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FUSTEL DE COULANGES: ANTHOLOGIE

Publié le 26/01/2012

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FUSTEL DE COULANGES (1830-1889). - Professeur à la Faculté des Lettres de Paris. Il a écrit : la Cité antique, Questions historiques, Histoire des Institutions politiques de l'ancienne France. Histoire des Institutions polltiques de l'ancienne France.

Il ne faudrait donc pas nous représenter la Gaule opprimée, asservie, bouleversée, par la conquête.. Jugeons ces événements, s'il est possible, non d'après les idées de l'esprit moderne, mais d'après celles des générations qui les virent s'accomplir. Il n'est pas probable que les hommes aient regretté très vivement leur ...

« nationalité perdue, car ils n'avaient jamais fonné une nation Ils ne concevaient guère d'autres corps politiques que leurs etits Etats ou leurs cités, et le patriotisme pour la plupart d'ent e eux n'avait pas d'objet plus élevé.

Là était l'horizon de leurs nsées, de leurs devoirs, de leur amour, de leurs vertus civique .

Leur âme ne se fût sentie déchirée que si des corps politique avaient été brisés par le conquérant.

Non seulement Rome ne les/détruisit pas, elle leur laissa même, sauf des rares exceptions, leur orga­ nisme et toute leur vie intérieure.

Il n'y eut presque aucun Etat gaulois qui disparut.

Dans chacun d'eux, les habitudes, les tradi­ tions, les libertés même se continuèrent.

La plupart des hommes, dont les pensées et les yeux ne dépassent jamais un cercle fort étroit, ne s'aperçuçent pas qu'il y eût un grand changement dans leur existence.

· · Il est vrai que chacun de ces Etats gaulois était désormais subordonné à une puissance étrangère.

Quelques âmes élevées durent en gémir: mais la majorité des hommes s'accommoda volontiers de cette situation.

Ils comparèrent le présent au passé et ils furent surtout frappés de voir cette différence que le passé avait été plein· de troubles et de souffrances et que le présent était calme et paisible.

Il n'y avait plus lieu de se combattre pour des rivalités de cités.

On ne parlait plus de se déchirer pour la cause aristocratique ou pour la" cause populaire.

L'indépendance avait été la guerre perpétuelle; 1 'Empire romain fut la paix.

L'ensemble.

- Cette page de Fustel de Coulanges est tirée de sa grande œuvre de l'Histoire des InstitutionS politiques de l'ancienne France.

Elle est caractéristique de son esprit et de sa compréhension du passé, car tout ce morceau fait admirablement ressortir l'état de la Gaule au moment de la conquête romaine, les sentiments des Gaulois et les conséquences de la domination de Rome.

Fustel mani­ feste ici la grande lucidité de sa pensée, la clairvoyance de son juge­ ment.

Il s'oppose aux thèses partiales de Thierry et des historiens romantiques en général, il rend justice à la magnifique œuvre romaine et ne se laisse égarer ni par son imagination, ni par sa sensibilité.

Le style.

- Le style de Fustel de Coulanges reflète la clarté de sa pensée : il est simple, pur, naturel; les termes en sont faciles, sans vaine recherche d'une couleur locale toujours plus ou moins conventionnelle, sans affectation de pittoresque.

Il coule comme une belle source calme et profonde.

Les mots: cités : ne veut jamais dire villes chez les Gaulois, mais nations.

civique : tout ce qui concerne Je ci­ toyen, qualités du bon citoyen.

organisme : administration quand il s'agit d'un Etat.

' cause aristocratique : parti des no­ bles, le Sénat des cités gauloises.

cause populaire : parti des dicta: teurs qui s'appuyaient sur le suf­ frage de la masse.

indépendance : avant la conquête romaine, la Gaule, quoique théori­ quement indépendante, ne l'était pas en fait, car eUe était déchirée par )es rivalités des Etats entre eux, et les rivalités de partis, à l'intérieur de chaque Etat.. »

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