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FAUT-IL RENONCER A L'IDÉE QUE L'HOMME A UNE NATURE ?

Publié le 14/03/2004

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L'homme est un animal raisonnable, politique, libre etc. Quelle que soit la définition, c'est un animal, donc comme tel, soumis à la nature, soumis à un certain déterminisme physiologique : il satisfait sa faim, sa soif, etc. Mais qu'est-ce que l'homme ? Devient-il ce qu'il est ou est-il ce qu'il devient ?

  • 1. L'homme a une nature : solitaire ? politique ? agressive ?
  •  II. Si l'homme a bien une nature, il nie le naturel
  •  III. La séparation illusoire

« 3) Le pouvoir que donne l'idée d'une nature de l'homme : si la nature enveloppe un destin, celui qui définitl'homme d'une certaine façon et qui a du pouvoir sur lui en fait un esclave.

Celui qui est capable de définirl'autre en fait un objet, quelque chose d'explicable, d'anticipable par rapport à sa nature.

Selon l'expressionde Sartre, il le fait tomber en nature », c'est-à-dire qu'il le déloge de sa position de sujet inventant sesactes pour en faire un objet déterminé.

Il est d'ailleurs facile de voir que dans les sociétés qui tolèrentl'esclavage il y a des castes, les esclaves sont considérés comme étant d'une autre nature que la castedominante.

Il convient donc de se méfier des discours politiques définissant l'homme d'une certaine façon,l'idée de la nature de l'homme qu'ils donnent est une façon d'asseoir leur pouvoir. III : Ne pas renoncer mais avancer avec prudence. 1) Le principe de précaution : bien que les sciences semblent parfois menacer l'humanité de l'homme, il fautdistinguer la recherche scientifique des applications qui en sont tirées.

Le principe de précaution est unprincipe juridique qui consiste à retarder l'adoption de mesures qui pourraient déboucher sur des dommagesgraves.

Il faut distinguer la recherche de l'application des connaissances, ce principe doit il s'appliquer à larecherche ? Par exemple, actuellement, la question se pose à propos de la manipulation du génome humain :elle est interdite, cependant cette interdiction freine les recherches, ne pourrait on pas autoriser lamanipulation du génome dans le cadre du laboratoire ? 2) Les bénéfices de la connaissance de l'homme : la connaissance de la nature de l'homme apporte desbénéfices flagrants en médecine, elle permet aussi au politique d'améliorer les mesures sociales.

Laconnaissance scientifique ne progressant qu'en formulant des hypothèses ou idées sur la nature de l'homme,il semble qu'il serait néfaste de renoncer à ces idées. 3) Le respect : on peut avoir une certaine idée de la nature de l'homme sans pour autant réduire violementautrui à un objet, l'idée d'une nature de l'homme n'anéantit pas le respect, elle peut au contraire êtreconsidérée comme une tentative pour comprendre autrui.

Dire que l'homme appartient à la nature ne signifiepas qu'on doit le traiter comme une pierre ou une chaussure : la nature de l'homme se révèle si complexe quela science devient un motif d'émerveillement devant l'homme. Conclusion : L'idée que l'homme a une nature semble mettre en péril celle selon laquelle il est un sujet libre qui échappe à lanature ; En suivant ce raisonnement, on devrait renoncer à l'idée de nature de l'homme pour préserver cette liberté.Mais définir l'homme comme sujet, c'est faire de la subjectivité la nature de l'homme, c'est encore lui donner unenature.

L'enjeu derrière tout cela est surtout la crainte vis-à-vis des progrès de la recherche scientifique quimenacent peut être une certaine humanité de l'homme comme être surnaturel, mais la même idée de l'hommepourrait justifier la recherche scientifique sur l'homme : l'homme n'a rien à craindre des sciences qui le prennent pourobjet puisqu'il est toujours au-delà de tout objet.

Le danger réside en fait dans l'utilisation de l'idée de la nature del'homme dans le discours politique et idéologique et de l'utilisation des découvertes sur la nature humaine ;. »

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