Fiche Auteur : Jules VALLÈS
Publié le 25/09/2012
Extrait du document
La révolte est tellement fondamentale chez Vallès qu'on a pu l'identifier à elle. Pourtant, ce révolté n'a rien de maladif. Il éclate au contraire de santé et de vitalité, il a de la fougue, le goût de la prouesse physique et son style a du muscle. Vallès n'est pas non plus un intellectuel. L' attitude d'opposition, l'action révolutionnaire ne prennent pas appui sur une analyse économique ou politique : elles sont élan du coeur et répondent à un besoin de solidarité, de liberté, de chaleur humaine et de spontanéité que son éducation n'a pas permis de satisfaire. Il se méfie des doctrines et des doctrinaires, encore plus des dogmatiques et des pédants...
«
« Il avait du talent, ce Vallès d'avant la Commune, un talent
sans souplesse, sans
imagination, d'un dictionnaire très restreint, où les mots "drapeaux , guenilles, baïonnettes " reve
naient à tout propos
pour donner un faux élan à la phrase, mais
avec cela une façon très personnelle de
vo ir et de dire, une
certa ine férocité jo yeuse, de l'esprit bien
à lui, et suffi samment
de littérature.
»Al phonse Daudet, Let tre s à un absent , Paris, Lemerre, 18 71 .
Jul es Vall ès.
Photo Lauros-Gîraud on.
Sa vie, son œuvre
Des origines modestes
J
ules Vallès, de son vrai nom Valiez, né au Puy-en-Velay en
1832 , eut une enfance malheureuse qui le marqua pour toute
sa vie.
Ses parents étaient des enfants de paysans qui so uhai
taient
s'élever au-dessus de cette condition.
Son père était
devenu professe
ur car il avait cru voir là un moyen d'échapper
à sa condition sociale.
En fait, il devint à grand-peine un
universitaire besog neux , toujours tremblant pour sa place et
inquiet pour ses fins de mois .
Madame
Valiez se prenait pour
une bourgeoise et se rendait surtout ridicule.
Tous deux impo
sèrent à leurs enfants l'expérience de la
misère soigneusement
dissimulée et surtout de la contrainte.
Étant eux-mêmes réduits
à la soumission, ils ne pouvaient concevoir l'éducation que sous
une forme autoritaire et répressive.
Une en fance ma lh eureuse
L'
enfance du petit
Jules fut donc sevrée de tendresse et de
gaieté ce qui, très tôt, en fit
un révolté.
Rapidement , il
s'o pposa à l'école et à sa famille, assimilées à de s prisons, mais
aussi
à toutes les formes contraignantes de pensée et de vie.
Alphonse Daudet dira plus tard de lui :
« Dans ces histoires
lugubres auxquelles
il s'acharnait, on devine le rire amer, les
yeux pleins de bile de l'homme qui a eu une enfance malheu
reuse, et qui en veut à l'humanité parce que tout petit,
il a porté
de s habit s ridicules , taillés dans les redingotes de son père .
»
(Lettres à un absent, Pari s, Lemerre, 1871.) Son rêve de liberté
trouva
un modèle et un aliment dans les séjours à la campagne,
chez ses oncles et ses tantes : la terre devint le lieu de l' authen
ticité , de l'ouverture et de la cordialité.
Un bac hel ier in surgé
V
allès fit de bonnes études mais sans y prendre goût ; il fut
un fort en thème malgré lui.
Il était à Nantes, en classe de
rhétorique, lorsque se produisit la révolution de 1848.
Il prit part
avec enthousiasme aux manifestations.
Son opposition à sa
famille et à l'éducation prenait désorma is une autre dimension ;
le lien entre la révolte personnelle et la révolution n 'allait plus se
desserrer..
»
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