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Le fétichisme en psychanalyse

Publié le 03/01/2004

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Fétichisme

1 Le fétichisme, au sens premier du terme, désigne une conduite magique dans laquelle des objets fonctionnent comme des êtres dotés de pouvoirs surnaturels. Une pierre, un bâton, etc., ont la propriété de rendre le sort favorable ou d'exorciser les forces mauvaises. Il ne s'agit pas, comme dans l'idolâtrie, d'images de la divinité adorées en lieu et place de la divinité, mais d'une puissance qui gft dans le chaos et leur confère la maîtrise du destin humain.

2 C'est & ce sens que se réfère, chez Marx, la notion de « fétichisme de la marchandise ». Dans le système capitaliste, la marchandise, selon Marx, impose sa loi comme le fétiche dans les sociétés primitives. Comme l'objet fétiche dissimule la réalité des rapports de l’homme & la nature, la marchandise fétiche voile la réalité des rapports entre les hommes. Ceux-ci prennent la « forme fantastique de rapports entre les choses ».

3 Le terme de fétichisme sera repris par Freud pour une déviation très particulière de la sexualité qui consiste & remplacer l'objet sexuel par un autre objet nullement approprié au but sexuel normal. Il s'agit généralement d'une partie du corps (cheveux, pieds, etc.) ou d'un objet inanimé qui touche de près l’être aimé et de préférence son sexe (linge intime). Freud estime que cette pratique suppose un certain fléchissement de la tendance vers le but sexuel normal et même une déficience fonctionnelle de l’appareil génital.

4 En raison de ce que Freud appelle la « surestimation de l’objet sexuel », il note qu’un certain degré de fétichisme se retrouve dans l'amour normal, surtout dans la période qui précède la satisfaction du but sexuel. Le désir se porte sur un vêtement ou sur une partie accessible du corps de l’être aimé. Il y a fétichisme caractérisé lorsque le fétiche se détache d’une personne déterminée

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« et devient à lui seul l'objet de la sexualité.

Le besoin de .fétiche se fixe et se substitue définitivement au but normal.

On est passé d'une simple variation de la pulsion sexuelle à l'aberraUon pathOlogique.

5 S'interrogeant sur l'origine de cette aberration, Freud a d'abord partagé l'opinion d'Alfred Binet selon laquelle te choix du fétiche manifeste la persistance d'une impression sexuelle resaenUe dans l'enfance.

Il invoque également une association d'idées de caractère symbolique et généralement Inconsciente.

Ainsi le pied serait un symbole sexuel très ancien attesté dans la mythologie.

Par asso­ ciation, le soulier ou la pantoufle symboliseraient les par­ ties génitales de la femme.

6 Revenant ultérieurement sur le problème du fétichisme, Freud abandonne t'explication associationniste.

La psycha­ nalyse montre que derrière le premier souvenir se rap­ portant à la formation du fétiche se cache une phase oubliée du développement sexuel, un " souvenir écran •· Selon Freud, dans le choix du fétiche, l'amour refoulé des odeurs excrémentielles jouerait un rôle important.

Ainsi, note-t-il, dans le fétichisme du pied, ce sont tes pieds sales et malodorants qui fonctionnent comme objet sexuel.

Dans une dernière analyse, Freud attribue le féti­ chisme du pied au refoulement de la " pulsion du voir •· Celle-ci, recherchant les parties génitales, est stoppée par des interdits et se fixe sur le pied ou le soulier.

Pour l'enfant, le pied remplace le pénis dont il n'accepte pas l'absence chez la femme .. »

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