Devoir de Philosophie

Faut-il protéger les faibles ?

Publié le 06/03/2004

Extrait du document

  •  [La nature a voulu que les forts survivent et que les faibles périssent. La faiblesse n'est pas une fatalité, mais un vice. Les hommes sont responsables de leur faiblesse. Les faibles n'ont donc que le sort qu'ils méritent, celui d'être des exclus et des exploités.]

Il est moralement juste de protéger les plus faibles. Une société qui renonce à faire valoir le droit du plus fort est une société plus humaine.

  •  [Protéger les faibles est une obligation morale. Ce qui nous rend humains, c'est que nous pouvons nous montrer charitables. Nous ne sommes pas des animaux: reconnaître des droits aux plus faibles est un signe de culture.]
La loi de la anture, de la vie, veut que les plus forts gagnent et que les faibles périssent. Il est juste que le plus fort gagne. Les faibles n'ont qu'un ennemi eux-mêmes.

 

  • I) Il faut protéger les faibles.

 

a) Il faut rejeter la loi du plus fort. b) La charité est un devoir. c) Tous les hommes ont la même dignité.

 

  • II) Il ne faut pas protéger les faibles.

 

a) Il faut suivre la loi naturelle du plus fort. b) La morale est l'oeuvre des faibles. c) Les faibles sont coupables de leur état.

.../...

« juste.

Mais, j'en suis sûr, s'il arrivait qu'un homme eût la nature qu'il faut pour secouer tout ce fatras, leréduire en miettes et s'en délivrer, si cet homme pouvait fouler aux pieds nos grimoires, nos tours de magie,nos enchantements, et aussi toutes nos lois qui sont contraires à la nature - si cet homme, qui était unesclave, se redressait et nous apparaissait comme un maître, alors, à ce moment-là, le droit de la naturebrillerait de tout son éclat." PLATON, Gorgias, 483b-484a, trad.

Canto, Garnier-Flammarion, 1987, pp.

212-213. (1) allusion à la seconde guerre médique conduite par Xerxès, roi des Perses, qui envahit la Grèce en 480 av.JC Le discours de Calliclès (Gorgias 483b - 484a) Calliclès entend pratiquer une critique " généalogique " des lois en débusquant le type de vie qui se dissimulederrière leur apparente impartialité. Les arguments de Calliclès Faite par la masse, la loi en exprime forcément les intérêts et les valeurs.

Elle n'est donc universelle qu'enapparence.Cette loi est un instrument d'oppression non par la force mais par un mécanisme d'intériorisation.

Elle n'estdonc juste qu'en apparence.Les valeurs prônées par cette loi n'ont pas de réalité propre : elles consistent dans le retournementaxiologique de la réalité de la force, et l'égalité de droit n'est que la dénégation de l'inégalité de fait.

Elle estdonc sans consistance.Les meilleures dispositions sont laminées par l'éducation égalitariste.Le vrai droit est celui de la nature qui est foncièrement inégalitaire.

En effet, il est universel, nécessaire,irrécusable.Cette fausse loi sous laquelle nous vivons est intrinsèquement fragile, puisqu'elle se maintient en s'appuyantsur un verbiage sans répondant, et grâce à l'absence momentanée d'un individu suffisamment fort pour larenverser en lui et hors de lui. La morale est l'oeuvre des faiblesPour Nietzsche, le christianisme, les exigences de morale et de charitésont l'oeuvre des faibles, des «vaincus de la vie», de ceux qui sontinsuffisamment doués pour affirmer leur volonté de puissance et jouirpleinement de la vie. "Le christianisme, par le fait qu'il a placé au premier plan la doctrine dudésintéressement et de l'amour, a été bien loin encore d'élever l'intérêtde l'espèce plus haut que l'intérêt de l'individu.

(...) Pour l'espèce il estnécessaire que le malvenu, le faible, le dégénéré périssent: mais c'est àceux-là que le christianisme fait appel, en tant que force conservatrice,renforçant ainsi cet instinct déjà puissant chez les êtres faibles,de seménager, de se conserver, de se soutenir mutuellement.

Qu'est la«vertu» et la «charité» dans le christianisme, si ce n'est cetteréciprocité dans la conservation, cette solidarité des faibles, cetteentrave de la sélection? Qu'est l'altruisme chrétien, sinon l'égoïsmecollectif des faibles qui devine que si tous veillent les uns pour lesautres, chacun sera conservé le plus longtemps?...

Si l'on ne considèrepas un pareil état d'esprit comme le comble de l'immoralité, comme unattentat à la vie, on fait partie de ce ramassis de malades et on en ales instincts...

Le véritable amour des hommes exige le sacrifice au biende l'espèce, – il est dur, il est fait de victoires sur soi-même, parce qu'ila besoin du sacrifice humain." Nietzsche consacra une grande partie de son oeuvre à tenter de briser l'échelle de valeurs chrétiennes.

Maisalors que Kant critiquait l'amour chrétien au nom des intérêts métaphysiques de la Raison pratique, Nietzschecritique férocement la charité en se référant aux droits supérieurs de la vie.

Dans cette optique, il voudradémontrer que l'exaltation des valeurs altruistes est le symptôme d'un appauvrissement de la vitalité. Dans ce texte violent, Nietzsche tente de révéler combien les valeurs chrétiennes sont contraires à leurprétention affichée.

En effet, le développement de ces principes, loin d'assurer le bonheur et la perfection del'humanité, la conduisent à une déchéance progressive.

Le progrès véritable de l'espèce humaine suppose eneffet le sacrifice de ses éléments les plus faibles.

Mais c'est précisément au nom de la survie de ceux-là que. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles