Fiche Auteur : Michel de MONTAIGNE
Publié le 24/09/2012
Extrait du document
L'universalité des Essais est un signe de la force vivante que représente dans le monde celui qui fut tout ensemble le premier de nos grands politiques et le premier de nos grands moralistes...
Pensée informe et ondoyante, passant sans trève du mouvement à l'inertie, la pensée de Montaigne s'évaporait sans laisser de trace. Car, pensée sans substance, elle était aussi pensée sans durée. (...) Mais dès l'instant où Montaigne commence à tenir registre de sa pensée, sa pensée commence d'avoir une espèce d'histoire et par conséquent une espèce de durée.
«
La tour du château de Montai gne.
Outr e les Essais , Montai gne a lai ssé un précie ux Journal de
voyage en Ita lie, de nombreuses le /Ir es ainsi que l es cé lè bres S ent en ces p eintes
dans sa « libra i rie ».
« Ce rtes , c'es t un
s uj et mervei ll eus e
m ent vain , dive rs et
ondoyant que
l'hom me.
Il est malai sé d'y fonder juge ment constant et uni form e.
» Montaigne , Essais, /, 1 .
Sa vie, son œuvre
Une jeunesse dans la tourmente
M
ichel de Montaigne naît le 28 février 1533 au château de
Montaigne , troisième enfant
d'une famille de notables
bordelai
s: so n père , Pierre Eyquem , seigneur depuis 1519, le
confie dès 1 'âge de deux ans à
un précepteur allemand qui ne lui
parle que latin , de sorte qu'
il doit, après six a ns, apprendre le
françai s
comme une la ngue étrangère .
En 1540, il en tre au
collège de Guyenne puis à la faculté des Arts où
il s'initie à la
philosophie .
Mais, en 1548 , une révolte contre la gabe lle éclate
à Bordeaux : Montaigne poursuit ses études de droit à Toulouse .
En 1554 ,
il reprend la charge de son père, conseiller à la Cour
des aide s de Périgueux , ce dernier étant devenu maire de
Bordeaux au moment des guerres de religion .
Élu trois ans plu s
tard au parlement de Bordeaux , Montaigne y fait la
connais
s ance d 'Étienne de La Boétie à qui le liera une amitié parfaite .
Les trouble s religieux s'aggravant, le parlement le charge d'une
mission à
Paris au retour de laque lle il a l'immense douleur de
perdre La Boétie, le
18 août 1563.
La retraite et la rédaction des Essais
A
lors commence pour Montaigne une période de repli et de
méditation ;
s'il se marie en 1565 avec Françoise de la
Chassaigne, la di sparition de son père trois ans plus tard et la
mort de cinq de ses enfants 1 'affec tent et l'invitent à se retirer
des affaires : en
1570 , il vend sa charge au parlement de
Bordeaux et commence , au plus fort des guerres civiles, en
1571, la rédaction d'un
ouvrage qui deviendra célèbre: les
Essais.
Retiré dans sa « librai rie >>, Montaigne lit les grands
classique s de 1 'Antiquité :
Plutarque devient son auteur favori ,
mai s César ou Sénèque le pas sionnent égaleme nt.
Toutefoi s,
il
ne compte pas refaire ce que d'autre s ont déjà fait avant l ui: il
veut se décrire et se découvrir dans une œuvre à la limite entre
la réflexion
philosophique , le journal intim e, la rêverie et
l'autobiographie.
Aussi traite-t-il indifféremm ent de la cruauté
e t du somm e
il, de son amour pour les livre s et de sa haine du
p éda ntism e, de 1 'amitié et de la mort.
Cette diversité du propo s
so ulign e la fantaisie et la gé néro sité littéraire d'
un auteur qui,
tel Rabelai s dont
il était le lecteur, n'ennuie jamai s..
»
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