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LES FEMMES SAVANTES DE MOLIÈRE (analyse et critique)

Publié le 24/10/2011

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ORIGINE. Le pédantisme avait succédé à la préciosité; les femmes de la haute société étudiaient avec une ardeur inquiète les sciences les plus abstruses. Il y avait là un danger redoutable que Molière voulut conjurer: elle fit dans les Femmes savantes.
Soures. Indication. La pièce était presque entièrement originale : à peine peut-on signaler quelques traces d'imitation. Molière semble avoir mis à contribution : le Fidèle de Larivey (1611), les Visionnaires de Desmarets de Saint-Sorlin, et les Académistes de Saint-Evremond (1644).

« Hespérie et Mélisse, amoureuse romanesque d'Alexandre le Grand (i ), ont certainement inspiré Molière.

3• Les Académis­ tes de Saint-Evremond offrent une querelle analogue à celle de Vadius et de Trissotin (Ill, 5) : deux auteurs, Godeau, évê­ que de Vence, et Colletet, se félicitent à qui mieux mieux et finalement s'injurient.

On ne saurait dire si cette scène des Académistes a été le prototype de celle analogue des Femmes savantes.

Quoi qu'il en soit, les emprunts de Molière dans cette pièce sont rares et insignifiants et, en somme, ce chef-d'am­ vre a été créé de toutes pièces.

q,o Originalité: tout en conti­ nuant les Précieuses, les Femmes savantes les dépassent de beaucoup par la profondeur de l'analyse et par la portée du sujet tratté : ce n'est plus seulement une comédie de mœurs, c'est encore et surtout une comédie de caractère.

II.

ANALYSE.

t o Sujet.

Dans son épître à Mme du Châtelet , en tête d'Alzire, Voltaire écrit: «Molière, ce lé­ gislateur dans la morale et dans les bienséances du monde, n'a pas assurément prétendu en attaquant les femmes sa­ vantes se moquer de la science et de l'esprit.

Il n'en a joué que l'abus et l'affectation, ainsi que dans son Tartufe il a diffamé l'hypocrisie et non pas la vertu».

Voltaire a raison: montrer le 1·idicule du pédantisme citez la femme, peindre les désordres de famille dont il peut être la cause, tel a été le but de Molière.

2• A.etion.

1.

Actes.

On le voit dès la première scèlltl.

1..

Les deux sœurs, amourd'HenriettepourClitandre.

Hen­ riette est résolue au mariage.

Elle s'entretient de ce dessein avec Armande, sa sœur, qui attaque l'hymen comme indigne d'une femme d'esprit.

Celle-ci apprend avec dépit que Clitandre est l'époux auquel songe Henriette et elle veut l'en (i) Après ce que j'ay leu de ce grand Alexandre ..

.

Je ne puis rien trouver digne de mon amour.

C'est luy dont le mérite a captivé mon âme C'est luy pour qui je sens une amoureuse tlame.

Et doit-on s'estonner si ce puissant vainqueur, Ayant dompté la terre, a sceu dompter mon cœur ? -Mais c'est une chimère où vostre amour se fonde .•.

-Nommer une chimère un héros indomptt! 1 0 dieux, puis-je souffrir ceste témérité ? (Il, i) Ces citations permettront de comprendre comment Molière s'approprie ce qu'il em­ prunte et la distance qu'il y a de lui à un Desmarets, le modèle .

pourtant en cette cir­ constance.

Mélisse, Hespérie sont la caricature, la charge ; Bélise, le portrait.. »

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