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LA FONTAINE : LA VIE EST UN CONTE

Publié le 22/04/2012

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fontaine

Aux suggestions du rythme se mêlent celles des sons. Peu soucieux de la rigidité malherbienne, La Fontaine n'est pas obnubilé par la symétrie des rimes : il se contente parfois d'assonances, et «oublie« même de temps à autre de faire rimer (VII, 7). Mais il joue à accoupler des mots qu'on n'imagine guère ensemble : oeuf/boeuf, Cicéron/larron, équipage/ potage; ou au calembour : pêcheur/prêcheur. Tout peut devenir jeu : « ... en son gîte songeait «, « par la patte attaché«. Le fabuliste excelle à user de termes et de tours savoureux, à découvrir ...

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« ancien protecteur, dont il sollicite en vain la grâce en 1661 (Élégie aux nymph es du Vaux) et en 1663 (Ode au roi).

Mal en cour , il gagne le Limousin et compose une prenante Relation, en prose et en vers, de son voyage.

De 1664 à 1672, La Fontaine entre au palais du Luxembourg, comme gentilhomme servant de Madame, veuve de Gaston d'Orléans (frère de Louis XIII).

Cette charge peu absorbante assure sa subsistance, sans contraindre sa liberté .

Il fréquente les salons les plus brillants .

Les « Contes » A partir de décembre 1664, le poète publie avec succès des Contes et nouvelles en vers, inspirés d'abord de Boccace et de l'Arioste, puis de noJilbreux autres auteurs.

A part ceux de 1674, saisis par la police, ces contes ne sont que lestes.

Ils reprennent des thèmes connus, quoique un peu estompés au milieu du romanesque xvne siècle : faible vertu des femmes, naïveté des filles, mésaventures de nonnes ou d'ecclé­ siastiques, etc.

La Fontaine ne prétend pas innover.

Il s'en tient même encore trop à l'uni- La Fontaine, par De Troy (Bibliothèque de Genève) .

formité du décasyllabe ou de l'octosyllabe : une telle régularité finit par lasser.

Mais les recueils comportent des merveilles de fantaisie, comme «Joconde», en vers irréguliers et d'une langue toute moderne.

Souvent inférieurs à Boccace, ces agréables jeux annoncent les conteurs libres du xvme siècle.

Le premier recueil des« Fables» (1668) A quarante-sept ans, La Fontaine fait paraître six livres de Fables choisies mises en vers, magni­ fiquement illustrées par Chauveau.

C'est un triomphe : six éditions en deux ans! Sur les 124 fables, une centaine sont empruntées à la tradition ésopique (1).

La plupart sont d'une élégante brièveté, peu ambitieuses encore.

Mais d'emblée tous les modèles sont surpassés, grâce au pittoresque, à la gaieté, à la densité poétique des touches, à l'art du dialogue, à la variété des tons et des rythmes.

En 1669, La Fontaine publie Les amours de Psyché et de Cupidon, récit mythologique où se mêlent les vers et la prose, et dont le person­ nage de Polyphile, celui qui « aimait toutes choses », semble bien être le poète lui-même : J'aime Je jeu, l'amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, il n'est rien Qui ne me soit souverain bien, Jusqu'au sombre plaisir d'un cœur mélancolique.

Il ne cesse d'écrire des contes et des fables.

Mais en 1672, sa protectrice meurt : sans ressour­ ces (il a vendu sa charge l'année précédente), il est accueilli par Mme de la Sablière, « Iris », dont le salon reçoit gens du monde, écrivains, savants et philosophes.

Pendant vingt ans (1672- 1693), La Fontaine bénéficie de ce mécénat discret.

Dans un tel milieu, il apprend beaucoup, s'initie aux philosophies de Descartes et de Gassendi, peut entendre parler de l'Orient - alors à la mode - par le médecin et voyageur Bernier.

Il publie des œuvres extrêmement diverses : un poème religieux, La captivité de saint Male (1673); des contes; un livret d'opéra, Daphné (1674), pour Lully, qu'il attaque ensuite violemment dans Le Florentin (1675); un poème 1.

Éso pe aurait vécu au v1• siècle avant J.-C., et serait l'auteur de 300 à 400 courtes fables rédigées en grec.

Ont écrit ensuite da ns ce genre les Grecs Babrius et Aphtho­ nius; les Latins Phèdre (1•r siècle ap.

J.-C.), Aviénus (n• siècle), 1 ' humanist e Abstemius (xv • siècle}, puis des fabulistes italiens ou français (xv1 • et xvn• siècles) .

La Fontaine semble ign orer les « ysopets » du Moyen Age et le Roman de Renart.. »

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