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Faut-il libérer l'imagination?

Publié le 10/12/2012

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Faut-il libérer l'imagination ? L'imagination est un sujet, on ne libère pas l'imagination comme on libère un sujet autonome... Tout le monde saura quelque chose sur l'imagination, on sera noté sur le sujet ! Une référence n'a de valeur que si elle se commente, si elle se travaille... ex : Flaubert : « bals masqués de l'imagination « : on danse avec une inconnue, on est dans l'interrogation. Libérer l'imagination : imagination existe en soi ? Modalité de la conscience ? Liberté ? Libération ? Que fait-on quand on donne libre cours à son imagination ? L'imagination dépend du corps... D'une manière ou d'une autre, il faut à la fin comprendre quelque chose de plus de l'imagination. Il faut libérer l'imagination des mythes qu'on se fait sur elle... Introduction : la formule est séduisante, elle prête aux envolées lyriques, qui refuserait la liberté ? Mais des doutes : paradoxe de ce mot liberté selon Valéry, formule qui prête aux grands discours bien plus qu'elle n'est pertinente. Après tout, libérer la puissance de tous les possibles, elle-même accordée au principe de plaisir, est-ce bien raisonnable ? Rien n'est moins sur... Est-ce que c'est libérer la folle du logis ? La maitresse d'erreur et de fausseté ? Quel intérêt ? Libérer la puissance du vague et du flou ? Libérer narcisse en nous ? Ouvrir la boite de Pandore... est-ce que ce n'est pas au fond donner chants à toutes les Sirènes. De quoi faudrait-il libérer l'imagination ? Des contraintes, du rapport au corps ? Ce sujet, malgré sa forme lyrique, n'implique-t-il pas une double incompréhension. L'imagination serait une puissance enchainée, asservie, comme un animal dans un enclos. Est-ce qu'au contraire, libérer l'imagination, ce n'est pas libérer le rapport du sujet à sa manière d'imaginer. L'idée de liberté n'est pas synonyme de celle de vérité ou de bien, la liberté peut être errante, aveugle, capable du pire... libérer l'imagination, n'est pas foncièrement positif. Une formule séduisante, qui prête à illusion et à danger, une imagination non libre est le signe d'une existence aliénée, et l'imagination libèrerait l'existence, on prendra l'exemple de Breton, pour qui l'imagination est un drapeau, permettant de retrouver l'or du temps. L'imagination serait une patrie retrouvée pour le romantisme allemand. Mais puissance de liberté quand même, le sujet prête donc à illusion, critique de Breton et du romantisme allemand. Démythifier l'imagination, qui est aliénante, ce sujet semble personnifier l'imagination, mais cela est aliénant, comme si l'imagination était en moi quelqu'un d'autre. Ce n'est pas une liberté effective. Imaginer la liberté n'est pas être libre. C'est le sujet qui doit être libre avant tout, avec ce que tout cela implique comme effort sur soi. Qu'est ce qu'une imagination libérée, entravée ? Elle n'est pas du tout libérée de tout, sans règle... L'imagination est entre action et passion, l'imagination court toujours le risque de la passivité, de la non-liberté. Une formule séduisante Pourquoi faudrait-il libérer l'imagination ? Appel à la croisade... Manifeste du surréalisme d'A. Breton. On trouve ce coté militaire chez Breton (Drapeau). L'imagination est toute puissante, il faut s'abandonner à elle, éloge de l'imagination, au risque même de la sécurité, au risque même de la folie...

« I) Une formule séduisante A) Pourquoi faudrait-il libérer l’imagination ? Appel à la croisade… Manifeste du surréalisme d’A.

Breton.

On trouve ce coté militaire chez Breton (Drapeau).

L’imagination est toute puissante, il faut s’abandonner à elle, éloge de l’imagination, au risque même de la sécurité, au risque même de la folie, c’est l’imagination qui donnerait la plus grande liberté d’esprit (« sans crainte de se tromper »), il accepte la possibilité d’errer.

Valeur à la folie.

Eloge de l’imagination au risque de la folie. Pas seulement un problème intellectuel, mais pratique, elle peut permettre d’échapper au quotidien barbant, l’imagination pourra répondre à une situation de vie aliénante.

L’aliénation de l’imagination serait le gage d’une existence aliénée… incapable d’envisager d’autre possible, une autre vie possible, une existence qui accepte l’inacceptable. Ex : ­ Breton et le surréalisme, entreprise de libération intégrale de la poésie et ensuite de la vie.

Libérer l’imagination, pour dépasser les dogmes, les conventions, cela ouvrirait le futur, redonnerait une dimension d’avenir, redonnerait vie à l’homme, « ce rêveur définitif ».

Mais libérer l’imagination, c’est écouter la « bouche d’ombre » (Hugo), que l’on va essayer d’écouter, en écoutant ce que dit l’écriture automatique, langue secrète que nous n’entendons plus… à propos de l’écriture automatique : « dictée magique de l’inconscient ». ­ La mise en œuvre de l’imagination, d’un travail de l’image, et ce faisant, Breton reprend dans le Manifeste, la définition de Reverdi : « L’imagination est une création pure de l’esprit.

Elle ne peut naitre d’une comparaison, mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées, plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointains et justes, plus l’image sera forte - plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique.

Ce travail de l’imagination commence d’abord par un travail du langage.

Rimbaud appelle cela « l’alchimie du langage ».

Hugo : « Sombre clarté qui tombe des étoiles ».

L’imagination dit quelque chose de ce que je sens.

« Dans le ruisseau, il y a une chanson qui coule » (Reverdi) Breton : « La valeur de l’image dépend de la beauté de l’étincelle obtenue » : beauté du verbe et alchimie existentielle.

Elle nous libère des clichés, elle nous Donne à voir (Cf.

titre d’un livre de Paul Eluard).

André Breton forme à l’idéal, l’alchimie du verbe permettrait une saisie de l’essentiel, un mystique du langage.

« un pouvoir de liaison profonde unique », on retrouve là l’idéal du romantisme allemand.

Breton a beaucoup de reconnaissance à l’égard du romantisme allemand.

Arnim : « les poètes, dans ce qu’ils ont de saint et de sacré, nous les appelons des voyants ».

La nuit est la mère de l’imagination pour Novalis.

« Le sens de la poésie est proche parent de la divination et d’une façon générale, de l’intuition du voyant ». B) L’imagination témoigne d’un être capable de liberté, elle permet à l’homme d’aller plus loin, de n’être pas prisonnier de ce qui est, de s’arracher du présent, c’est la faculté du possible, à quelque chose qui n’est pas et à quoi je me rapporte, elle témoigne d’un être qui n’est pas relié au présent.

Elle est liberté possible. « La force centrifuge de l’âme qui nous pousse et nous jette hors de nous », Hegel.

Mais paradoxal alors de penser que l’imagination est la faculté de tous les possibles.

Baudelaire : Salon de 1859 : « La reine du vrai, et le possible est une des provinces du vrai, elle est positivement apparentée à l’infini ». Nous ne comprenons plus bien : l’imagination est-elle la condition de la liberté ? L’effet de la liberté ? Imaginer c’est penser plus loin que ce qui est.. »

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