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LA FRANCE DE LA BELLE EPOQUE

Publié le 14/02/2011

Extrait du document

LA FRANCE DE LA BELLE EPOQUE

 

C’est en 1919 qu’apparaît l’expression « Belle Epoque « pour désigner la quinzaine d’années qui ont précédé le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 14. Pour ceux qui ont eu à subir les horreurs de la Première Guerre, « Belle Epoque « signifie paix, stabilité du régime républicain, dynamisme de l’économie, rayonnement de la France dans le monde. L’Exposition universelle de Paris de 1900 en constitue le symbole. Malgré les divisions provoquées par l’affaire Dreyfus et la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la République est enracinée et apporte l’image d’un régime qui assure liberté, prospérité et grandeur au pays.

Qu’est-ce qui participe à l’enracinement de la République?

Quel visage offre la France à la veille du Premier conflit mondial  ?

I UNE REPUBLIQUE ENRACINEE :

.II. LA BELLE EPOQUE DU RADICALISME:

.III. PESANTEURS ET DYNAMISMES DE LA FRANCE.

 

 

 

I UNE REPUBLIQUE ENRACINEE :

 

1.     Les libertés fondamentales installées.

·        Une république qui se veut l’héritière des révolutionnaires.

-         Les républicains décident d’affirmer le régime par des mesures symboliques : la Marseillaise devient l’hymne national (1880), le 14 juillet fête nationale (1880) et le buste de Marianne est progressivement installé dans les mairies.

·        La liberté base du régime

-          Liberté de réunion et de presse en 1881. La presse devient un support essentiel d’information et de débat. Sa liberté renforce le caractère démocratique du régime. Le Petit Journal est, à la veille de la Première Guerre mondiale le leader incontesté de la presse, en juillet 1880, la presse parisienne tire à 1 947 000 exemplaires, dont 583 000 pour Le Petit Journal.

-          Loi Waldeck-Rousseau autorisant les syndicats en 1884. La Révolution avait par la loi le Chapelier interdit toute coalition ouvrière ou patronale.

-          La loi de 1901, dite loi des associations facilite la création des associations laïques non professionnelles ce qui permet la naissance des premiers partis politiques

-          La démocratie locale est renforcée par les lois de mars et avril 1884 qui permettent aux Conseils municipaux d’élire leurs maires et confirme la publicité des séances. (exception Paris).

 

  1. Un régime démocratique marqué par la laïcité

·        Une république parlementaire :

DOC 3 P 127 Organigramme des institutions de la IIIème République. Quels sont les pouvoirs ? Sur quoi repose leur légitimité ? Quelles sont les relations entre les pouvoirs que l’organigramme met en avant ?

-          L’exécutif est bicéphale, avec un président de la république élu pour 7 ans par les deux chambres réunies, irresponsable politiquement, qui détient le pouvoir exécutif mais dont les actes doivent être contresignés par les ministres chargés de leur application. Il dispose de l’initiative des lois. Il nomme et révoque les ministres. Ceux-ci ont le droit de rentrer et de parole dans les chambres.

-          Le Parlement est bicaméral : le Sénat est composé de membres inamovibles nommés par l’Assemblée constituante et d’une majorité de sénateurs élus par un collège comprenant députés et représentants des collectivités locales.  La Chambre des députés est élue au suffrage universel direct. Les deux chambres ont l’initiative des lois.

-          Le gouvernement est responsable devant le Parlement. Tout parlementaire peut interpeller le gouvernement, et le débat qui suit, entraîne le vote d’une résolution dans laquelle la Chambre exprime sa confiance ou sa défiance à l’égard du gouvernement. Ce dernier peut poser la question de confiance à la Chambre, ce qui implique qu’un vote défavorable peut entraîner sa démission.

-          Le Président peut dissoudre la Chambre après avis conforme du Sénat. Mais la dissolution de 1877* a été ressentie comme un coup d’Etat et il est peu probable que le Sénat donne son accord pour une nouvelle dissolution. Ainsi le Président voit-il son pouvoir affaibli. Or la responsabilité du gouvernement devant les deux chambres, et le jeu des alliances ont entraîne l’instabilité gouvernementale.

*1873, Adolphe Thiers royaliste devenu président de la république (en 1871) est forcé à démissionner après s’être déclaré républicain (les 2 chambres sont monarchistes). Il est remplacé par le maréchal Mac-Mahon monarchiste. En 1875, les royalistes divisés laissent un amendement constitutionnel (l’amendement Wallon) évoquer l’élection d’un Président de la République (amendement voté à une voix de majorité). En 1877, Mac Mahon dissout la chambre devenu républicaine en 1876. A la fin de l’année, les républicains remportent les élections législatives. En 1979, le sénat devient républicain. Mac-Mahon démissionne, il est remplacé par Jules Grévy, républicain.

·         Un régime marqué par une vie politique dynamique

-          La fin du 19ème siècle correspond à une phase d’apprentissage de la vie démocratique. La vie politique  s’organise autour de notables républicains. Le débat gagne les campagnes grâce au chemin de fer, à la presse, à l’éducation.

-          Les partis politiques s’organisent surtout à gauche : parti radical et radical socialiste fondé en 1901, SFIO fondée en 1905. La presse politique diffuse les idées des différents partis. En 1904, Jean Jaurès fonde l’Humanité, journal de la SFIO.

-          Des associations comme la LDH fondée lors de l’affaire Dreyfus ou la ligue de l’enseignement, des mouvements philosophique comme la Franc-maçonnerie, soutiennent la République et au besoin la défendent.

·         Un régime qui participe à la sécularisation de la société.

-          Dés 1879, budget du culte diminué.

-          Caractère religieux des honneurs militaires abrogé.

-          La loi de juillet 1880 supprime l’obligation légale de chômer le dimanche et le jour de fêtes religieuses.

-          Les prières  à la rentrée des chambres sont supprimées en 1884.

-          La même année la loi Naquet rétablit le droit de divorcer.

-          Les enterrements civils sont autorisés légalement.

-          L’école est un puissant vecteur de sécularisation (cf. I.3.)

 

 

 

 

 

 

 

 

3.      La République s’apprend à l’école

DOC 4 et 5 P 141 QUELS SONT LES OBJECTIFS DE LA LOI DE 1882?

EN QUOI L’ENSEIGNEMENT PEUT-IL ETRE CONSIDERE COMME SEXISTE ?

·         Former le citoyen

-          L’instruction primaire doit permettre à chaque citoyen de s’émanciper et d’exercer son libre arbitre. On assigne aussi à l’Ecole la mission de former le citoyen, ce qui permettra d’enraciner le régime et de rompre avec le cycle des révolutions. On y apprend les mythes fondateurs de la République à travers l’histoire, on y entretient le patriotisme, on y inculque la morale républicaine. L’école doit soustraire la jeunesse à l’influence de l’Eglise catholique qui a soutenu les régimes précédents. Ferry plaide pour une morale non confessionnelle.

 

·         La marche vers une école laïque, gratuite et obligatoire.

DOC 2 P142 CHRONOLOGIE

-          Entre 1879 et 1886 les lois vont se multiplier. Cette action vigoureuse est menée par Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique.

-          La Cie de Jésus est dissoute en 1880.

-          1879, tout département doit ouvrir une école normale d’instituteurs.

-          1880 est institué l’enseignement secondaire pour les jeunes filles.

-          Les lois du 16 juin 1881 et du 26 mars 1882 instituent la gratuité de l’école primaire, l’obligation scolaire pour les enfants entre six et treize ans et la laïcité.

-           Plus d’instruction religieuse dans les écoles publiques, mais le jeudi  doit permettre aux parents de donner une instruction religieuse à leurs enfants. 

-          1886, il est décidé que sur 10 ans le personnel  de l’Education nationale serait entièrement laïcisé.

DOC 4 ET 7 P 143 QUELLES SONT LES CRITIQUES FAITES A L’ECOLE REPUBLICAINE ? Critiques virulentes de l’Eglise « école sans Dieu «, école reste malgré tout inégalitaire, les enfants issus des classes sociales les plus défavorisées ne suivent pas d’enseignement secondaire

·         Une école critiquée

-          Les clercs sont hostiles, Mgr Dupanloup fulmine : « école sans Dieu donc contre Dieu «. A l’extrême gauche on critique une école qui ne corrige pas les inégalités.

 

 

 

.II. LA BELLE EPOQUE DU RADICALISME:

 

1.     L’affaire Dreyfus et l’arrivée des radicaux au pouvoir.

·         L’affaire Dreyfus, la République divisée.

DOSSIER P 152 ET 153 Questions 2 et 4

Doc 1 et 2 p 152  Relevez ce qui est commun entre les 2 histoires. Qu’est-ce qui fait de Dreyfus un traître pour dans le 1er document ?

Faits reprochés : espionnage au profit de l’Allemagne. Découverte d’un bordereau à l’Ambassade d’Allemagne.

Le combat commence par la famille de Dreyfus convaincue de son innocence, puis Picquart chargé de renforcer les preuves contre Dreyfus s’aperçoit de son innocence et de la culpabilité du commandant Esterhazy (1896). Mais le tournant est l’acquittement du commandant en janvier 1898.Zola écrit « J’accuse «. Les passions s’enflamment (procès Zola, création de la LDH et en face de la ligue de la patrie française. La France est coupée en 2, les frontières politiques traditionnelles sont franchies. Le Pèlerin et La Croix ont   développent depuis leur création un anti-judaïsme chrétien. La Croix se définit même comme le journal le plus anti-juif de France.  Le père Bailly en 1898 voit dans les pogroms antisémites d’Alger un « signe de Dieu «. Après le scandale de Panama se développe un antisémitisme économique. La presse catholique soutien ouvertement Esterhazy et Henry. Et il a faut attendre 1899 pour qu’un comité catholique pour la défense du droit soit créé. Le nouveau président Emile Loubet est accueilli par des sifflets à la gare Saint-Lazare. Une tentative de coup d’Etat est organisé, en février 1899, avec à sa tête Déroulède. Elle échoue. En juin, le Président de la République reçoit un coup de canne à Auteuil.

Antidreyfusards : antisémitisme et défense de l’armée (on peut défendre l’armée sans être antisémite)

Dreyfusard : défense de la justice

-          15 octobre 1894,le capitaine Dreyfus est arrêté : il est accusé d’espionnage au vu d’un bordereau ramassé dans une corbeille de l’Ambassade d’Allemagne et promettant l’envoi de documents. Dreyfus est mis en cause après une enquête graphologique plus que sommaire. Il a alors 35 ans, d’une famille alsacienne fortunée, père de deux enfants. Le vrai coupable est le commandant Esterhazy, officier d’origine hongroise, personnage très dépensier.

-          Dès le 29 octobre, le journal de Drumont place l’affaire sur le terrain de l’antisémitisme.

-          Le 19 décembre 1894, le 1er procès commence. Un expert affirme que Dreyfus a contrefait son écriture, et le colonel Henry, membre du bureau de renseignement déclare qu’il est sûr de la culpabilité de Dreyfus. A ce moment Jaurès et Clémenceau sont persuadés de la culpabilité de Dreyfus.

-          Le 5 janvier 1895, il est dégradé sous les injures de la foule et à la fin du mois envoyé sur l’île du diable.

-          L’affaire ne commence que grâce à l’obstination de Mathieu Dreyfus frère du capitaine ; de Joseph Reinach, ancien chef de cabinet de Gambetta et du colonel Picquart nommé au service de renseignement de l’Etat-major en juillet 1895.

-          En juillet 1895, le colonel Picquart, avec l’accord du général de Boisdeffre, chef de l’Etat-major, veut confirmer la sentence prononcée.

-          En mars 1896, il découvre par un document, « le petit bleu «, la culpabilité d’Esterhazy.

-          En septembre 1896, il est convaincu de l’innocence de Dreyfus, mais le général Gonse, sous-chef d’Etat-major lui demande de ne rien révéler.

-          Le 1er novembre 1896, le colonel Henry présente un faux fabriqué par ses soins dans lequel il est question « des relations avec ce juif «.

-          14 novembre 1896, Picquart est limogé. Mais un courant dreyfusard commence à se dessiner.

-          Durant l’année 1897, Picquart se défend en prenant un avocat et le camp dreyfusard s’étoffe avec, par exemple, l’école normale supérieure qui s’y rallie, de même que Clemenceau ou le vice-président du Sénat Scheurer-Kestner. Barrès reste dans le camp du refus et Jaurès ne se rallie qu’en 1898 !

-          Le 15 novembre 1897, Mathieu accuse formellement Esterhazy.

-          Mais le 11 janvier 1898, ce dernier est disculpé et acquitté. Quant à Picquart il est mis aux arrêts.

-          Le 14 janvier 1898, Zola publie dans L’Aurore, organe de Clémenceau, J’accuse. C’est un réquisitoire contre l’armée. 7 février1898, le procès Zola se déroule. Il est accusé de diffamation.

-          En août 1898, on découvre que le document d’Henry est un faux. Il est incarcéré au mont Valérien. Il se suicide. Le général Boisdeffre démissionne. Esthérazy s’enfuit.

-          Dès la fin de l’année 1898, la situation politique se durcie avec le développement de ligues d’extrême droite, anti-parlementaire et anti-dreyfusarde : le nouveau président Emile Loubet est accueilli par des sifflets à la gare Saint-Lazare. Une tentative de coup d’Etat est organisé, en février 1899, avec à sa tête Déroulède. Elle échoue. En juin, le Président de la République reçoit un coup de canne à Auteuil. Le républicain de gauche, Waldeck-Rousseau forme un gouvernement de défense républicaine composé de radicaux, de républicains progressistes, du général Gallifet qui avait pourtant participé à la répression contre les Communards en 1871 et, pour la première fois, d’un socialiste, Alexandre Millerand.

Entre le 7 août et le 9 septembre 1899, le second procès Dreyfus se déroule à Rennes. Dreyfus est déclaré coupable, mais avec circonstances atténuantes, par 5 voix contre 2. La tension était extrême pendant le procès. Emile Loubet gracie le capitaine. Ce n’est qu’en 1906 que la cour de cassation réhabilite Dreyfus.

·         Les conséquences de l’affaire Dreyfus.

-          En France, naissance  de la LDH et arrivée des radicaux au pouvoir.

-          Au plan international, naissance du sionisme.

 

2.     Le bloc des gauches.

·        Le Bloc des Gauches et sa composition.

-          Le ministère Waldeck-Rousseau a donc été constitué en 1899 pour défendre les institutions républicaines lors de l’affaire Dreyfus. Ce gouvernement comprend des républicains modérés, des radicaux et pour la première fois, un socialiste : Alexandre Millerand.

-          L’association des forces de gauche (socialistes et radicaux) est qualifiée de « Bloc des gauches «, c’est ce bloc qui remporte les élections législatives de 1902 et permet à Emile Combes de former un autre gouvernement majoritairement radical.

DOC 5 P 139 PROGRAMME DU PARTI RADICAL 2 P 147 QUELS SONT LES GRANDS TRAITS ? : lutter contre l’influence de l’Eglise, propriété individuelle, politique de réformes sociales pour corriger les inégalités. (loi  Falloux : Université contrôlée par un Conseil auquel participent 4 évêques, tout bachelier pouvait ouvrir un collège, tout laïc ayant un brevet ou tout ecclésiastique autorisé par son évêque pouvait écrire une école primaire).

-          Constitué en 1901, le parti radical et radical socialiste est le premier parti politique fondé en France. Résolument attaché au principe de la propriété privée, défenseurs des intérêts des classes moyennes, porte-parole des circonscriptions rurales, les radicaux sont hostiles à l’Eglise catholique qu’ils veulent punir d’avoir soutenu les antidreyfusards.

·         L’application d’une idéologie anticléricale

DOC 1 P 146 LOIS DE 1901 ET 1903 Montrez que la loi de 1903 est anticléricale

-        La loi de 1901, dite loi des associations facilite la création des associations laïques non professionnelles ce qui permet la naissance des premiers partis politiques. Elle impose aux congrégations une autorisation du Parlement et peuvent être dissoutes à tout moment. (Congrégation : Réunion de prêtres, de religieux, de religieuses. Les congrégations religieuses comprennent les jésuites, les oratoriens... ­ Confrérie de dévotion. Congrégation de la Sainte Vierge.) Les autorisations ne sont pas accordées et en 1902, plus de 3000 établissements catholiques sont fermés.

-        En 1904, Sous le gouvernement Combes (1902-1905), un ancien séminariste très anticlérical, la France rompt ses relations diplomatiques avec le Vatican.

DOC 3 P 147 LOI DU 9 DECEMBRE 1905. Montrez que le l’article 1 hérite de la Révolution ? Par quoi est marquée la séparation ? Quel avantage représente l’article 13 pour l’Eglise ?

-          La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat est votée en 1905, elle met fin au Concordat de 1805.  La République ne reconnaît aucun culte mais garantit le libre exercice de tous. Les biens de l’Eglise, après inventaire, doivent être attribués à des associations cultuelles.  Commencés en 1906, les inventaires des biens de l’Eglise  suscitent des affrontements. DOC 6 P 151 LES INVENTAIRES

 

 

3.     La question sociale.

·        Des réalisations sociales bien minces.

DOC 5  P 149 : LOIS SOCIALES

-          A partir de 1905, les radicaux doivent faire face aux revendications du monde ouvrier qui refuse de « manger du curé pour tromper sa faim «. Les réformes sociales sont minces : réduction à 10 heures le temps de travail dans l’industrie en 1900, à 8 heures seulement dans les mines en 1905, repos hebdomadaire en 1906, premières retraites en 1910

DOC 5 P 147 Que semble indiquer la caricature

·         Après 1905, agitation sociale, Clemenceau « briseur de grève «

-        En janvier 1905, le bloc des gauches éclate par le retrait des socialistes. C’est Georges Clemenceau, président du Conseil de 1906 à 1909 qui y fait face :

-          En 1907, des troubles éclatent dans le midi viticole. A l’origine de ces troubles, il y a la surproduction liée à l’arrivée des vins d’Algérie et le sentiment que les grands négociants sont responsables de la mévente. Le 9 juin 1907, un demi millions de manifestants défilent à Montpellier. Des émeutes éclatent ensuite, un régiment, le 17ème de ligne, se mutine.

-          En 1908, il réprime une grève de terrassiers (6 morts) plusieurs syndicalistes sont arrêtés.

-          1909, révocation par centaines les postiers en grève et les instituteurs syndiqués.

·         Des progrès malgré tout avant la guerre

-          Malgré la vie chère le niveau de vie des Français continue à progresser. Après bien des débats, l’impôt progressif sur le revenu, qui avait été proposé par Joseph Caillaux, est voté en 1914.

 

 

 

4.     Le renouveau des périls.

·        Hostilité à la « gueuse «.

-         A partir de 1910, l’importance du syndicalisme révolutionnaire et la menace de plus en plus forte d’une guerre font renaître dans le pays un puissant courant nationaliste qui fait appel à la fierté nationale et au respect de l’ordre établi. Ainsi, l’Action française de Charles Maurras attire de plus en plus de jeunes militants et d’intellectuels, convaincus de la supériorité du régime monarchique et hostiles à une République qu’ils appellent « la gueuse «.

·        La patrie en danger.

-          Les rivalités des impérialismes  européens exacerbent les tensions internationales (crises avec l’Allemagne au Maroc en 1905 et en 1911) et favorisent la montée des nationalismes. La perspective de la revanche contre l’Allemagne est ravivée.

-         Ce renouveau nationaliste, limité au départ, gagne du terrain.  En 1913, Raymond Poincaré est élu à la Présidence de la République. On le voit quand la Chambre vote en 1913 une loi étendant à trois ans la durée du Service militaire, malgré l’opposition des radicaux et des socialistes. Sous la direction de Jaurès, ces derniers s’interrogent sur les moyens d’empêcher une guerre.

-         Après son assassinat le 31 juillet 1914, au moment où l’Europe s’embrase, le journal fondé par Jaurès en 1904, l’Humanité se rallie au patriotisme général.

 

 

 

.III. PESANTEURS ET DYNAMISMES DE LA FRANCE.

 

  1. Une puissance démographique moyenne.

·        Une population en faible croissance.

-         Avec ses 28 millions d’habitants, la France de 1789 était le pays le plus peuplé d’Europe. En 1856, sa population s’élève à 36 millions. Mais en 1911, avec un peu moins de 40 millions d’habitants, elle n’est plus qu’une puissance moyenne en Europe.

-         De 1890 à 1914, elle ne gagne que 1 300 000 habitants contre 16 millions en Allemagne et 5 millions en Italie. Vieillissante, la population ne s’accroît en moyenne que de 0,1% par an, alors que celle du RU s’accroît à un rythme de 0,9%.

·        Une transition démographique précoce.

DOC 1 P 160 A partir de quelle période le taux de mortalité diminue-t-il ? Comment évolue alors la natalité ? Quel phénomène se répète plusieurs fois entre 1890 et 1914 ?

-         Ce ralentissement s’explique surtout par la baisse du taux de natalité, à peine supérieur à 20‰ à la fin du siècle.

-         Le mouvement malthusien de limitation des naissances explique en partie cette chute du taux de natalité. Il commence dans les familles bourgeoises, préoccupées d’assurer l’avenir de leurs enfants qu’elles souhaitent peu nombreux. Il s’étend aux classes moyennes puis au monde ouvrier. Seules les régions les plus catholiques du Nord et de la Bretagne sont épargnées.

-         Le recul du taux de mortalité est plus lent. Situé aux alentours de 25‰vers 1815, il atteint 17 à 18‰ en 1913. C’est seulement à partir des années 1880 que les travaux de Pasteur sur la vaccination et les progrès de l’hygiène font reculer la mortalité. Mais la tuberculose et l’alcoolisme font toujours des ravages. En 1911, comme en 1907 ou en 1900, on enregistre « plus de tombeaux que des berceaux «. Dans les milieux populaires la mortalité infantile reste élevée. A Lille, vers 1900, elle est de 380‰ dans les « courées « ouvrières.

·        Une terre d’accueil.

-         Touchée par le déclin de sa croissance démographique, la France doit faire appel, dès les années 1880, à l’immigration. En 1850, on dénombre 380 000 étrangers ; en 1911, on en dénombre 1 133 000, soit près de 3% de la population totale, des Italiens, des Belges, des Espagnols, des Polonais. Souvent rejetés, en particulier par les ouvriers qui leurs reprochent d’accepter des salaires de misère, ils alimentent le discours de tous ceux qui annoncent la décadence du pays. En 1893, des Italiens sont même massacrés à Aigues-Mortes, lors de la manifestations xénophobes.

 

  1. Une croissance économique modérée, un rayonnement culturel fort.

·         Les dynamismes de la France nouvelle.

-          Les recherches récentes soulignent que la France a suivi une voie différente de celle des autres puissances, qui lui permet cependant de se maintenir en 1913 à la quatrième place mondiale. De 1871 à 1914, le taux de croissance du PIB par tête, 1.4%, est inférieur à celui de l’Allemagne (1,7%) mais supérieur à celui de la Grande-Bretagne (1,2%).

-          Même si elle a connu un fort ralentissement des années 1870 à 1890, l’activité repart à un rythme élevé des années 1890 à 1914. La France enregistre alors des réussites remarquables dans l’automobile, avec Panhard, Peugeot et Renault, dans le caoutchouc avec Michelin, l’industrie de l’aluminium dans les vallées alpines, l’aviation avec Bréguet et Farman et le cinéma avec Pathé et Gaumont. En outre les exportations représentent le taux du PIB le plus élevé en Europe (15%).

·         La France transformée par le rail.

-          Accélérée sous le Second Empire, une véritable révolution des transports transforme le territoire national. En 1842, une loi fixe les grandes directions des « lignes principales « de chemin de fer et précise les rôles respectifs de l’Etat et des six compagnies ferroviaires (Nord, Est, Ouest, Midi, Paris-Orléans, PLM). En 1870, environ 17 500km sont en place. En 1913, on compte 59 000 km de voies ferrées. La densité du réseau ferré est alors la plus élevée d’Europe. Véritable industrie, le chemin de fer emploie 360 000 personnes, dispose de plus de 14 000 locomotives et de 42 000 wagons.

-          Les progrès sont aussi sensibles en ce qui concerne les routes et les voies d’eau navigables. Le réseau vicinal (538 000 km en 1914 contre 330 000km en 1872) a désenclavé les campagnes, favorisé la spécialisation des activités locales et renforcé l’unité nationale. La bicyclette, apparue au début des années 1890, connaît un succès considérable qui témoigne du désir de mobilité. En 1914, 3.5 millions sont déjà en circulation.

·         Le foisonnement culturel.

-          Diversité de la création littéraire Barrès qui rejette le monde moderne, Anatole France soutien de la République, Apollinaire et Gide lancent de nouvelles revues littéraires, Proust invente un style nouveau.

-          Avant-gardes picturales avec le « fauvisme « de Matisse, « cubisme « de Braque, ou musicales avec Fauré, Debussy ou Ravel.

-          Art Nouveau des architectes ou décorateurs.

-          Paris avec ses trois millions d’habitants est la vitrine de la France nouvelle, elle est une capitale culturelle qui attire les artistes du monde entier : Stravinsky fait jouer le Sacre du Printemps, Diaghilev fonde « les ballets russes « avec Nijinski, Chagall, Picasso, et Modigliani peignent à Paris .

 

  1. Une puissance coloniale.

a.         Le deuxième empire colonial :

DOSSIER COLONISATION P 164 ET 165 QUESTIONS 2 ET 3 

-         La conquête a été voulue et menée par les républicains opportunistes à partir des années 80. Jules Ferry mit toute son énergie au lancement du mouvement. Les raisons ont été multiples : économique (matières premières et débouchés), intellectuelles (passion de la découverte, évangélisation, actions sanitaires, lutte contre l’esclavage, dans une époque ou l’idée de supériorité de l’homme blanc s’imposait), politique (perte de l’Alsace-Lorraine).

-         Entre 1880 et 1914 se situe la période de fièvre coloniale : la Belgique, l’Allemagne et l’Italie entrent dans la course coloniale.

CARTE DES EMPIRES COLONIAUX P 165

-        Ainsi les conquêtes se multiplient de 1880 à 1885, puis après 1890 : En Afrique du Nord, la Tunisie devient officiellement un protectorat en 1883 au grand dam des Italiens. L’intérêt pour le Maroc n’aboutira qu’en 1912. (Algérie conquise entre 1830 et 1857) . En Afrique occidentale, l’expansion se fait à partir du Sénégal et permet le contrôle du Mali, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Dahomey, du Niger, de la Haute Volta, et du Tchad. En Afrique équatoriale, ouverture de la rive droite du Congo (futurs Gabon, Congo, Oubangui-Chari). Madagascar est annexée en 1896. (début de la conquête sous le Second Empire, Nouvelle Calédonie annexée en 1853). En extrême Orient en 1883 une expédition est envoyée par Jules Ferry au Tonkin. Après deux ans de guerre contre l’Annam et la Chine (conflit qui voit le gouvernement Ferry tomber en 1885 suite au revers militaire de Long Son) l’Annam et le Tonkin deviennent des protectorats. Il faut attendre 1893 pour que le Laos deviennent lui aussi un protectorat . (Implantation en Cochinchine qui se termine en 1867 et au Cambodge où un protectorat est établi en 1863).

-        La France est donc une puissance impérialiste. L’impérialisme passe par une domination économique (division international du travail, investissements de capitaux comme ceux de la France qui atteint 8 milliards de francs en 1914, ou mieux, ceux du RU qui s’élèvent à 52 milliards, une domination culturelle : diffusion du christianisme par les missionnaires, du Français par les écoles, l’Anglais devenant la langue international du commerce et de la diplomatie, et politique (colonies).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES INSTITUTIONS

DOC 3 P 127 Organigramme des institutions de la IIIème République.

Quels sont les pouvoirs ? Sur quoi repose leur légitimité ? Quelles sont les relations entre les pouvoirs que l’organigramme met en avant ?

 

 

 

L’ECOLE

DOC 4 et 5 P 141 Quels sont les objectifs de la loi de 1882 ? En quoi cet enseignement peut être considéré comme sexiste ?

 

DOC 4 ET 7 P 143  Quelles sont les critiques qui sont faites à l’école républicaine ? Qui les fait ?

 

 

L’AFFAIRE DREYFUS

DOC 1 ET 2 P 152 Question 2,3 et 4.

 

LOIS  DE 1901 ET DE 1905

DOC 1 P 146 LOIS DE 1901 ET 1903 Montrez que la loi de 1903 est anticléricale

DOC 3 P 147 LOI DU 9 DECEMBRE 1905. Montrez que le l’article 1 hérite de la Révolution ? Par quoi est marquée la séparation ? Quel avantage représente l’article 13 pour l’Eglise ?

 

 

CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE

DOC 1 P 160 A partir de quelle période le taux de mortalité diminue-t-il ? Comment évolue alors la natalité ? Quel phénomène se répète plusieurs fois entre 1890 et 1914 ?

 

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