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Fénelon écrit dans la Lettre à l'Académie : Le bon historien n'est d'aucun temps ni d'aucun pays. Quoiqu'il aime sa patrie, il ne la flatte jamais en rien. L'historien français doit se rendre neutre entre la France et l'Angleterre...

Publié le 15/05/2012

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Dans le chapitre sur l'histoire, Fénelon s'est beaucoup inspiré de Lucien : De la manière d'écrire l'histoire. L'historien doit être, dans ses livres, dit Lucien, un homme sans patrie... il ne songe pas seulement au présent, il s'adresse à la postérité. Tout le monde, d'ailleurs, convient que l'impartialité est le premier devoir de l'historien...

 

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« 114 XIX 0 SI~CLB ments.

• Quoiqu'il aime sa patrie ...

• Cet amour se traduira évidemment par un certain accent, une émotion contenue qui, sans nuire à la vérité, rendra le récit plus attachant.

II.

Les historiens du XIX• siècle ont tous, sauf Michelet dans ses dernières œuvres, visé à l'impartialité.

1.

Ils ont étudié et peint le passé avec intelligence et sym· pathie.

Récits des temps méroçingie~s de Thierry, Moyen âge de Michelet (comparer avec l'attitude de Voltaire dans l'Essai sur les mœurs et l'esprit des nations).

Fils et champion de la Révolution, Michelet est sévère pour les principaux chefs.

Il n'excuse ni n'atténue les horreurs.

2.

On ne peut leur faire le reproche que Fustel de Coulanges faisait aux érudits allemands.

Leur patriotisme ne les aveugle pas et les rend au contraire moins indulgents pour ceux qui leur paraissent avoir mal servi le pays.

Ils sont même souvent injustes pour nos gloires nationales authentiques (Louis XIV a été maltraité par presque tous nos historiens).

3.

Mais ils ont parfois été aveuglés par l'esprit de parti.

En France la politique se mêle à tout, et surtout à l'histoire.

Et cela depuis la Restauration.

On cherche dans le passé des armes pour ou contre un système.

La plupart de nos histo­ riens sont bien restés les hommes de leur temps et de leur parti (Mignet et Thiers, libéraux; Michelet, à partir de 1848, ennemi des prêtres et des rois; Taine, indépendant de toute politique, mais vivement impressionné et effrayé par la Commune, etc.).

C'est que l'idéal de Fénelon est bien difficile à réaliser.

L'historien ne peut pas ne pas juger et il ne peut pas ne pas juger avec ses idées.

Il faut un grand désintéressement pour s'oublier soi-même, et beaucoup d'esprit critique pour ne voir dans les textes que ce qu'ils contiennent.

Un esprit prévenu y trouve toujours ce qu'il désire.

Et cependant Fustel de Cou­ langes a raison : • Le meilleur des historiens est celui qui se tient le plus près des textes, qui les interprète avec le plus de justesse, qui n'écrit et même ne pense que d'après eux.

•. »

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