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Faut-il négliger nos erreurs ?

Publié le 27/02/2008

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  • Analyse.

 

·         Ce sujet est à prendre avec précaution, car il semble donner la voie à une réponse catégorique, voulant que bien entendu, non on ne doit absolument pas négliger nos erreurs ! Cependant, nous ne pouvons répondre cela sans analyse. C’est ainsi ce que nous devons faire. Aussi, définissons en premier lieu ce qu’est l’erreur.

o   L’erreur, quand à elle, est une confusion concernant une connaissance et son objet. Faire erreur, s’est se tromper sur la nature de l’objet, le prendre pour ce qu’il n’est pas. On notera aussi que l’erreur est toujours involontaire.

o   Nous devons aussi nous assurer de ce que nous entendons par le terme négliger : Manquer d’attention à un objet, alors même que l’on devrait le faire. La négligence est une omission, un désintérêt, et finalement un oubli.

·         Aussi, nous comprenons ici deux points essentiels : l’erreur est involontaire, elle survient. La négligence est elle précédée d’une reconnaissance : on sait donc que l’on a fait une erreur avant de la négliger. On peut donc dire que l’erreur est involontaire et que la négliger l’est.

·         Nous devrons donc comprendre ce qui peut nous pousser, dans un premier temps, à ne pas porter attention à ce que nous savons pourtant être nos erreurs. Il peut y avoir un intérêt à la négligence, mais lequel ?

·         Bien entendu, nous devrons aussi défendre l’opinion inverse, celle de l’intérêt à porter attention à nos erreurs. Le problème ici pose donc sur l’intérêt que peut retirer l’homme de ses erreurs : s’il n’y en a pas, il faut négliger l’erreur, si à l’inverse il y en a un, il faut prêter attention à l’erreur.

·         Nous devrons donc poser ici en quoi l’erreur peut être un atout pour l’homme, sous peine de quoi nous ne pourrons qu’apporter une réponse positive à la question posée ici.

 

  • Problématisation.

 

Tout le monde fait des erreurs. Chaque homme, enfant, adulte, vieillard commet des erreurs, de façon régulière on non, mais quasiment sans cesse. Et malgré ce handicap, l’homme parvient à vivre, à apprendre. Est-ce parce qu’il n’accorde pas d’importance à ses erreurs ? Faut-il que négliger nos erreurs ? Est-ce seulement possible et pouvons-nous y trouver un intérêt ? Sinon, qu’est ce que cela pourrait nous apporter d’y prêter attention ? Faudrait-il alors à l’inverse ne surtout pas les négliger ?

 

« Proposition de plan. 1.

Est-il possible de négliger nos erreurs ? · Le fait de négliger nos erreurs parait, dans un premier temps, être en soi une autre erreur .En effet, on pense de suite au risque de recommencer l'erreur.

Cependant, la négligence n'est pas lemanque de connaissance. · Négliger nos erreurs, c'est savoir que l'on a pu les commettre, mais ne pas s'arrêter dessus, ne pas les étudier.

Ni chercher à comprendre comment nous avons pu les faire, ni chercher à comprendrecomment ne pas les répéter. · Mais pourquoi négliger nos erreurs ? Parce que nous ne les nions pas en les négligeant ; au contraire, nous les affirmons comme étant parfaitement humaines.

L'erreur est humaine, et l'on n'ypeut rien. · S'y intéresser peut alors paraître vain, puisque quoi qu'il arrive l'erreur se répète, sous une autre forme, sur un autre objet, en une autre occasion.

Porter de l'intérêt aux erreurs n'empêche pas quel'on en commette d'autres. « Errare humanum est, perseverare diabolicum », Sénèque. · Si porter attention à nos erreurs ne permet pas d'éviter d'autres erreurs, il apparaît tout de même que l'on peut tenter de ne pas répéter la même erreur.

Si l'erreur est humaine, sa répétition estdiabolique.

Car une fois que l'on reconnaît son erreur, on en peut à nouveau la reproduireinvolontairement. · Il y adonc un danger de la répétition de l'erreur.

D'où une nécessité de nous intéresser à l'idée de porter attention à nos erreurs, en ce que cette étude peut nous apporter. 2.

Quel intérêt trouverions-nous dans l'attention portée à nos erreurs ? · Le fait est que l'erreur, si elle est négligée, peut se répéter.

Et là est le problème .Car la répétition de l'erreur n'a rien d'involontaire, au contraire.

La négligence même de l'erreur est déjà volontaire.

Et,dans ce sens, négliger l'erreur, c'est reconnaitre que l'on va la reproduire. « Car l'esprit de l'homme est limité, et tout esprit limité est par sa nature sujet à l'erreur.

La raison enest, que les moindres choses ont entre elles une infinité de rapports, et qu'il faut un esprit infini pour lescomprendre.

[…]Toutefois si les hommes, dans l'état même où ils sont de faiblesse [...], faisaient toujoursbon usage de leur liberté, ils ne se tromperaient jamais.

Et c'est pour cela que tout homme qui tombedans l'erreur est blâmé avec justice, et mérite même d'être puni: car il suffit pour ne se point tromper dene juger que de ce qu'on voit, et de ne faire jamais des jugements entiers, que des choses que l'on estassuré d'avoir examinées dans toutes leurs parties, ce que les hommes peuvent faire.

Mais ils aimentmieux s'assujettir à l'erreur, que de s'assujettir à la règle de la vérité : ils veulent décider sans peine etsans examen.

Ainsi il ne faut pas s'étonner, s'ils tombent dans un nombre infini d'erreurs, et s'ils fontsouvent des jugements assez incertains.

» Malebranche. · Selon Malebranche, le fait de négliger l'erreur est un refus d'effort.

Mais cet effort est celui qui devrait animer l'homme, car la reconnaissance de l'erreur et sa prise en considération doit permettre àl'homme de s'améliorer. · L'erreur est un atout pour l'homme : elle lui permet de s'extirper à l'imperfection, à commencer à connaitre.

L'homme peut tirer une expérience de l'erreur.

C'est en cela qu'il faut s'y intéresser. « Apprendre grâce à nos erreurs et à nos facultés critiques est d'une importance fondamentale dans ledomaine des faits comme dans celui des normes.

» Popper. 3.

Faut-il, à l'inverse, ne pas négliger nos erreurs ? · On a donc pu constater que l'homme était tout à fait capable de négliger ses erreurs.

Mieux encore, nous avons y trouver une raison : la reconnaissance de ses erreurs n'empêche pas d'encommettre d'autres. · Mais, on a aussi vu que le fait de négliger nos erreurs n'allait pas sans inconvénients : le principal étant que le refus de s'intéresser à l'erreur poussait à sa reproduction à l'identique, ce qui n'a plusrien d'involontaire. « Un vrai ami ne doit jamais approuver les erreurs de son ami.

Car enfin nous devrions considérer quenous leur faisons plus de tort que nous ne pensons, lorsque nous défendons leurs opinions sansdiscernement.

Nos applaudissements ne font que leur enfler le cœur et les confirmer dans leurs erreurs ;ils deviennent incorrigibles ; ils agissent et ils décident enfin comme s'ils étaient devenus infaillibles.

»Malebranche. »

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