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Faut-il respecter les traditions?

Publié le 04/03/2005

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Les traditions justifient pourquoi on doit agir ainsi et pas autrement. Les traditions sont normatives. Elles contiennent toute l'expérience acquise par les générations qui nous ont précédées. Leur transmission, orales ou écrites, se fait d'une génération à l'autre. Sans tradition, point de présent et point d'avenir. Elles permettent à une communauté de prendre conscience d'elle-même, de sa particularité, de sa spécificité. Elles sont le ciment de la mémoire collective. Elles constituent les racines culturelles d'un peuple.  

  • I) Il faut respecter les traditions.

a) Les traditions relient le présent au passé. b) Le passé explique le présent. c) Un peuple sans tradition est un peuple sans mémoire.

  • II) Il ne faut pas conserver les traditions.

a) L'homme est perfectible. b) Les traditions freinent la marche du progrès. c) Les traditions ne sont qu'une étape vers la perfection et l'harmonie sociale.

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« l'instinct et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant.

C'est alors seulement que, la voix dudevoir succédant à l'impulsion physique et le droit à l'appétit, l'homme, qui jusque-là, n'avait regardé que lui-même,se voit forcé d'agir sur d'autres principes et de consulter sa raison avant d'écouter ses penchants.

Quoiqu'il se privedans cet état de plusieurs avantages qu'il tient de la nature, il en regagne de si grands, ses facultés s'exercent etse développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme tout entière s'élève à tel point que, siles abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénirsans cesse l'instant qui l'en arracha pour jamais et qui, d'un animal stupide et borné, fit un être intelligent et unhomme .

» Les traditions contredisent l'idée de progrès.L'homme en serait toujours à l'âge de la pierre s'il avait conservé scrupuleusement les traditions.

Fort heureusement,il n'en est rien.

Cela prouve bien que naturellement, et d'époque en époque, il a abandonné des traditions au profitd'autres.

Chaque penseur ajoute sa pierre à l'édifice de la connaissance.

Qu'on l'on songe à Descartes qui a dûrévoquer en douter toutes les traditions et les savoirs de son époque pour parvenir à la certitude du cogito.

Toutprogrès exige que l'on réforme les traditions passées.Bachelard, en épistémologie, dira que la science ne progresse que par la destruction d' "obstacles épistémologiques"qui sont autant de traditions, de préjugés scientifiques. Les traditions ne sont qu'une étape vers la perfectionL'histoire n'est-elle pas une marche vers une plus grande perfection.

Lestraditions sont donc un frein au développement de l'histoire vers la raison.Kant verra avec enthousiasme dans la Révolution française une preuve de ladisposition morale du genre humain.

Il veut interpréter l'histoire de l'humanitécomme la réalisation progressive de la moralité et d'autonomie.Kant définit les "Lumières" comme un processus par lequel l'homme,progressivement, s'arrache de la "minorité".

L'état de "minorité" est un état dedépendance, d'hétéronomie par rapport aux traditions, aux préjugés.

Dans untel état l'homme n'obéit point à la loi qu'il s'est lui-même prescrite mais aucontraire vit sous la tutelle d'autrui.

Altérité aliénante empêchant l'individu dese servir de son propre entendement. La liberté paraît d'abord une pure illusion dans l'expérience quotidienne despassions : « C'est plus fort que moi » ; j'appartiens à la nature, je suis pure «marionnette ou automate de Vaucanson ».Une expérience cruciale conduirait à reconnaître que nous ne sommes pasmûs mécaniquement par des forces extérieures à nous.

Même lorsque ma vieest en jeu, le plus bas degré de la liberté autorise encore un calcul réfléchides plaisirs et des peines : je peux me représenter les conséquences de mesactes et en tirer une maxime d'action conforme à mon intérêt, différer lasatisfaction d'un désir pour rester en vie.

Mais cela ne suffit pas, car on peutalors prétendre que l'homme est déterminé dans ce cas par un désir plus puissant.Une dernière expérience est nécessaire : être amené à choisir entre le devoir et la vie.

Il est hors de doute que jedois faire mon devoir : cela signifie que je le peux car il serait absurde de se reconnaître un devoir s'il étaitimpossible de l'accomplir.Est clair pour la plupart d'entre nous que si un tel cas se présentait effectivement, nous trouverionsvraisemblablement toute une série d'échappatoires, de ces « bonnes raisons » dont l'animal humain est prodigue.Mais au fond de nous-mêmes, nous saurions fort bien nous incliner devant celui qui, même au péril de sa vie, agiraitpar pur respect du devoir.C'est donc la conscience du devoir qui nous conduit à postuler la liberté humaine : «Je dois donc je peux».Tout homme réalise pour son propre compte cette expérience; toute personne est donc digne de respect en tantqu'être capable de jugement moral.La moralité ne sera définie ni par la réussite, ni par l'importance de l'action accomplie, ni par la noblesse dessentiments, mais par la pureté de l'intention.L'objet de la moralité peut s'exprimer en une seule phrase : « Considérer l'humanité en notre personne et en celled'autrui toujours comme une fin, jamais simplement comme un moyen».L'homme cependant n'est pas un être isolé, il vit en société, il appartient à une histoire et il semble bien qu'il y aitantagonisme entre l'expérience personnelle de la liberté et du devoir et les conditions historiques qui de toutes partsdépassent l'homme.Quel sens y a-t-il à être moral si les autres ne le sont pas ou si les conditions historiques sont telles que l'hommeest un être avili et méprisé?Ce paradoxe de la morale, que Sartre placera au centre de son oeuvre, pose la question du rapport de la fin et desmoyens.Kant refuse l'utilisation de moyens immoraux, pourtant il verra avec enthousiasme dans la Révolution française unepreuve de la disposition morale du genre humain.

Il veut interpréter l'histoire de l'humanité comme la réalisationprogressive — malgré divers retours en arrière et peut-être malgré la volonté avouée des hommes qui poursuiventdes buts égoïstes — de la moralité.Il faut présumer que l'histoire a un sens sans quoi l'existence serait absurde, de même qu'il faut présumer que laliberté existe sans quoi le devoir serait un non-sens.

Là encore se retrouve l'appel à la foi, à la croyance : il faut, onpeut, croire que l'humanité après des guerres et des luttes finira par élaborer une forme de constitution rendant. »

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