y a-t-il de faux besoins ?

« On ne peut pas distinguer de vrais et de faux besoins Dès lors que l'on parle de besoins, l'on se réfère à la nécessité.

L:homme a autant besoin de se nourrir que de créer, se divertir, gaspiller.

Ces besoins sont tous vrais dans la mesure où ils sont tous nécessaires.

L'homme ne dépend plus seulement de ses instincts L e besoin animal a une connotation pure­ ment négative: s'atta­ chent à lui les notions de manque et d'absence de liberté.

Mais, concer­ nant l'homme, et ainsi que le dit très justement Sôren Kierkegaard, «nous ne pouvons rien dire du poète ou de l'ora­ teur de plus haut que ceci: c'est un besoin pour lui de chanter ou de par­ ler» (in Jean Wahl , Études kierkegaardiennes).

Tous les besoins humains sont nécessaires, donc vrais I l faut s'en remettre au constat de Raymond Aron, lequel, dans Dix­ huit Leçons sur la société industrielle , écrit: «A par- ccOn pounait dire, de manière apparemment paradoxale mais au fond banale, que l'homme est un animal pour lequel les besoins qui peu­ vent paraître non essentiels sont aussi urgents que les besoins dits essentiels.» Raymond Aron, Dix-huit Leçons sur la société industrielle tir du moment où les besoins fondamentaux , tels ceux de nourriture et de prote ction , sont satisfaits , d'autres besoins d'ordre social, besoin de reconnaissance , de pre s­ tige, de puissance sur ­ gissent , de telle sorte qu'il est impossible de dire que tels besoins sont économiques et que te ls autres ne le sont pas .~t L'économie renvoyant à la nécessité , il faut donc en conclure qu'il n'est aucun besoin qui ne soit pas, par nature, vrai.

L'homme , par nature , a besoin de satisfaire d'autres besoins que ses besoins vitaux.

Même dans les sociétés archaïques , les hommes éprouvent le besoin de danser , sacrifier aux dieux les richesses accumulées.. »