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Fiche de révision pour le bac: LE LANGAGE ?

Publié le 14/07/2009

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langage

Certains animaux disposent d'un système de signes différencié  Chez l'animal dressé, un son déterminé, ou la vue d'un fouet constituent, certes, des signaux qui sont, généralement, suivis de la réaction attendue par l'homme. Mais il n'y a là qu'un conditionnement inculqué par le dresseur.  Ce qui est plus intéressant, c'est qu'à l'état sauvage, mammifères et oiseaux expriment leurs émois par des cris, nettement différenciés selon les situations rencontrées. «Chez les corbeaux, écrit le linguiste Georges Mounin, on a inventorié une quinzaine de cris correspondant à des situations ou à des comportements sémantiquement distincts« (Clefs pour la linguistique, 1968).

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« «Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique», écrivait Ferdinandde Saussure, le fondateur de la linguistique scientifique contemporaine (Cours de linguistique générale, 1915).Autrement dit, le mot (ou «signe linguistique») est une «entité psychique à deux faces» : il associe, par exemple,l'idée d'arbre, le concept d'arbre, à l'empreinte psychique du son «arbre» (en français), du son tree (en anglais),etc. La double articulation des langues humaines : monèmes et phonèmesQu'est-ce donc qui fait le caractère spécifique des langues humaines ? Quelle propriété ont-elles toutes, qui puisseles différencier des innombrables autres systèmes de communication (code des abeilles, code de la route, etc.) ? Cen'est ni la fonction de communication (qu'elles partagent avec tous les autres systèmes de codage) ni le caractèrearbitraire des signes qu'elles mettent en jeu (l'utilisation du rouge et du vert, par exemple, est totalement arbitraire,dans les signaux lumineux prévus par le code de la route).Cette propriété que nous recherchons, c'est la fameuse «double articulation», dont Saussure (1857-1913), puisMartinet (né en 1908), ont souligné l'extrême importance.Prenons le mot français : réembarquons.— On voit qu'il peut se décomposer, tout d'abord, en unités dites de première articulation (ou monèmes), qui sontdes unités minimales de sens : ré-em-barqu-ons.— On peut pousser la division plus avant ; mais on obtient alors des segments n'ayant plus aucune significationdans la langue.

On atteint ainsi des unités minimales de deuxième articulation (ou phonèmes), qui sont des unitésminimales de son [r/é/em/b/a/r/quions]. Fonction économique de la double articulationC'est cette superposition des monèmes et des phonèmes qui donne au langage ce pouvoir de «faire tant avec sipeu» (E.

Benveniste, Problèmes de linguistique générale, 1966).Sans elle, toute communication serait d'une inextricable complexité :— si la langue ne comportait que des phonèmes, alors chaque message singulier requerrait un cri particulier ;— s'il n'y avait que des monèmes, le langage nécessiterait plusieurs milliers de productions phoniques minimalesdistinctes,— ce qui excède, bien sûr, largement, les possibilités vocales du gosier humain. Langage articulé et écritureSi toutes les langues humaines (et elles seules) reposent sur la double articulation, seules les écrituresalphabétiques la reproduisent plus ou moins fidèlement (première écriture alphabétique : l'écriture phénicienne, vers1000 av.

J.-C.) : seules, en effet, elles «vont» jusqu'aux phonèmes.C'est pourquoi l'écriture chinoise classique — pur rébus, formé seulement de monèmes — comportait...

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000signes et s'apprenait toute la vie durant ! • TEXTES «Il est si vrai que ce n'est pas faute d'organes que les animaux ne parlent pas qu'on en connaît de plusieurs espècesauxquelles on apprend à prononcer des mots, et même à répéter des phrases assez longues, et peut-être y enaurait-il un grand nombre d'autres auxquels on pourrait, si l'on voulait s'en donner la peine, faire articuler quelquessons ; mais jamais on n'est parvenu à leur faire naître l'idée que ces mots expriment.

Ils semblent ne les répéter, etmême ne les articuler, que comme un écho ou une machine artificielle les répèterait ou les articulerait : ce ne sontpas les puissances mécaniques ou les organes matériels, mais c'est la puissance intellectuelle, c'est la pensée quileur manque.» BUFFON, Georges Louis Leclerc, comte de (1707-1788).

Histoire naturelle : De l'homme, 1749. «Le signal est un fait physique relié à un autre fait physique : éclair annonçant l'orage ; cloche annonçant le repas ;cri annonçant le danger.

L'animal perçoit le signal et il est capable d'y réagir adéquatement.

On peut le dresser àidentifier des signaux variés, c'est-à-dire à relier deux sensations par la relation de signal.

[...] L'homme aussi, entant qu'animal, réagit à un signal.

Mais il utilise en outre le symbole qui est institué par l'homme ; il faut apprendre lesens du symbole, il faut être capable de l'interpréter dans sa fonction signifiante et non plus seulement de lepercevoir comme impression sensorielle, car le symbole n'a pas de relation naturelle avec ce qu'il symbolise.

Ehommeinvente et comprend des symboles ; l'animal non.» Émile BENVENISTE (né en 1902).

Problèmes de linguistique générale , 1966.. »

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