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FREUD: la vérité ne peut pas être tolérante

Publié le 08/04/2005

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freud
Du point de vue de la science, comment ici ne pas critiquer, rejeter et démentir ? Il est inadmissible se prétendre que la science n'est que l'une des branches de l'activité psychique humaine et que la religion et la philosophie en sont d'autres, au moins aussi importantes, où la science n'a rien à voir. De cette façon, science, religion et philosophie auraient des droits égaux à la vérité et tout homme pourrait librement établir des convictions et placer sa foi. C'est là une opinion jugée extrêmement élégante, tolérante, large et dénuée de préjugés mesquins ; malheureusement, elle s'avère insoutenable et c'est à elle qu'incombent tous les méfaits d'une représentation antiscientifique de l'univers, représentation dont elle se montre d'ailleurs, au point de vue pratique, l'équivalent. En effet, la vérité ne peut pas être tolérante, elle ne doit admettre ni compromis ni restrictions. La science considère comme siens tous les domaines où peut s'exercer l'activité humaine et devient inexorablement critique dès qu'une puissance tente d'en aliéner une partie. FREUD
freud

« de position.

Ce que dit la science ne vaudrait pas plus, que ce que dit la religion, ou la philosophie.

Si onsuivait cette ligne, alors savoir (scientifique), foi (religieuse) et conviction (philosophique) s'équivaudraient.C'est cela la fonction de l'opinion : diluer les frontières, provoquer la confusion des valeurs.Sous prétexte de consensus l'opinion part en guerre contre la science (en ayant « une représentationantiscientifique de l'univers »).

Cette situation de fait implique, pour Freud, une réplique de la science.L'épistémologie maintient les frontières, défend les spécificités des domaines, et assure par là la prééminencede la science. 3.

Mais il n'y a pas d'autre moyen de se défendre des prétentions de la religion et de la philosophie qu'enpassant à l'attaque pour restaurer les vrais droits de la science.

Tel est du moins la position (de parti pris) deFreud.Autrement dit, si la thèse de l'opinion est qu'il y a trois domaines qui se valent (la science, la religion, laphilosophie), la thèse de Freud est qu'il y a un seul domaine, celui de la science, qui ne doit connaître aucunefrontière et qui « considère comme siens » tous les domaines où peut s'exercer l'activité humaine.Il n'y a, pour Freud, qu'un seul domaine : celui de l'ensemble des activités humaines, qui relève de la science.Ce qui signifie qu'il n'y a aucune spécificité de la religion ou de la foi, aucun domaine propre où elles pourraientexercer leurs prérogatives ; elles doivent toutes se soumettre à la loi de la science.Aussi, l'attaque qu'au nom de l'opinion tentent de mener la religion et la philosophie, fait-elle l'objet d'unecinglante réplique, celle de la science qui, attaquée, contre-attaque en usant des armes de la critique.

Intérêt du texte Il est dans cette thèse apparemment paradoxale, selon laquelle la vérité est parfois intolérante.

C'est que tropsouvent, sous prétexte qu'il est bon d'être tolérant, se glisse une attaque en règle contre l'exigence scientifique dela recherche de la vérité.

On passe ainsi d'une réflexion sur la morale à une conceptualisation des enjeux de lascience. Mise en question Mais l'opposition à la science n'a pas la même force selon qu'elle émane de la religion ou de la philosophie.

Et dansce passage, tout au moins, Freud n'opère pas cette distinction.Cependant, la vraie question est celle des instances : on dirait volontiers aujourd'hui que la science ne se situe passur le même plan que les autres activités humaines de culture.

Et que la notion de tolérance, si elle a un sens pource qui concerne la religion, ou la philosophie, n'a aucun sens pour la science dont la seule exigence doit être celledu vrai. Conclusion Ce texte témoigne bien de la volonté freudienne d'investir des domaines qui jusqu'alors ne paraissaient pas pouvoirrelever d'une approche strictement scientifique : le rêve, les actes manqués, les lapsus, et, d'une manière générale,les symptômes de l'arrière-monde.Mais cette volonté hégémonique de tout expliquer par la psychanalyse, ayant été contestée de toutes parts, amèneFreud à affirmer fortement que la vérité doit, s'il le faut, être intolérante. FREUD (Sigmund). Né à Freiberg (Moravie), en 1856, mort à Londres en 1939. Agrégé de neuropathologie en 1885, il suivit à Paris les cours de Charcot et s'intéressa à l'étude de l'hystérie.

Ilfonda en 1910 l'Association Psychanalytique Internationale.

Il fit une série de cours aux États-Unis, devintprofesseur et, en 1920, professeur extraordinaire à l'Université de Vienne.

Il dut quitter l'Autriche en 1938.

-L'apport incalculable de Freud à l'histoire de la pensée consiste dans la création de la psychanalyse, qui est à la foisune psychothérapeutique, une « psychologie abyssale» exploratrice de l'inconscient et une théorie psychologique.

-Les composants psychiques de la personnalité sont : le moi, le ça et le surmoi.

L'inconscient est un systèmestructuré, qui se révèle par les rêves, les actes manqués.

Freud a insisté sur le rôle de la sexualité dans les conflitsde l'inconscient, les refoulements et les complexes.

Freud a eu l'immense mérite d'écarter« la dangereuse psychosede la dissimulation ». Oeuvres principales : Etudes sur l'hystérie (en coll.

avec Breuer, 1895), La science des rêves (1900), Psychopathologie de la vie quotidienne (1904), Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905), Totem et Tabou(1913), Au-delà du principe du plaisir (1920), Psychologie des masses et analyse du Moi (1921), Le Moi et le Soi. »

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