolution de la société nous le prouve.

Nous pouvons dire que le désir est source de perfectibilité.

Il apparaîtégalement comme une source d'énergie pour l'homme, une force, il lui donne la liberté de choisir de quoi sera faitdemain.

Nos désirs témoignent de notre appartenance à l'histoire (les besoins sont toujours les mêmes, tandis queles désirs évoluent).On peut ainsi faire le raisonnement suivant : si vivre, c'est désirer, ne plus désirer ce n'est plus vivre.

Le désir estmême pour Spinoza l'essence de l'homme.

Renoncer à nos désirs serait être raisonnable au prix de ne plus exister.Que serions-nous en effet sans la poursuite incessante des désirs ? Rousseau dit en ce sens : "l'homme qui n'a rienà désirer est à coup sûr plus malheureux que celui qui souffre".On arrive à la conclusion que le désir permet à l'homme de vivre, cependant libérer à l'extrême le désir peut paraîtreabsurde.

(Par exemple, je désir tuer un homme donc je le tue, je désire voler donc je vole), il est donc nécessaire desavoir l'utiliser et s'en servir à bon escient. Stoïcisme et épicurisme, deux écoles de sagesse, proposent une morale de la tempérance.

le bonheur ne s'atteintque par l'usage réglé de nos désirs.

Épicure établit alors une hiérarchie des désirs qui regroupe les désirs naturels etnécessaires, les désirs naturels mais non nécessaires et des désirs artificiels et non nécessaires.

Ainsi pour Épicuretout désir n'est pas déraisonnable.

Pour savoir si nous devons nous soumettre à nos désirs nous devons devantchacun d'eux nous demander dans quelle catégorie les placer et adopter des règles en conséquence.

Il faut faire uncalcul.

A propos de chaque désir, il faut se poser cette question : quel avantage résultera-t-il pour moi si je lesatisfais, et qu'arrivera-t-il si je ne le satisfais pas ? Pour ce qui est des désirs futiles, il faut les fuir comme la pesteet s'en débarrasser car ils engendrent des souffrances sans nombre.

Il faudra "refouler" ce genre de désir.

pour cequi est des désirs naturels, quoique non nécessaire, nous devons trouver le juste équilibre entre l'assouvissementstrict du désir et son excès.

En ce qui concerne les désirs naturels et nécessaire, il faudra chercher à voir commentles satisfaire au mieux.

Ainsi, il convient de savoir se contenter de peu.

Celui qui désire, par exemple des metsraffinés risque d'être déçu et malheureux s'il n'a pas toujours les moyens de se les offrir.

Avoir des désirs de lux nousexpose à souvent souffrir.

Il faut donc les éliminer.

En revanche celui qui ne désir que des nourritures "naturelles",un peu de pain et d'eau par exemple, trouvera facilement à se satisfaire peut même en retirer un très vif plaisir s'il avraiment faim et soif.

Le sage qui ne désire rien de plus pourra tout de même, s'il est invité à un banquer, jouir de lanourriture succulente.

De tels plaisirs ne sont nullement inutiles, à condition de ne pas les désirer toujours, de nepas en être accros.De plus on constate que de manière générale, il y a des choses qui dépendent des individus et d'autres qui n'endépendent pas.

Par exemple le cours des évènements ne dépend pas de moi : Ce n'est pas toi qui fait souffler levent dit Épictète, c'est éole.

Ce qui te revient, c'est de tenir correctement le gouvernail de la volonté sur la merimmense.

Qu'il y ait un calme plat, une tempête ou un vent favorable, cela ne dépend pas toi".

Or, on peut dire que. »

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