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Fiche Bac : Tous les matins du monde de Pascal Quignard

Publié le 08/05/2011

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pascal

Fiche Bac : Tous les matins du monde de Pascal Quignard

 

I.              Un récit montrant un personnage qui compose un tableau : une nature morte

1.    Composition

2.    Le renoncement à travers une vanité

3.    La présence de la mort

II.           Un récit qui dit le pouvoir de la musique, du chant

1.    Le pouvoir de la musique

2.    Le pouvoir incantatoire

 

Intro : Pascal Quignard né le 23 avril 1948, d’abord étudie la philo puis se livre à l’écriture dès 1968. il fonde le Festival d'opéra et de théâtre baroques de Versailles et écrit Tous les matins du monde, un véritable succès. M de Sainte Colombes, inconsolable par la mort de sa femme, vit une vie retirée loin de la cour avec ses deux filles. Dans cet extrait sont évoqués les habitudes de M… qui se baigne dans la rivière puis s’enferme dans la cabane du jardin (encore plus isolé). Récit bascule dans le fantastique : vision de sa femme décédée. On retrouve la double aspiration, sensibilité baroque et classique.

 

I.              Un récit montrant un personnage qui compose un tableau : une nature morte

1.    Composition

-       « Il posa sur le tapis bleu… le Tombeau des Regrets » : phrase longue énumérative

 

-        Des couleurs : bleu clair, paille (jaune), le vin (rouge)

 

-       Verbe au passé simple : « posa » = impose le regard au lecteur

 

-       Simplicité de la phrase = les objets posés à la place naturellement

 

-       Allitération en (e )= liquide et mot bisyllabique et trisyllabique principalement = encore plus de fluidité, tout est fait pour amené le lecteur à regardé un peintre

 

-       Ce passage est introduit par d’autres eux aussi assimilables à des peintures : « Il avait renoncé… les vins »

 

-       Le narrateur tout au long joue av les intertextualités : pleins de références = 1ère nature morte d’un peintre contemporain Baugin que M de Sainte Colombes peint.

 

2.    Le renoncement à travers une vanité

 

-       « Il avait renoncé… » que des objets = une vanité, propre au baroque = référence

 

-       Les objets que l’on trouve ne sont que des objets présents dans les vanités car symboliques  :

  • « les instruments », « partitions roulées » = la musique= l’art de la création et la musique c’est sa vie
  • « les pâtisseries », « plats d’étain », « les vins » : plaisir de la vie, bonne chère
  • « les cerfs-volants » : la vie
  • « les visages », « des fleurs » : donc la beauté, peut-être référence au miroir dans les vanités = l’insaisissable, qui suis-je, l’illusion

 

-       Tous ces tableaux forment une grande vanité : dév la mélancolie, le désenchantement de M de Sainte Colombes qui renonce à la vie car habité par la mort

 

3.    La présence de la mort

-       Le motif de la mort poursuit dans les vanités  = perspective baroque

 

-       Aspiration à la mort dans sa relation avec l’eau « Il rêva… séjournait »

  • Ensevelir à l’imparfait donc le fait plusieurs fois
  • « s’assoupissant » : sommeil proche de la mort
  • « pénétrait dans l’eau obscur » entre au royaume des ombres, « séjournait » désire y rester => désire plonger dans la mort
  • « rejoindre la mort » : une proximité avec la mort et veut rejoindre la femme aimée

ð    lié la mort et l’eau-motif baroque, en effet plein de reflet, changeante, miroir

 

ð    assimilation à Orphée, Eurydice

 

II.           Un récit qui dit le pouvoir de la musique, du chant

1.    Le pouvoir de la musique

-       Enchaînement d’une extrême fluidité dans le texte. Tempo musical de la phrase  qui s’assimile à un enchaînement fluide de notes et laisse entendre tout le temps du morceau la présence d’une femme : allitération en (pe), (que),(se)

 

-       « Tandis que… de faire » la musique fait surgir la femme aimée, construction en simultanéité : « quand »/ »plus là » = mise en valeur du pouvoir de la musique

 

-       Simplicité des mots, évidence naturelle de sa présence d’ailleurs il n’est pas surpris

 

2.    Le pouvoir incantatoire

-       Histoire similaire d’Orphée avec Eurydice, la femme revient par la musique. À l’époque confusion de la poésie entre musique et littérature.

 

-       Main agit de façon autonome, expression de son être entier qui tente de faire revenir la femme aimée

 

-       « Tombeau des Regrets » appelle la mélancolie et l’hommage

 

-       « elle l’écouta » renforce l’union, l’accord des deux êtres à travers la musique

 

-       « le verre à moitié vide », « gaufrette à demi rongée » => fait penser à l’eucharistie, implicitement communion entre les deux êtres, une relation d’ordre sacrée et spirituelle            => rappelle la présence du divin dans la société, le classicisme qui refuse le monde, les artifices, en quête de sen = jansénistes

 

-       l’entrée du texte peut rappelle le baptême, l’eau purificatrice, se débarrasse du matériel, de son corps, de sa vie

Conclusion : une mise en abyme av lecteur qui regarde le peintre faire un tableau qui lui même regarde un tableau de sa femme qui entre dans le tableau et grignote comme un échange entre les arts, peinture, musique, littérature.

Le pouvoir des mots : fait voir un tableau, laisse entendre la musique

L’esthétique baroque (thème, image) croise l’esthétique classique (écriture, simplicité)

 

 

 

 

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