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Fiche de lecture :Antigone d'Anouilh

Publié le 20/08/2012

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Personages : Antigone : Personnage central de la pièce dont elle porte le nom, Antigone est opposée dès les premières minutes à sa sœur Ismène, dont elle représente le négatif. "la petite maigre", "la maigre jeune fille moiraude et renfermée" elle est l'antithèse de la jeune héroïne, l'ingénue, dont "la blonde, la belle, l'heureuse Ismène" est au contraire l'archétype. Comme Eurydice, comme Jeanne d'Arc dans L'Alouette, elle a un physique garçonnier, sans apprêts : elle aime le gris : "C'était beau. Tout était gris", "monde sans couleurs", "La Nourrice (...) Combien de fois je me suis dit : "Mon Dieu, cette petite, elle n'est pas assez coquette ! Toujours avec la même robe et mal peignée", Antigone le dit elle même : "je suis noire et maigre". Opiniâtre, secrète, elle n'a aucun des charmes dont sa sœur dispose à foison : elle est "hypocrite", a un "sale caractère", c'est "la sale bête, l'entêtée, la mauvaise". Malgré cela, c'est elle qui séduit Hémon : elle n'est pas dénuée de sensualité, comme le prouve sa scène face à son fiancé, ni de sensibilité, dont elle fait preuve dans son dialogue avec la Nourrice. Face à Ismène, Antigone se distingue au physique comme au moral, et peut exercer une véritable fascination : Ismène lui dit : "Pas belle comme nous, mais autrement. Tu sais bien que c'est sur toi que se retournent les petits voyous dans la rue ; que c'est toi que les petites filles regardent passer, soudain muettes sans pouvoir te quitter des yeux jusqu'à ce que tu aies tourné le coin." (pages 29-30)

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« Créon maigre et pâle comme toi et qui ne pensait qu'à tout donner lui aussi..." (page 91).

Créon se considère lui-même comme une Antigone qui n'aurait pasrencontré son destin, une Antigone qui aurait survécu.[pic]Les gardes :Ce sont " trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes", "ce ne sont pas de mauvais bougres", "ils sentent l'ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de touteimagination".

Ces gardes représentent une version brutale et vulgaire de Créon.

Leur langage sans raffinement, leur petitesse de vue en font des personnages peusympathiques, dont les rares bons mouvements ne suffisent pas à cacher la peur de la hiérarchie ("Pas d'histoires !" revient souvent dans leur bouche).

Sans êtretotalement réduits à l'état de machines, ils sont essentiellement un instrument du pouvoir de Créon, et rien de plus : "Le Garde : S'il fallait écouter les gens, s'il fallaitessayer de comprendre, on serait propres." (p.

55)Leur soumission à Créon n'est pas établie sur la base d'une fidélité personnelle.

Ils sont des auxiliaires de la justice, respectueux du pouvoir en place, et ce quel quesoit celui qui occupe le pouvoir.

Le Prologue indique bien que rien ne leur interdirait de se retourner contre Créon, si celui-ci était déchu : "Pour le moment, jusqu'àce qu'un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l'arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon." (p.

12)Sans états d'âme, ils passent au travers de la tragédie sans rien comprendre, et le rideau tombe sur eux, comme il tombe dans Médée sur un garde et la Nourrice, aprèsle suicide de Médée et le meurtre de ses enfants :"Le GardeOn a fauché la semaine dernière.

On va rentrer demain ou après-demain si le temps se maintient.La NourriceLa récolte sera bonne chez vous ?Le GardeFaut pas se plaindre.

Il y aura encore du pain pour tout le monde cette année-ci.Le rideau est tombé pendant qu'ils parlaient."C'est à travers eux que se manifeste le plus clairement le pessimisme aristocratique d'Anouilh.[pic]Hémon :Le "jeune homme", "fiancé d'Antigone", est le fils de Créon, c'est un personnage secondaire qui n'apparaît qu'en deux occasions, soumis à Antigone et révolté contreCréon ; ses propos sont courts et simples ("Oui, Antigone."), ou témoignent d'une naïveté encore enfantine.

La peur de grandir se résume chez lui à l'angoisse de seretrouver seul, de regarder les choses en face : "Père, ce n'est pas vrai ! Ce n'est pas toi, ce n'est pas aujourd'hui ! Nous ne sommes pas tous les deux au pied de ce muroù il faut seulement dire oui.

Tu es encore puissant, toi, comme lorsque j'étais petit.

Ah ! Je t'en supplie, père, que je t'admire, que je t'admire encore ! Je suis trop seulet le monde est trop nu si je ne peux plus t'admirer." (p.

104)Fiancé amoureux, enfant révolté, il est par son caractère davantage proche d'Ismène, à qui le Prologue l'associe, que d'Antigone.[pic]Eurydice :C'est "la vieille dame qui tricote", la "femme de Créon", "elle est bonne, digne, aimante", mais "Elle ne lui est d'aucun secours"[pic]Le PageAccompagnant Créon dans plusieurs scènes, il représente l'innocence émouvante, l'enfant qui voit tout et ne comprend rien, qui n'est pour l'instant d'aucune aide, maisqui, à son tout, un jour, pourrait bien devenir Créon ou Antigone."CréonCe qu'il faudrait, c'est ne jamais savoir.

Il te tarde d'être grand, toi ?Le PageOh oui, Monsieur !" (p.122)[pic]La Nourrice :Personnage traditionnel du théâtre grec, mais inexistant dans la pièce de Sophocle, elle a été créée par Anouilh pour donner une assise familière à la pièce, etdavantage montrer l'étrangeté du monde tragique.

Avec elle, ni drame ni tragédie, juste une scène de la vie courante, où la vieille femme, affectueuse et grondante, estune "nounou" rassurante, qui ne comprend rien à sa protégée : "Tu te moques de moi, alors ? Tu vois, je suis trop vieille.

Tu étais ma préférée, malgré ton salecaractère." (p.

20).

Elle "a élevé les deux petites".[pic]Le Messager :C'est un "garçon pâle [...] solitaire".

Autre personnage typique du théâtre grec, il apparaît dans la pièce de Sophocle.

Il se borne à être la voix du malheur, celui quiannonce avec un luxe de détails la mort d'Hémon.

Dans le récit du Prologue, il projette une ombre menaçante : "C'est lui qui viendra annoncer la mort d'Hémon toutà l'heure.

C'est pour cela qu'il n'a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres.

Il sait déjà..." (p.

12)[pic]Le Chœur Ce personnage joue aussi le rôle de messager de mort, mais son origine le rend plus complexe.

Dans les tragédies grecques, le chœur est un groupe de plus d'unedizaine de personnes, guidé par le personnage du Coryphée.

Il chante, danse peut-être, et se retrouve le plus souvent en marge d'une action qu'il commente.Dans Antigone, le Chœur est réduit à une seule personne, mais a gardé de son origine une fonction collective, représentant un groupe indéterminé, celui des habitantsde Thèbes, ou celui des spectateurs émus.

Face à Créon, il fait des suggestions, qui toutes se révèlent inutiles."Ne laisse pas mourir Antigone, Créon ! Nous allons tous porter cette plaie au côté, pendant des siècles.

[...] C'est une enfant Créon.

[...] Est-ce qu'on ne peut pasimaginer quelque chose, dire qu'elle est folle, l'enfermer ? [...] Est-ce qu'on ne peut pas gagner du temps, la faire fuir demain ?" (pages 99 à 102)Comme dans le théâtre antique, le chœur garde également une fonction de commentateur.

Isolé des autres personnages, il se rapproche du Prologue : il scandel'action pratiquement dans les mêmes termes.

"Et voilà.

Maintenant le ressort est bandé.

Cela n'a plus qu'à se dérouler tout seul." (p.

53) "Et voilà.

Sans la petiteAntigone, c'est vrai, ils auraient tous été bien tranquilles.

Mais maintenant, c'est fini." (p.

122) Son "voilà" bat la mesure d'un mouvement que le "Voilà" du Prologueavait mis en branle.[pic]Autres personnages :- "les deux fils d'Œdipe, Etéocle et Polynice" : "se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville" :- "Etéocle l'aîné" : " le bon frère", "le fils fidèle d'Œdipe", "le prince loyal", il a eu d'imposantes funérailles- "Polynice, le vaurien, le voyou", "mauvais frère", "il a toujours été un étranger" pour sa sœur Ismène, "un petit fêtard imbécile", "un petit carnassier dur et sansâme", "une petite brute tout juste bonne à aller plus vite que les autres avec ses voitures, à dépenser plus d'argent dans les bars.", il a été laissé à pourrir dehors.- mais, en vérité, ce sont tous les deux des crapules : Etéocle "ne valait pas plus cher que Polynice", "deux larrons en foire", "deux petits voyous"- "Madame Jocaste" maman d'Antigone- Douce, sa chienne Jean Anouilh : Ne a Bordeaux en 1910 , Jean Anouilh fait ses etudes a Paris.

Attire par le theatre dont il frequente les coulisses des l enfance (sa mere est violoniste),il se consacre a sa vocation d auteur dramatique après avoir ete pendant un temps secretaire du comedien Louis Jouvet.

Inaugure en 1932 avec Hermite, la serie despieces noires (le voyageur sans bagages, la sauvage, Antigone) alterne avec les pieces roses (le bal des voleurs), les pieces brillantes (colombes, La repetition),grincante (ardele, bitos, ornifie) ou encore costumes (l aloutte, becket).

Il a recu pour l ensemble de son oeuvre le grand prix du theatre de l academiefrancaise(1980).

Il est decede en 1987.. »

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