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Faut-il oublier le passé ?

Publié le 09/03/2004

Extrait du document

Vivre c'est gouter le présent, faire des projets, être tourné vers le passé est un obstacle à cela, il faudrait donc penser qu'il faut oublier le passé et tirer un trait dessus. [opinion immédiate]  on peut contester a ceci que cependant je suis une personne et celle-ci se construit, alors comment se construire sans passé , dans l'amnésie? Est il possible de dire "je" sans rapporter notre présent et notre avenir à notre passé , à un passé? [justifie l'énoncé de la problématique] Pour vivre peut être faudrait-il alors oublier et utiliser notre mémoire; de plus on peut également se demander s'il est souhaitable d'oublier.

Il y a une vertu de l'oubli. Le passé est une force d'inertie et un frein à l'évolution de l'homme.

MAIS...

Sans connaissance et sans mémoire, l'homme ne peut construire son passé N'est-ce pas mon passé qui fait celui que je suis actuellement ? Un homme sans passé est comme un homme sans bagage ni perspective.

  • I) Oublier est un bien.

a) Il n'y a que le présent qui existe. b) L'oubli est une faculté positive. c) L'homme est essentiellement projet et anticipation.

  • II) Le passé constitue l'homme lui-même.

a) L'avenir n'est rien sans le passé. b) Sans mémoire, l'homme n'est rien. c) Oublier le passé est un symptôme névrotique.

.../...

« "La signification du passé est étroitement dépendante de mon projetprésent.

Cela ne signifie nullement que je puis faire varier au gré de mescaprices le sens de mes actes antérieurs; mais, bien au contraire, que leprojet fondamental que je suis décide absolument de la signification quepeut avoir pour moi et pour les autres le passé que j'ai à être.

Moi seulen effet peux décider à chaque moment de la portée du passé: non pasen discutant, en délibérant et en appréciant en chaque cas l'importancede tel ou tel événement antérieur, mais en me « pro-jetant » vers mesbuts, je sauve le passé avec moi et je décide par l'action de sasignification.

Cette crise mystique de ma quinzième année, qui déciderasi elle « a été » pur accident de puberté ou au contraire premier signed'une conversion future? Moi, selon que je déciderai - à vingt ans, àtrente ans - de me convertir.

Le projet de conversion confère d'un seulcoup à une crise d'adolescence la valeur d'une prémonition que jen'avais pas prise au sérieux.

Qui décidera si le séjour en prison que j'aifait, après un vol, a été fructueux ou déplorable? Moi, selon que jerenonce à voler ou que je m'endurcis.

Qui peut décider de la valeurd'enseignement d'un voyage, de la sincérité d'un serment d'amour, de lapureté d'une intention passée, etc.

? C'est moi, toujours moi, selon lesfins par lesquelles je les éclaire." Sartre. • N'oubliez pas que Sartre dans toute son oeuvre, donne à voir l'universde la liberté humaine.

Chez lui, j'existe et je suis libre se présentent comme deux propositions rigoureusementéquivalentes.

Il y a, en un sens, identité de l'existence et de la liberté.

Ce qui signifie que même le passé nesaurait se constituer comme un donné opaque me gouvernant et régissant ma vie.

La liberté est ce pouvoir derompre la chaîne infinie des causes et des effets...

A moi de décider et de choisir... • Structure du texte : Dans un premier mouvement, la pensée de Sartre est théorique.

Thèse sur la signification du passé humain, surle caractère choisi et construit du passé.

Ensuite, une série d'exemples nous est présentée.

Passage del'abstrait au concret, de l'élucidation philosophique à l'illustration concrète. 1) « La signification du passé ...

sa signification » : mon « projet originel » et mon projet présent décident dela signification de mon passé, lequel n'est donc pas un bloc figé.a) « La signification...

projet présent » : énoncé de la thèse générale, selon laquelle le passé est informé par leprésent.b) « Cela...

j'ai à être » : ce ne sont pas des déterminations arbitraires et fantaisistes qui décident de monpassé, mais bien mon projet originel.c) « Moi seul...

signification » : ma projection permanente vers le futur décide de mon passé.2) « Cette crise mystique...

je les éclaire » : les exemples illustrent la thèse générale énoncée.a) « Cette crise mystique...au sérieux » : exemple d'une crise mystique, d'une phase critique où j'ai eu lesentiment d'entrer en rapport direct avec Dieu.

A moi de lui donner un sens à travers mon projet présent.b) « Qui décidera...

m'endurcis » : exemple d'un moment dont je construis perpétuellement le sens (le séjour enprison).c) « Qui peut...

éclaire » : ce sont les buts vers lesquels je tends qui éclairent les diverses modalités de monpassé (voyages, serment d'amour).• Quelle est l'idée directrice du texte ? Le présent, le futur et le « projet fondamental » de mon existencedécident du sens du passé, lequel n'est pas un bloc figé, mais une perpétuelle transformation.• Le problème soulevé par le texte : si le passé pèse sur moi, tel un ensemble de déterminismes, ou bien s'il estune matière pour la liberté humaine.

Le passé, obstacle ou organe d'une liberté ?• Quel est l'enjeu du texte, ce qu'il me fait gagner ou perdre, théoriquement et pratiquement ? S'il s'avère queje décide librement, dans l'instant présent, de mon passé, alors je redécouvre le champ de ma liberté et de mapratique dans le monde, la sphère des infinis possibles.

Si l'analyse de Sartre est exacte, alors rien ne mestructure de manière définitive et je décide seul de mon destin et de ma vie.

Loin d'être opacité, le passé estorgane de ma liberté et je puis donc échapper à tout ce qui tend à me figer en « essence ».• Quant à l'intérêt philosophique : ces lignes me renvoient à la liberté du sujet pleinement responsable de lui-même.

Leur intérêt est de me recentrer sur ma totale responsabilité et sur mon choix. [Nous avons besoin de points de repère pour nous connaître dans le présent.

N'est-ce pas mon passé quifait que je suis ce que je suis maintenant? La mémoire n'est-elle pas une donnée essentielle de la nature. »

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