Devoir de Philosophie

Faut-il se méfier des sages ?

Publié le 04/11/2009

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Incipit : Cette question apparaît comme une provocation à l’endroit de la philosophie. Faudrait-il donc se moquer se ceux qui prétendraient en avoir atteint le but (sagesse = sophia), le terme qui fait l’objet de son désir (désirer = philein) ? Mais on aurait tort d’effectuer trop rapidement le rapprochement de la philosophie avec ce qui, étymologiquement du moins, en est la finalité proclamée. Deux notions thématiques vont permettre d’en éclairer le rapport, pour ensuite procéder à la restructuration de ce que l’énoncé pose pour problème(s).

 

Thèmes : (i) La philosophie et le sage : afin de proposer une définition brève de la posture du sage, il est nécessaire à la réflexion philosophique (l’exercice de dissertation, par exemple), de le faire par contraste et distinction avec la philosophie elle-même. Pour ce faire, mieux vaut rétrocéder aux origines institutionnelles de cette dernière, c’est-à-dire à la formation athénienne des écoles de philosophie (on notera au passage que la sagesse, et plus encore le sage, semblent avoir disparus aujourd’hui de l’horizon problématique de la philosophie). A sa fondation comme pratique d’enseignement, la philosophie vise à se définir par opposition à une figure majeure de l’antiquité hellénique, à savoir le sophiste. Or qu’est-ce que le sophiste sinon que celui qui fait profession de la sagesse (un des motifs principaux de son inculpation socratique, outre la question de la vérité, tient au caractère lucratif de son activité). Le philosophe se définit donc par distinction et opposition au sage prétendu. Une autre distinction fondamentale séparant la philosophie de la sagesse et du sage, et que celle-là ne saurait qu’être aspirante à la sagesse, jamais elle ne peut s’assurer de l’être effectivement en acte.

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