La Franche-Comté et son histoire

« UNE POSSIIU OIIGINE DU MOT • FUNCIIE-COII'd• • C'est dans une charte de 1366 qu'apparalt pour la première fois dans un éait le terme • Franche­ Comté •.

mais en réalité sous la forme • France-Comté».

• C'est la comtesse Marguerite, petite fille d'Otton IV, alors héritière du comté de Bourgogne, qui parait avoir introduit œtte expression dans les documents officiels.

rdle du roi de France Philippe le Long et donc princesse française, Marguerite, qui s'entoure de conseillers français.

n'hésill! pas à prendre conseil à la cour de France .

Ble semble avoir voulu affirmer, à l'égard de l'Empire qui la convoite, que la province est pour elle en fait et non en droit un comté français.

Le mot • France­ Comté • aurait pris au xv• siècle la forme • Franche-Comté • car à œtte époque, la province était réunie au dudlé de Bourgogne, dont la langue changeait les •C • en • CH •.

• En 1665, arguant du lait que son épouse M11rie-T11énu est la fille du roi d'Espagne , Louis XIV entend faire valoir ses droits sur la Franche­ Comté.

Trois ans plus tard, Louis XIV -------------r-------------1 se lance à l'assaut de la Province.

• Pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), le comté est ravagé par les Anglais et dépeupl é par la peste noire de 1349 .

• En 1361 , le duché est rattaché au domaine royal, tandis que le comté entre dans les domaines de Marguerite 1 " , sœur de Jeanne Il et veuve du comte de Flandre : c'est à cette époque, en 1366 , qu'apparaît le nom de "Franche-Comté» peut-être en référence aux exemptions fiscales dont bénéficie alors la région.

En 1369, le duché et le comté sont de nouveau réunis après le mariage de Marguerite Il (petite-fille de Marguerite 1" ) avec 1'1111/ppe le H11rdi, .--.,..,,-,...,--. le nouveau duc de Bourgogne.

Pendant les périodes de réunion des deux provinces , les ducs ­ comtes de Bourgogne réduisent à néant les contestations de la noblesse féodale, augmentent les impôts, améliorent l'administration et fondent une université à Dole en 1423 et un baillage dans cette même ville .

À cette époque, la Franche-Comté connaît une réelle prospérité .

LEs H.usaouiG ·la mort de Charles le Téméraire d evant Nancy en 1477 met un terme à la réunion du duché et du comté : en effet le roi de France Louis Xl en profite pour occuper la Franche­ Comté.

Toutefois , ce dernier revient aux Habsbourg avec le mariage de Marguerite, fille du Téméraire, et de Maximilien d 'Autriche .

les Français entament donc leur repli , mais sont de retour en 1479.

• En 1491 , Cbtlrles VIII (fils de Louis Xl) épouse Anne de Bretagne alors qu'il a été convenu, en 1482, qu'il devait se marier avec Marguerite d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien.

Furieux , ce dernier envahit la Franche-Comté .

Charles VIII la lui cède lors de la conclusion du traité de Senlis en 1493 .

lors de la minorité de Charles d 'Autriche (futur Charles Quint) il revient à Marguerite d'Autriche d'exercer le pouvoir .

• En 1519 , Charles d'Autriche , qui possède déjà la Comté et les Flandres (héritage de son père ), devient roi d 'Espagne (héritage de sa mère ) et hérite à la mort de Maximilien des domaines des Habsbourg.

À 19 ans, il est élu empereur d'Allemagne sous le nom de Cbtlrles Quint .

Sous son règne, la Comté est prospére , l ' artisanat et le commerce se développent.

Intégrée dans un immense Empire sous l'autorité des Habsbourg.

malgré la lourdeur de la bureaucratie et l'éloignement de l'autorité , la Franche-Comté connaît une autonomie qui se traduit par une représentation de la noblesse locale dans les organes décisionnels .

Le parlement est composé de familles comtoises dont la plus illustre est celle des Granvelle.

Pendant toute cette période , l'exploitation des gisements minéraux, le développement des industries du fer, les progrès de l'agriculture (fabrication du fromage) apportent la prospérité au pays et à ses habitants .

Une architecture civile , inspirée de la Renaissance italienne , s'implante dans les villes , en particulier à Besançon (hôtel Montmartin , palais Granvelle) , à Gray (hôtel de ville) , à Dole (hôpital) .

La mainmise des Habsbourg a pour conséquence l'échec total de la Réforme, sauf dans le pays de Montbéliard , rattaché au Wurtemberg .

En bordure des Cantons suisses, la Franche-Comté devient même un des pôles de la Contre-Réforme .

DANS LA MOUVANCE DE L'ESPAGNE • En 1556 , à la fin du règne de Charles Quint , la Franche­Comté revient à la branche espagnole de la maison des Habsbourg en la personne de l'li/lippe Il.

Mais l'hostilité de la France à l'égard des Habsbourg est à l'origine d 'une première intervention française menée par Henri IV.

Lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648), la France, en guerre contre l'Espagne , attaque la Franche­ Comté en 1635 .

Mais la résistance de Dole (1636) contraint finalement les Français à évacuer la région en 1644 .

!.:Espagne se voit reconnaître officiellement la Franche-Comté dans le cadre du traité des Pyrénées de 1659.

Mais c'est un échec et le traité d'Aix· la-Chapelle conclu le 2 mai 1668 confirme l'Espagne dans ses droits .

En 1674, en guerre avec l'Espagne, Louis XIV fait une deuxième tentative pour s'emparer de la province .

Cette fois l'allaire est plus heureuse et l'Espagne est contrainte de céder définitivement par le traité de Nimègue (1678) la Franche-Comté à la France .

Besançon devient la capitale de la province au détriment de Dole.

Toutefois, la région de Montbéliard, comté de la maison de Wurtemberg.

reste acquise à cette dernière.

LA FRANCHE-COMTÉ FRANÇAISE DE LOUIS XIV À LOUIS XVI • Sous le règne de louis XIV, l'histoire de la Franche-Comté est marquée par l'annexion des Quatre- Terres (seigneuries du pays de Montbéliard) et par une recrudescence des persécutions contre les protestants.

• Avec l 'avènement de louis XV, la résistance des Francs -Comtois aux décisions émanant de Versailles se durcit.

!.:année 1752 voit la fondation de l'académie des sciences et belles­ lettres et des arts à Besançon .

• À partir de 1774 et du règne de Louis XVI, la province connaît un nouvel essor économique dont témoignent notamment la construction par ledoux des Sllll•es rt~y11les d 'Arc-et-Senans et la création de la première usine d'horlogerie de Frédéric Japy .

C'est donc un «pays» prospère que surprend la Révolution.

DE LA lltvoLUnON AU SECOND EMPliE • Dès janvier 1789 , alors que les derniers états de Franche-Comté viennent de se séparer, la province est le théâtre de mouvements de mécontentement des paysans contre les droits seigneuriaux .

En juillet la tension monte encore avec la multiplication des troubles agraires.

• En 1790, l'admin istration révolutionnaire procède au découpage de la province en trois départements , Haute-Saône , Jura et Doubs.

Bien que ce découpage corresponde globalement aux vœux de la population , Besançon s'en irrite car la ville n 'est plus que le chef-lieu d 'un département- le Doubs-, un sol «hérissé de montagnes ».

• En 1793 , la France annexe militairement le pays de Montbéliard .

Au représentant de la république lui disant apporter la liberté , le maire de Montbéliard répond par une formule destinée à passer à la postérité : "Nous la connaissons de plus longue date et nous la tenons de nos princes .» Cette même année voit la rébellion fédéraliste du Jura et l'émergence d'une «Petite Vendée » dans le Haut­ Doubs (Morteau et ses environs) .

·À la fin des guerres napoléoniennes , Besançon est assiégée en 1814 ce qui ouvre l'occupation de la province aux armées coalisées.

En 1814-1815, les traités de Paris se traduisent par une réorganisat ion des territoires de l'ancien comté de Montbéliard.

• le second Empire est marqué par la création, en 1854, de la Compagnie des forges de Franche-Comté , le développement de la lunetterie à Morez et la fabrication de la pipe à Saint-Claude.

Parallèlement l 'extension des fruitières s 'achève sur les plateaux comtois .

En 1860 , le premier transjurassien reliant Dole à la Suisse est achevé.

DE LA Ill' ltpUBUQUE À NOS JOUIS • la guerre qui éclate en 1870 avec la Prusse se traduit par une nouvelle invasion de la Franche -Comté, dont le siège de Belfort reste l'un des événements majeurs .

la résistance héroïque du colonel Denfert-Rochereau devant 40 ooo Allemands force certes l'admiration de ses adversaires, mais ne peut éviter la capitulation .

Leur courage est immortalisé par le célèbre lion de Bartholdi.

la résistance de Belfort permettra à la ville de rester fnltrfll/se après l'annexion de l'Alsace et •• iiiio; .._..:.., ~ de la Moselle.

En 1871, les combats font rage à Héricourt et Villersexel.

Mais rien ne peut empêcher l'internement de l'armée de Bourbaki en Suisse .

Par ailleurs , une centaine de communes sont détachées du Haut-Rhin , annexé par la Prusse , pour constituer le Territoire de Belfort • Avec la paix, la région renoue avec la prospérité .

En 1877la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM) s'Installe à Belfort Dix ans plus tard, la première automobile sort des usines Peugeot.

De 1905 à 1908, la province connaît des crises sociales à répétition sous la forme d'une vague de grèves à Besançon, chez les typographes , les horlogers et les ouvriers des soieries .

• Au lendemain de la Grande Guerre , à laquelle la région aura payé un lourd tribut, Belfort et ses environs sont érigés en départements sous le nom de Territo ire de Belfort formant ainsi un quatrième département comtois (1922).

La région confirme sa vocation industrielle avec le rapprochement en 1928 de la SACM et de la Compagnie française Thomson-Houston qui débouche sur la création à Belfort d 'Alsthom qui se spécialise notamment dans la fabrication de locomotives .

• la Seconde Guerre mondiale voit l'occupation allemande de la Franche-Comté , ce qui a pour effet de couper la retraite des armées françaises gagnant le Midi en longeant la frontière suisse.

La Franche-Comté se trouve coupée en deux par la ligne de démarcat ion et devient par sa proximité avec la Suisse une région de passage.

De nombreux maquis voient alors le jour .

le 8 septembre f-------------11944, l'armée du général De Lattre de Tassigny libère Besançon.

LE JUU ET LA UPuiUQUE DE LA UUIACIE • Le 11 décembre 1792, quelques mois après la déclaration de la guerre à I'Autridle , la • République libre et indépendante de la Rauracie •• première des républiques sœurs à rejoindre la Révolution française.

est proclamée.

8le comprend les régions de Porrentruy, Saint-Ursanne, Delémont,laufon et les Franches­ Montagnes.

Selon le • vœu librement émis par le peuple SOIM!rÛl du pays de Porrentruy • .

la Convention prend acte de son annexion à la France le 23 mars 1793.

Le nouveau département prend le nom de Mont-Terrible .

• En février 17'11,le pays de Montbéliard est incorporé au Mont-Terrible.

En octobre.

les troupes françaises occupent le sud de l'tvêché, qui devient partie intégrante du département • Le 171évrier 1800, le petit département du Mont-Terrible est réuni à celui du Haut-Rhin.

La préfecture en est Colmar; Porrentruy et Delémont deviennent deux des cinq sous-préfectures.

En novembre , la conquête par les Alliés du nord du département du Doubs achève la llbél'tltltm de la Franche-Comté .

• À partir des années 1950, l'évolution de la Franche-Comté ne diffère guère de celle des autres provinces françaises .

On retiendra ici quelques jalons emblématiques, dont l'Inauguration du barrage de Chatelot (1950), la création de la région administrative actuelle (1960), l'élection d'Edgar Faure comme député de Pontarlier (1967) , le long conflit social chez les Lip (1973-1976) , la mise en place du tronçon Belfort-Montbéliard de l'autoroute A36 (1973), la présidence d'Edgar Faure à la tête du conseil régional (1973-1981 ), la première liaison Paris-Besançon en TGV (1981) .. »