LA DE FRANCE 1870 À 1914 (Histoire)

« L'AFFAIRE DREYFUS En septembre 1894 , Mm• Bastian, femme de ménage à l'am­ bassade d'Allemagne, qui travaille pour le commandant Henry du service de contre -espionnage, lui remet une lettre trouvée dans une corbeille à papier .

Le document déchiré comprend un bordereau sur lequel figure une liste de secrets militaires proposés par l'expéditeur à l'attaché militaire allemand.

En raison de la similitude des écritures les soupçons du service de contre -espionnage se portent sur le capitaine Dreyfus d'origine juive.

Celui -ci proteste de son innocence.

Il passe en conseil de guerre en décembre 1894 et, sur la foi de documents marqués du sceau « Secret ».

il est jugé cou­ pable, condamné à être dégradé et déporté à vie à l'ile du Diable au large de Cayenne .

Cependant à Paris , le comman ­ dant Picquart est devenu chef du service de contre-espion ­ nage et il reprend le dossier Dreyfus, et il se rend compte que la similitude des écritures du bordereau et de Dreyfus n ' était pas nette tandis que l'écriture d'un autre officier, Estherazy , est identique à celle du bordereau .

Or cet officier est impliqué dans de nombreuses affaires louches, il est très dépensier alors que le capitaine Dreyfus menait une vie irréprochable et n'avait pas de besoins financiers (donc pas de mobile).

Le traître, c'est donc Estherazy.

Picquart avertit alors l'État-major qui refuse de reconsidérer l'affaire pour sauver «l'honneur de l'armée».

Ainsi commence le plus grand de tous les scandales de la Ill" République .

En effet, dans le même temps , la famille Dreyfus mène une enquête pour innocenter Alfred Dreyfus et la France se pas­ sionne : elle se divise en deux camps pour ou contre Dreyfus , pour ou contre l'Armée , pour ou contre les Juifs , pour ou contre l'Église.

(Évoquer là-dessus le fameux dessin de Caran d'Ache sur un dîner de famille à Paris en 1895 .) De son côté, le commandant Picquart ne se tait pas, il est .expédié en Afrique du Nord .

Un certain nombre d' hommes de gauche , dont Clemenceau, prennent alors parti pour Drey­ fus .

Le 14 janvier 1898 , dans sa célèbre lettre ouverte au Président de la République, publiée par l'Aurore de Cle­ menceau , Émile Zola accuse l'État-major de maintenir sciemment un innocent sous les verrous et Estherazy d'être le traître .

Estherazy est jugé mais acquitté .

Quant au commandant Henry, il fabrique des pièces falsifiées pour accabler Dreyfus et écarter toute nouvelle enquête ; mais il finit par se perdre et échoue en prison où il met fin à ses jours (août 1898).

Ceci implique une révision du procès Dreyfus.

Un conseil de guerre réuni à Rennes le juge à nouveau en 1899 et, en raison des pressions de l'opinion publique, le condamne à dix ans de prison.

Mais il est grâcié.

Dreyfus dut pourtant attendre sa réhabilitation jusqu'en 1906 , il est alors promu Commandant et reçoit la Légion d'Honneur .

Il fait la grande guerre avec les galons de colonel et vit jusqu 'en 1935.. »