Faut-il se méfier de l'imagination ?
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
redécouvrent la part animale en eux, ils perdent tranquillement leurs désirs maladifs de consommer et Tyler se créeainsi une « armée » de personnages disciplinés à valeurs simples ; personnes qu'il nomme les « singes de l'espace »(en référence aux singes utilisés comme cobayes pendant la conquête de l'espace). « Ni loup ni mouton » pourrait être une morale appropriée au film.
Outre la dénonciation explicite del'individu-mouton, le spectateur peut être amené à se révolter face à ces individus-loups, les « Space Monkeys »,qui ont aussi peu de personnalité que le type d'individu qu'ils fuient.
Donc l'oeuvre peut être perçue commehumaniste, personnaliste, et amène à s'interroger sur les doctrines tout de même marginales que sont l'antispécismeet l'anarcho-primitivisme.
Tyler prône l'autodestruction et l'abandon d'espoir (mais pas le suicide).
Tyler explique que seule unesoudaine anarchie, et l'anéantissement du mode de vie existant pourrait nous sauver.
Il explique que la vie ne sert àrien et que le paradis n'existe pas vraiment : si une personne meurt, après avoir eu une vie moyenne, elle ira auparadis.
Mais sur Terre, elle ne laissera aucune trace.
Tyler préconise donc que si l'on doit mourir, autant marquerl'Histoire, et choisir l'Enfer.
« On a tous le pouvoir de changer le monde.
» Cette vision du monde s'approche del'anarchisme des punks, qui considèrent que la société actuelle est trop corrompue et doit être détruite, etsouhaitent trouver une place dans ce qui sortira des cendres. « S'améliorer soi-même c'est de la masturbation mais se détruire soi même...? ».
Phrase dite par TylerDurden à l'intérieur de bus.
En apparence anodine, celle-ci résume le film.
Le narrateur est en pleine phase de"spleen".
Il n'accepte pas sa condition et l'ironie du monde dont il fait partie.
Tyler Durden est la projection de son"moi" amélioré (self-improvement).
Il est plus beau, plus malin, plus "libre" qu'il ne l'est.
A la fin du film, le narrateurtue ce moi amélioré (self-destruction).
On pourrait considérer cet acte comme une métaphore.
Le narrateur finiraitpar accepter sa condition.
Cette projection schizophrène de la partie opposée de son être est évidemment àrattacher à l'histoire fantastique Dr Jekyll et Mister Hyde.L'imagination ne devient un danger que si elle s'empare de l'homme, que si elle le domine
II.
Mais elle est productive
A.
Les grandes inventions viennent de l'imaginationLes grandes inventions sont le résultat d'une part d'imagination.
Le 17ème siècle a vu naitre une révolution Galileo-copernicienne qui a permis des avancées technologiques.
Il s'en est ensuivi un certain esprit imaginaire concernantl'espace et son exploration.
Au 20ème siècle, cette imagination fut mise en application.Toute idée part d'un imaginaire et toute création vient de l'imaginaire.
Kant définit une oeuvre d'art par l'idée decréation, venant de l'imaginaire et ne ressemblant a aucune autre chose existant dans ce monde.Descartes pense que L'Imagination représente le fossé entre la volonté et l'entendement.
Elle nous offre lapossibilité de concevoir l'irréel, l'imaginaire, et ainsi passer outre aux limites de notre entendement.
Donc, c'est ellequi « invente » des propositions fausses que notre volonté peut affirmer.
B.
Elle nous permet de nous sublimer."il faut avoir encore quelles que folies en soi pour enfanter une étoile qui danse "Cette phrase de Nietzsche montre bien que l'imagination nous permet de nous sublimer, d'aller toujours plus loin dansla recherche, de découvrir, de créer, de faire avancer l'individu et le monde.Comme activité du sujet, l'imagination est une production impliquante.
C'est le cas par exemple chez Aristote, pourqui elle est un pouvoir.
III.
L'imagination nous fait perdre nos repères ?
A.
Matrix
Dans ce film, la question posée est « et si tout n'était que le fruit de notre imagination ? » la récupération oul'utilisation par Matrix de concepts ou mots existants déjà préchargés de sens et sur lesquelles il se greffe :Morpheus (Morphée divinité des rêves, donc de l'illusion), le lapin blanc de Lewis Carroll, la notion d'éveil inspirée dubouddhisme, la Bible (messianisme avec l'élu, les noms Nebuchadnezzar et Zion sont les transcriptions phonétiquesanglaises de Nabuchodonosor et Sion, Trinity et la Trinité)...
Il peut être aussi considéré comme une reprise adaptéeau monde moderne du concept hindouiste de la mâyâ et de l'allégorie de la caverne de Platon, où le monde que nousvoyons ne reflète que les ombres du réelLe désir de rechercher une explication d'ensemble a engendré une profusion d'hypothèses, aucune n'ayant jamaisété confirmée ni démentie par les frères Wachowski.
L'une d'entre elles en fait une synthèse rassemblant des visionsphilosophiques dues entre autres à Berkeley et DescartesLes personnages évoluent dans deux univers : la Matrice : univers virtuel réaliste dans lequel les humains sont enfermés, cet univers modélise le mondeactuel.
Il a existé plusieurs versions de la matrice, qui se corrige au fur et à mesure des itérations. le monde réel : il s'agit de la Terre en ruine et sous une couche de nuages cachant définitivement leSoleil.
Les machines ont pris le contrôle, et utilisent les êtres humains comme source d'énergie.
B.
Des oeuvres confondent réel et imaginaire
Fréderic Beigbeder : Nouvelles sous extasy.
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