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Fiche de lecture - Le silence de la mer - Vercors

Publié le 03/02/2011

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lecture

Le Silence de la Mer.

 

 

I) Biographie de l'auteur.

 

Vercors, de son vrai nom Jean Bruller, né le 26 février 1902 à Paris, mort le 10 juin 1991 à Paris, est un écrivain et illustrateur français, résistant durant la Seconde Guerre mondiale.

Il est devenu célèbre avec le roman Le Silence de la mer, publié clandestinement, car il parle de la résistance contre le nazisme. Au thème de la dégradation sociale et humaine, causée par les horreurs de la guerre. Il est aussi connu pour un roman philosophique, Les Animaux dénaturés, dont fut tirée la pièce Zoo ou l'assassin philanthrope.

Pacifiste jusqu'en 1938, il est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale à Mours St-Eusèbe près de Romans au pied du massif du Vercors. Il entre ensuite dans la Résistance, sous l'encouragement de Pierre de Lescure, et prend le pseudonyme de Vercors qui est le nom d'un massif montagneux et d'un maquis célèbre. En 1941, il co-fonde, avec Pierre de Lescure, les Éditions de Minuit, maison d'édition clandestine et y publie sa nouvelle Le Silence de la mer en 1942. Il est le concepteur du logo à l'étoile des Éditions de Minuit. Il participe également au Comité national des écrivains (CNE) et au Mouvement de paix. Il a écrit ses souvenirs dans La Bataille du silence.

  1. Résumé du livre.

En 1941, en pleine guerre, un jeune soldat allemand, Werner Von Ebrennac, vient s’installer chez un homme et sa nièce. Son arrivée se fait dans un silence insoutenable et à travers un malaise fou. C’est un jeune homme poli qui parle constamment, sans jamais obtenir de réponses, sans jamais même en attendre. Il semble vivre seul dans un monde de statues.

Le jeune Werner prend l’habitude, durant l’hiver, de venir se chauffer au feu de foyer, où il égaye son soliloque. Les relations de l’Allemagne et de la France sont son sujet le plus fréquent. Il parle d’art, de littérature et de musique, parce qu’il est lui-même musicien. Il exprime son désir de vivre un jour en France pour pouvoir y apporter quelque chose, mais aussi pour pouvoir y prendre un échange. Un peu chaque soir, ce sont ses idées que l’on attend dans la maison française. Et les soirées terminent toujours de la même manière : « Je vous souhaite une bonne nuit ».

Un beau jour, Werner apprend à ses hôtes qu’il ira passer deux semaines de permission à Paris, où des amis l’attendent. Son retour, il met une semaine avant d’adresser la parole à ses hôtes, Un soir, alors que durant la journée il a croisé le vieil homme, il descend lourdement voir celui-ci et sa nièce. Il leur demande d’oublier tout ce qu’il a pu dire durant les six derniers mois et il expose les plans des Allemands contre la France avant de quitter définitivement la maison.

 

  1. Étude des personnages.

 

Werner Von Ebrennac est l’officier allemand qui va vivre pour trois ans chez un homme français et sa nièce. D'un point de vue physique, il semble correspondre aux standards de l'arianisme : grand, mince, viril. Sa seule tare semble être sa jambe raide, qui lui confère une démarche inégale, facilement reconnaissable par le narrateur. Ce personnage a une très grande évolution pendant la narration: au début il répète les mêmes actions: il frappe, il entre par la porte de derrière et il essaye de ne pas imposer sa présence au vieil homme et à la jeune fille- et il ne fait rien qui pourrait être vu comme quelque chose de familial; après il commence à se réchauffer au coin du feu et à parler aux deux personnes, même si elles ne répondent pas. Il parle de sa vie, il est musicien, de ses idéaux, la volonté de faire quelque chose de grand pour la France, et de ses passions, la littérature et la musique. Même si le vieil homme et sa nièce lui opposent un très gros mutisme, il s’ouvre et il parle de lui, en permettant à ses hôtes de le connaître. En lisant le livre, le lecteur voit cet allemand comme une figure positive: il a de grands idéaux, il pense que la guerre est nécessaire seulement parce qu’elle offre la possibilité de créer un monde meilleur et il pense aussi que l’Allemagne veut aider l’Europe. Donc il est dans l’armée allemande parce qu’il croit d’être aligné avec la justice. Mais, après la rencontre à Paris, il comprend la vérité: l’Allemagne veut simplement dominer et détruire l’âme de la France. Devant cette vérité il dit à ses hôtes d’oublier tout ce qu’il avait dit et il parte pour aller mourir dans une unité combattante. Donc il se rend compte d’être dans l’erreur et il décide de laisser ses grands idéaux et d’aller mourir.

Le vieil homme est le narrateur de l’histoire. Il ne dit pas simplement ce qui s’est passé dans sa maison pendant les trois ans de vie en commun avec l’officier, mais il dit aussi quelle est sa pensée. Par exemple il dit qu'il ne veut pas faire souffrir un homme, même s’il est un ennemi; pour ce motif il demande à sa nièce si ce n’est pas trop cruel de ne pas parler avec l’officier, mais la fille « leva son visage. Elle haussait très haut les sourcils, sur des yeux brillants et indignés » : en le regardant, elle lui fait comprendre que le silence est l’unique arme qu’ils ont pour montrer leur dissentiment à l’occupation allemande. Mais le protagoniste avoue de penser à l’officier quand il n’est pas à la maison :\"Cette absence ne me faisait pas l’esprit en repos. Je pensais à lui, je ne sais pas jusqu’à quel point je n’éprouvais pas du regret de l’inquiétude ». Donc, même s’il montre à l’officier de n’être pas touché par sa présence, en réalité, il n’est pas indifférent, mais il réfléchit sur les choses dites par l’Allemand.

La nièce du narrateur représente la France : même si, d'après un accord tacite avec le narrateur, elle décide de ne rien changer à sa vie quotidienne en présence de Werner, elle lui refusera la moindre parole, le moindre regard. Je cite ici un passage du roman, les paroles de Werner Von Ebrennac : « Il faudra vaincre ce silence. Il faudra vaincre le silence de la France. » En sa présence, la nièce du narrateur fixe les yeux sur ses travaux de couture ou son tricot, comme une statue. Un seul mot franchira ses lèvres « Adieu » au moment de l'annonce du départ de Werner. La fille n'éprouve pas de haine pour Werner.

  1. Étude du thème principal.

Le thème principal est le silence. Cette thématique est présentée même dans le titre et elle est introduite déjà au début du livre: dans la première page nous lisons: « Ma nièce avait ouvert la porte et restait silencieuse » . Le silence est le fil conducteur de toute l’œuvre: les deux français, même s’ils sont très intéressés aux discours de Werner, ne disent rien et ils laissent l’Allemand sans réponse. Mais pourquoi ce silence ? Quel est son sens ? Le silence peut être vu comme une arme pour montrer l’aversion contre l’occupation de la part de l’Allemagne. Donc le silence est une forme de protestation: le vieil homme et sa nièce beaucoup de fois doivent se retenir pour ne pas répondre à l’officier et ils sont préoccupés parce qu’ils ne veulent pas le faire souffrir. Je pense que les deux français se comportent ainsi pour montrer qu’ils n’aiment pas l’occupation de l’Allemagne, mais aussi qu’ils ne veulent pas faire souffrir un homme pour les fautes de sa nation. Et l’officier se rendent compte de la situation où il se trouve. Au début du livre, il est convaincu de pouvoir créer un très bon rapport avec ses hôtes, en vainquant les hostilités, car il croit appartenir à une nation intéressée au bon développement de la France et de l’Europe; en réalité, après le voyage à Paris, il comprend les réels projets politiques de sa nation et il a le courage de dire que tous ses discours n'avaient pas de sens. Par exemple il avait dit que les Allemands auraient changé la France avec l’amour partagé, ou que la guerre est positive, car elle offre l’occasion de tout détruire pour permettre une meilleure reconstitution. En réalité, comme on peut lire dans le texte, l’objectif de l’Allemagne d’Hitler était la destruction de l’âme de la France.

  1. Étude du style de l'auteur.

     

  2. Notre jugement.

« Le silence de la mer » est un livre assez réduit, mais soigné dans les détails. Vercors a été très attentif dans le choix du langage à utiliser et aussi du style. Vercors a étudié aussi la structure du livre : il est composé de huit parties : les sept parties initiales sont brèves et descriptives, avec des phrases brèves et pressantes, la dernière est plus longue. Donc voici pour moi le sens du titre : comme dans la mer, sous le silence et le calme apparent de la surface il y a des animaux en lutte entre eux, de la même façon le drame intime et secret de la fille est en contraste avec son imperturbabilité extérieur.

Je pense aussi que l'auteur a fait illusion à la mer dans le titre car la mer est souvent calme, comme un silence. Le silence qui apparaît dans tout le livre.

Cette image de la mer est très poétique et je l’ai très aimée, car elle permet de mieux comprendre, à travers la métaphore, le sens de toute l’œuvre : je pense que Vercors veut nous dire que nous ne pouvons pas ignorer une personne pour les choix politiques de sa patrie, car nous sommes tous humains et les limites de nos pays ne sont visibles que sur les cartes que nous dressons. Je suis d’accord avec l’auteur ; je pense qu’on ne doit pas mépriser les hommes ou avoir de préjugés. On peut simplement critiquer certains projets politiques qui procurent guerres, démolition et souffrance. Et dans le roman le thème politique est très présent.

 

 

 

 

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