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François Dubet, Les places et les chances. Repenser la justice sociale

Publié le 15/02/2012

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Le livre présenté ici est Les places et les chances : Repenser la justice sociale écrit par François Dubet et publié par les éditions La République des idées/Du Seuil. Il fut publié pour la première fois le 11 février 2010.

 

 

François Dubet, né le 23 mai 1946 à Périgueux, est un sociologue français, professeur à l'Université Bordeaux II, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et membre de l’Institut Universitaire de France. Il a fait partie du groupe d'experts pour la refonte du programme de seconde de sciences économiques et sociales dans le cadre de la réforme du lycée voulue par le ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel. Il en a démissionné après que le programme a été rendu public et a suscité de vives réactions dans le corps enseignant. 

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« Le premier modèle de la justice sociale est centré sur les places qui organisent la structure sociale, c'est- à-dire sur l'ensemble des positions occupées par les individus, que ceux -ci soient des femmes ou des hommes, des jeunes ou des moins jeunes...

Cette représentation de la justice sociale invite à réduire les inégalités de revenus, de conditions de vie, d'accès aux services, de sécurité...

qui sont associées aux positions sociales occupées par des individus bien différents sous de nombreux aspects : les qualifications, le sexe, l'âge, le talent...

L'égalité des places cherche à resserrer la structure des positions sociales sans faire sa priorité de la circulation des individus entre les diverses places inégales.

Ici, la mobilité sociale - la possibilité de changer de position sociale au fil des générations - est une conséquence indirecte de l’égalité sociale.

En un sens , il s'agit moins de promettre aux enfants d' ouvriers qu'ils auront autant de chances de devenir cadres que les enfants de cadres eux -mêmes, que de réduire les écarts entre les conditions de vie et de travail entre les ouvriers et les cadres, entre les salariés et les patrons.

Il s'agit moins de perm ettre aux femmes d'occuper à parité les emplois aujourd'hui réservés aux hommes, que de faire que les emplois occupés par les femmes et par les hommes soient les plus égaux possible.

La seconde conception de la justice, celle qui s'impose progressivement aujourd'hui, est centrée sur l'égalité des chances offerte à tous d'occuper toutes les pl aces en fonction du mérite.

Il vise moins à réduire l'inégalité des positions sociales qu'à lutter contre les discriminations qui font obstacle à la réalisation du mérite permettant à chacun d'accéder à des positions inégales au terme d'une compétition équitable dans laquelle des individus égaux s'affrontent pour occuper des places sociales hiérarchisées.

Dans ce modèle, la justice commande que les enfants d'ouvriers aient les mêmes chances que les enfants de cadres de devenir cadre à leur tour sans que l'écart de position entre les ouvriers et les cadres soit en jeu.

De même, le modèle des chances implique que les femmes soient présentes à parité à tous les échelons de l a société sans que l'échelle des activités professionnelles et des revenus elle- même soit transformée.

François Dubet conclut son ouvrage en prenant parti pour le modèle des places .

D’une part parce que l’égalité matérielle est bonne en soi : moins de cons ommation ostentatoire puisque les inégalités sont moins grande, une meilleure santé pour tous, dynamise la démocratie, atténue les tensions entres groupes sociaux..

D’autre part parce qu’elle est la meilleure façon d’assurer l’égalité des chances, en limitant les écarts entre. »

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