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LA FLÛTE ENCHANTEE de MOZART

Publié le 15/10/2010

Extrait du document

 

opéra allemand du XVIIIe siècle de Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)

• singspiel en deux actes • titre original : Die Zauberfliite • livret allemand d'Emanuel Schikaneder (d'après l'opéra Obéron Roi des Elfes de Wranitzky, Thamos Roi d'Egypte, de Gebler, et le conte Lulu ou la Flûte magique de Liebskind) • créé en 1791 à Vienne, sous la direction de Mozart

 

« conte oriental, à portée initiatique Dans l' Ancienne Egypte, à une époque légendaire:Acte I : Sarastro, roi de l'empire du Soleil, a enlevé à la Reine de la Nuit sa fille, Pamina, pour la soustraire à soninfluence maléfique.

En effet, Sarastro dirige une communauté de prêtres qui célèbrent une religion fondée surl'amour et la sagesse, tandis que le royaume de la Reine de la Nuit est celui des passions aveugles.

Le prince Tamino(t), envoyé par la Reine (sop), recherche Pamina, avec un joyeux drille, Papageno («l'oiseleur»).

A l'aided'instruments enchantés, une flûte et des clochettes, ils amadouent les animaux de la forêt.

Papageno (bar) réussità enlever Pamina (sop) au cruel Maure Monostatos (t), qui la poursuit de ses assiduités.

Sarastro (b) apparaît.

Ilpardonne à Pamina.

Mais Tamino et Pamina, qui s'éprennent l'un de l'autre au premier regard, décident d'entrer dansle temple de la sagesse.Acte II : Les jeunes gens subissent différentes épreuves.

La première est celle du silence : Tamino, accompagné dePapageno, doit traverser un temple obscur sans jamais parler, malgré les tentations.

Puis il affronte avec Paminal'épreuve du feu et de l'eau.

Grâce aux sons magiques de la flûte, ils la surmontent.

Papageno, lui aussi, trouve lebonheur avec sa Papagena, couverte de plumes elle aussi.

Vaincues par la Lumière, la Reine de la Nuit et ses damesdisparaissent, ainsi que Monostatos, tandis que Tamino et Pamina accèdent au rang d'initiés : «vous avez traverséla Nuit», conclut le choeur. ANALYSE un singspiel féerique et une leçon de bonheur La Flûte enchantée n'a d'autre rival dans le coeur des amateurs d'opéra que Don Juan.

Ce chef-d'oeuvre absolu est sans doute l'opéra le plus célèbre de Mozart.

Pourtant, comme l'Enlèvement au Sérail, il se réclame du genre humble et populaire du singspiel.

Dans un climat de féerie et d'humour incomparable, les personnages parlent et chantent tour à tour.

On retrouve les figures et les thèmes des contes orientaux chers au dix-huitième siècle : despersonnages doués de pouvoirs surnaturels, des génies et des fées (réunies, au premier acte, dans un trio d'unegrâce aérienne), les épreuves du héros, le combat du Bien et du Mal.

Dans ce cadre enfantin, évolue une créaturetout aussi enfantine, Papageno, l'oiseleur couvert de plumes, qui, d'emblée, se signale par sa bonne humeur : «DerVogelfânger ich ja» (Oui je suis le joyeux oiseleur).

Ce personnage nef et vantard, comique et attachant, permet depréserver, tout au long de l'opéra, la verve robuste, le ton populaire propres au singspiel.

Ainsi, le quintette du premier acte est d'une drôlerie irrésistible, avec les «Hm hm hm !» de Papageno, muselé par les fées pour avoirmenti.

L'adorable duo avec son double féminin, Papagena, au troisième acte, pétille de tendresse.

Les passagesfantaisistes ou farcesques, contrastant avec le sérieux de l'aventure des héros, renforcent les effets dramatiques.Ainsi, aux cris de fureur du méchant Monostatos (qui rappellent les imprécations grotesques d'Osmin dansL'Enlèvement au Sérail), s'oppose l'air d'entrée de Sarastro, ample et solennel.

Le faux suicide de Papageno apparaît comme une épreuve comique qui fait contrepoint aux terribles épreuves de Tamino et Pamina.

Mais si la musique deMozart exploite toutes les ressources du singspiel, elle le dépasse par le raffinement de l'orchestration, la splendeur des ensembles et des airs.

Parmi les airs célèbres, on peut retenir celui de Tamino au premier acte («Dies Bildnis istbezaubernd schôn», Ce portrait est d'une beauté enchanteresse), et celui de Pamina au deuxième acte («Ach, Ichfuhl's», Ah, je le sens...).

L'aria la plus célèbre est celle de la Reine de la Nuit au deuxième acte («Der Hôlle Rache kocht in meinem Herzen», Un enfer vengeur bat dans mon coeur), qui s'achève sur un prodigieux déploiement devocalises. Mozart transcende également les limites du singspiel en le chargeant d'un symbolisme inattendu.

Ainsi, on peut lire dans la Flûte enchantée, de façon cryptée, l'apologie des doctrines de la franc-maçonnerie, à laquelle Mozart et Schikaneder appartenaient.

A cette époque, la secte des francs-maçons était persécutée, parce qu'elle rassemblaitde nombreux intellectuels déçus par une Eglise préoccupée de pouvoir politique plutôt que spirituel.

Dans l'opéra, lesprêtres du Soleil symbolisent les francs-maçons éclairés par la philosophie des Lumières.

Les épreuves que subissentles héros, les allusions à l'Antiquité égyptienne (les mystères d'Isis et d'Osiris), la symbolique des nombres (troisappels de cuivres dans l'ouverture, trois fées, trois génies, trois épreuves, trois couples), rappellent également lesrites francs-maçons.

Pour certains, La Flûte enchantée a une signification plus ésotérique encore : Tamino représenterait l'empereur Joseph II, Pamina le peuple autrichien, Sarastro, Ignaz Von Born, grand homme descience et franc-maçon, la Reine de la Nuit l'impératrice «obscurantiste» Marie-Thérèse, et Monostatos le clergé...Par-delà les références maçonniques, La Flûte enchantée a une portée universelle.

Il n'est pas besoin d'être initiépour comprendre que Mozart y affirme sa foi en l'homme, en montrant un univers où règne une sagesse fondéesur l'amour et la fraternité.

Cette vision du monde est très manichéenne : le Soleil triomphe de la Nuit, le Bien duMal, l'Amour de la Haine.

Les épreuves douloureuses des deux jeunes gens symbolisent l'initiation à la vie :renonçant à l'enfance et à ses mensonges, ils deviennent adultes en accédant aux valeurs paternelles.

Le sageSarastro représente en effet le père idéal, dépositaire des valeurs morales mais tolérant (par opposition àl'implacable Commandeur de Don Juan).

Ses interventions, chantées d'une voix de basse profonde, pleines denoblesse et de grandeur, contrastent avec les airs excités et suraigus de la Reine de la Nuit, qui incarne l'empirematernel des passions aveugles et des séductions trompeuses.

Mozart montre l'homme à la recherche de la véritémais aussi du bonheur, hésitant entre la Raison (Sarastro) et la Passion (la Reine de la Nuit), entre un bonheur àéchelle humaine (Papageno et Papagena) et une harmonie surhumaine (Tamino et Pamina).

Cependant, commedans tous les opéras de Mozart, le message délivré par La Flûte enchantée n'est pas dépourvu d'ambiguïté.

Eneffet, l'opéra affirme la supériorité du Jour sur la Nuit, de l'amour mystique sur l'amour terrestre, mais le génie de. »

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