Devoir de Philosophie

Fiche de révision ses spécialité: SCHUMPETER John, Aloïs

Publié le 13/11/2011

Extrait du document

schumpeter

SCHUMPETER John, Aloïs

Autriche, 1883 – 1950

 

«Théorie de l'évolution économiqu», 1912.

«Capitalisme, socialisme et démocratie», 1942.

 

Le système capitaliste est le plus performant, puisqu’il donne toutes ses chances au dynamisme de l’entrepreneur, diffuseur des innovations.

 

JS est imprégné par l’individualisme méthodologique.

 

C’est un esprit original pour son temps. C’est en cela qu’il est classé parmi les hétérodoxes[1]

 

 

I. Croissance & Cycles

JS est un pionnier de l’analyse de la croissance de longue période : c’est le déséquilibre qui crée et explique le mouvement.

 

  • Croissance statique : Jusque là, dans les analyses des économistes, la croissance est liée à l’évolution de la population et à une intégration régulière et continue du progrès technique,avec des ruptures.
  •  

 

 

  • Processus dynamique : JS se démarque de cette démarche en soutenant que l’économie obéit à un processus dynamique entretenus par quelques individus, les entrepreneurs.

 

La croissance résulte d’innovations qui vont aboutir au mécanisme de création/destruction, destruction créatrice, des entreprises.

 

Sur le long terme ces fluctuations affectent l’activité économique et constituent des cycles (Kondratieff).

 

Chaque cycle correspond à une révolution industrielle[2], c’est un nouvel équilibre fondateur d’une nouvelle croissance économique.

 

Au début de la « vague », il y a l’innovation (situation de monopole temporaire) et profit maximum), puis imitation et les grappes d’autres innovations (complémentaires de la première).

Puis la phase d’expansion, concurrence et baisse progressive des profits…

Puis la récession.

 

 

 

II. L’innovation

 

« C’est le fait d’établir et de mettre en œuvre une nouvelle fonction de production ».

 

JS distingue 5 types d’innovations :

-          fabrication d’un nouveau bien, ou attribution d’une nouvelle qualité à un bien ;

-          introduction d’une nouvelle méthode de production ;

-          ouverture d’un nouveau débouché, marché;

-          nouvelle source de matières premières ;

-          nouvelle organisation productive.

 

« Le capitalisme est cette forme d’économie de propriété privée dans laquelle des innovations sont mises en œuvre à l’aide d’argent emprunté. »

 

 

III. L’entrepreneur

 

C’est l’acteur essentiel de l’évolution économique.

 

Etre entrepreneur c’est se faire l’agent du changement, c’est rompre avec la routine, bousculer les habitudes. C’est un aventurier de l’économie !

C'est un chef d'entreprise. Il n’est pas forcément propriétaire de l’entreprise, et donc n’assume pas forcément les pertes.

Il est pas mû par la recherche du profit

 

Il doit être doté de qualités exceptionnelles :

-          l’énergie ;

-          de la décision, de la détermination ;

-          la clairvoyance et l’anticipation ;

-          la capacité à convaincre les autres

-          c’est un leader.

 

 

 

 

Schumpeter comme les auteurs socialistes ou marxistes a des conclusions sur le capitalisme qui se rejoignent. Celui-ci va vers sa disparition. Mais contrairement à Marx où l'explication est de nature économique, chez Schumpeter la contestation viendrait des intellectuels.

 

 

 

 

 

IV. L’actualité de Schumpeter

 

 

4.1. Les prolongements

Kondratiev a mis en évidence des cycles de longue durée (environ 50 ans), qui peuvent s'interpréter comme des réactions du système à des innovations majeures.

 

On parle aujourd'hui de 3ème révolution industrielle, fondée sur les technologies de l'espace, de la communication et du vivant. C'est une illustration de nombreux éléments de la théorie schumpéterienne : entrepreneurs, phénomènes de grappes, recherche de positions monopolistiques, etc...

 

La nouvelle  économie des années 1990 aux Etats-Unis, avec ses soubresauts, serait significative de cette phase.

 

 

 

Les théories moderne de la croissance montrent que le progrès technique induit des rendements croissants et des externalités positives. La théorie de la croissance endogène semble donner raison à Schumpeter.

 

 

 

 

4.2. Les critiques

Le rôle de l'entrepreneur doit être relativisé aujourd'hui :

-        Les décisions sont de plus en plus prises par des technocrates (gestionnaire et non propriétaire);

-        l'Etat et ses organismes de recherche exercent un poids déterminant sur cette dernière;

-        l'énormité des investissements nécessaires a rendu le financement bancaire indispensable.

 

 

La taille des entreprises est devenue un élément déterminant dans la politique d'innovation de l'entreprise, donc le rôle de l'entrepreneur se trouve minoré.

 

On peut s'interroger sur la vision pessimiste de l'avenir du capitalisme qu'il développe dans « capitalisme, socialisme et démocratie ». Rien en effet, dans l'histoire récente n'accrédite l'idée que le système capitaliste doive céder sa place à un système de type socialiste.

 

 

 

 

 


[1]A chaque étape de l'évolution des idées économiques, il y a une vision dominante que l'on qualifie d'orthodoxe (ensemble des opinions réligieuses considérées comme vraies par la fraction dominante d'une église). L'histoire des idées économiques est celle de la confrontation permanente entre orthodoxie et hétérodoxie. Keynes a écrit « la sagesse universelle enseigne qu'il vaut mieux, pour sa réputation, échouer avec les conventions que réussir contre elles ». Il vaut mieux « hurler avec les loups »!!

      Des hétérodoxes, à partir de 1910, dont Schumpeter, puis d'autres, à partir de 1960, comme Samir Amin (tiers-mondistes ou Michel Agliéta (théorie de la régulation).

[2]On appelle révolution, le passage d'une société agraire  à une société industrielle. Plusieurs révolutions :

      - 1ère révolution : milieu du 18ème pour Angleterre, et début 19ème pour la France. Des innovations : de la fonte à partir du coke, le métier à tisser, puis  la vapeur et la machine à vapeur, les bateaux et les début de la mécanisation.

      - 2ème révolution : fin du 19ème-début du 20ème avec le moteur à explosion et le moteur électrique. Entre les deux périodes la « révolution ferroviaire » avec le développement du chemin de fer.

      - 3ème révolution : à partir de 1970 informatique et internet. Entre les deux périodes « révolution scientifique et technique (électronique, physique nucléaire et chimie de synthèse).

Liens utiles