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Franz KAFKA : Lettres à Milena

Publié le 24/09/2012

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kafka

Milena n'était pas faite pour la promiscuité amoureuse et intellectuelle des cafés littéraires de Vienne, dans les années de déchaînement qui suivirent 1918 ; elle ensouffrait. Sa grande époque datait probablement de plus vieux, de Prague où elle n'était encore qu'une toute jeune fille. Elle gaspillait alors d'incroyable façon : la vie, l'argent, les sentiments, ceux qu'elle éprouvait elle-même aussi bien que ceux qu'elle inspirait (dont elle usait à son caprice, en propriétaire absolue). Ce n'est pas pourtant sans rai son qu'il arrive à Kafka de l'appeler "maman". Dans les le ttres où il le fait , il dit qu 'e lle possède la vertu "de ne pas pouvoir rendre malheureux", et cela aussi c'est très vrai ; ....

kafka

« Kafka.

pho to Cine llo 1 Si pa lcono L e fait que Mi/ ena J esenska-Pollak n'était pas encore prê te à se s épar e r d 'Ern st P ol/ak su s­ pendit sa pas s io n p o ur Kafka, avec le quel , en outr e, un e vi e e n commun re ­ pré sen tait d e trop g rand s sacrifi ces .

lllu st mtion J .

Simon Le livre La rédaction d'une passion L a correspondance entre Kafka et Mi lena comme nce en avril 1920 , à Merano, sur un ton purement amical, celui d'une sympathie réciproque, personnelle et même profession­ nelle.

En effet, Mi lena fut d'abord la traductrice en tchèque des œuvres de Kafka , dont elle avait , ava nt ses contemporains, pressenti le génie.

Kafka séjournait pour une cure à la pension Ottoburg , où l'on so igna it son affectio n pulmonaire.

Avec son retour à Prague , leurs relations évoluent très rapidement en un amour passionné , qui est moins reflété que réalisé par ces lettres : de fa it, quelle qu'ait pu être la fré quenc e de leur s ren­ contres , leur liaison resta principalement épistolaire, comme celles de Werther ou de Kierkegaard.

La corresponda nce finit aussi rapidement, au bout de peu de mois, sans que 1 'un ni l ' autre eussent jamais rien renié de leur amour.

Le rôle de Milena C e n'est pas pour le plaisir de séduire que Milena s'attache à Kafka, qu'elle intrigue et trame à so n insu l 'éc hev eau diffus d'une passion dont la "vict ime" est à peine consc ie nt e­ comme, lors de cette dernière semaine de Franz à Merano, quand Mi lena 1 'empêche de fuir et le force à venir à Vienne .

C'est véritablement parce qu' elle aime que Milena enserre Franz dans les rets de sa passion.

Or celle-ci est douloureuse, car c'est l e seu l moyen de rejoindre Kafka, cet "élu de la souf­ france " ; non plus par une simp le amitié, comme dans les hôtels de Vienne ou les bois de Gmünd, mais bien par une communion des êtres, jusque dans leur enfer.

Aussi Milena contracte-t-elle une maladie pulmonaire, seulem ent parce qu'il en a une ; du moins imagine-t-elle avec tant de violence qu 'elle est atteinte qu'elle en crache le sang .

Les L eures à Mi/ena sont un "chaudron de sorcière" où bout cette mixture de tourments, de persécution , de "mea culpa", de crainte , de poisons infernaux, de félicité, d'adoration et de panique dont Kafka s'est fait le cu isinier.. »

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