Fersen, l'ami des mauvais jours
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Au fil des années, le lien entre Marie-Antoinette et Axel de Fersen se renforce. Dès qu'il le peut, le bel officier suédois court à Versailles retrouver la reine. Contrairement à la plupart des aristocrates, il reste fidèle au couple royal dans les pires moments de la Révolution. 11 sera l'un des principaux artisans de la fuite de Varennes, en juin 1791, et tentera obstinément de sauver la reine et les siens.
«
que Marie-Antoinette.
Fersen
reste, envers
et contre tout,
attaché à la reine, qu'il aime
d'un amour
pur et sans parta
ge.
En septembre 1783, les
« amants de cœur» doivent
de nouveau se séparer car
Fersen doit rejoindre le roi
de
Suède, Gustave III, en Alle
magne.
Toute la vie de Marie
Antoinette et de Fersen est
ainsi faite de séparations et
de retrouvailles.
A Versailles, malgré
les
rumeurs qui vont bon train -la
reine n'aurait-elle pas fait
aménager une chambre
secrè
te tout exprès pour son bel
amoureux ? -, Marie-Antoinet
te et Axel font ensemble de
longues promenades.
Fersen
s'efforce
de faire oublier à la
souveraine les premiers
sou
bresauts de la Révolution qui
gronde.
A partir
de 1789, alors que
nombre d'aristocrates, affolés
par la tourmente révolution
naire qui s'annonce, commen
cent à quitter le pays, Axel, lui,
reste.
Sa fidélité
est à toute
épreuve.
Il est l'ami des bons
LOUIS XVI
FERME LES YEUX
Louis XVI n'ignore pas le lien
qui existe entre Marie
Antoinette et Fersen.
Il a même eu en main nombre
de messages anonymes
dénonçant leur liaison.
Il en est très affecté.
Au point
qu'un jour de I 788, ses
compagnons de chasse le
trouvent
pleurant sur des
lettres de dénonciations.
Mais Louis
XVI refuse, la
plupart du temps, de croire
les calomnies
colportées sur
son épouse.
Même s'il a des
soupçons -comment n'en
aurait-il
pas, puisque toute la
Cour ne parle que de ça ? -
le roi ferme les yeux.
Mieux,
il accorde à Fersen, sur
l'insistance de la reine, le
commandement en France
du régiment Royal-Suédois.
comme des mauvais jours.
Plus la reine est isolée et
impopulaire, plus il se veut
·proche d'elle.
Il est l'un des
premiers à l'alerter des dan
gers qu'elle court en restant
en France.
Un des premiers,
aussi, à lui conseiller
de fuir le
royaume.
Un conseil qu'elle
regrettera sans doute de ne
pas avoir aussitôt suivi ...
« Tout me conduit
vers toi»
Lorsque, enfin, le couple royal
se décide à fuir, Fersen est
encore là.
« Je serais vil et
ingrat si je les abandon
nais ...
», explique-t-il à son
père.
I.:officier suédois prend
bravement les choses en
mains.
Il obtient des passe
ports, commande la vaste ber
line dans laquelle la famille
royale va voyager, veille à ce
qu'elle soit aussi confortable
que possible et se charge des
provisions.
C'est encore lui
qui, déguisé
en cocher, mène
l'équipage jusqu'à Bondy.
Avant
de prendre place dans
la berline, le roi l'a remercié
de ces mots : « Monsieur de
Fersen, quoi qu'il puisse m'ar·
river, je n'oublierai pas tout ce
que vous faites pour moi.
»
Certes
attaché à la reine, le
Suédois, fervent
défenseur de
la monarchie, est aussi tout
dévoué au roi.
Après l'échec
de la fuite de
Varennes et l'arrestation du
couple royal, fin juin 1791, Fer
sen va tenter l'impossible pour
essayer
de sauver les sauve·
rains.
Il court l'Europe pour
mettre en place une coalition
armée qui délivrerait les
« pri
sonniers des Tuileries».
Le 4
décembre
1791, il écrit à Marie
Antoinette : « Je sens parfaite
ment toute l'horreur de votre
position, mais jamais elle ne
changera
sans un secours
étranger.»
Le 13 février 1792, Fersen rend
une dernière visite aux sauve- rains
et leur propose de tenter
une nouvelle évasion.
Louis
XVI, fort dignement, refuse.
I.:officier suédois ne reverra
plus la reine.
Mais
ses pensées
ne la quitteront pas.
Marie-Antoinette captive à la
prison du Temple puis à la
Conciergerie, Fersen
échafau
de plusieurs plans pour tenter
de faire évader celle qu'il aime.
Il songe notamment - et enta
me même des négociations - à
échanger
la reine et ses enfants
contre les commissaires
de la
Convention
détenus à Maas
tricht.
Hélas l Ses démarches
n'aboutiront pas.
Ultime et sublime preuve
d'amour,
de la prison du
Temple, Marie-Antoinette fait
parvenir à l'officier suédois
un
billet sur lequel est dessiné un
pigeon et sont tracés ces
quelques mots :.
»
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