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Gabon

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Gabon, pays d’Afrique équatoriale, ouvert sur l’océan Atlantique, dont plus des trois quarts du territoire sont couverts par la forêt dense. Sa capitale est Libreville.

Le Gabon est limité au nord-ouest par la Guinée équatoriale, au nord par le Cameroun, à l’est et au sud par la république du Congo.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief et hydrographie

Le Gabon couvre une superficie de 267 667 km². Il s’étend sur deux zones géographiques distinctes : le tiers occidental du pays est une région de basses terres bordant 885 km de côtes ; les deux tiers restants occupent le bassin sédimentaire de l’Ogooué. Le fleuve, né au Congo, coule parallèlement à l’équateur, pour se jeter dans l’Atlantique à Port-Gentil. Il sépare les monts de Cristal, s’élevant au nord-ouest à 900 m d’altitude, des monts Du Chaillu, culminant au sud à 972 m (mont Iboundji). Les monts de Cristal se prolongent par les crêtes du Mayombe. Le nord-est du territoire se caractérise par des plaines et des collines. L’Ogooué, navigable jusqu’à N’Djolé, à l’entrée de la plaine, reçoit de nombreux cours d’eau qui prennent leur source dans les massifs gabonais.

2.2 Climat

Le Gabon est soumis à un climat équatorial, chaud et humide. La température (26 °C) ne varie que légèrement au long de l’année. Deux saisons sèches, de mai à septembre puis de décembre à janvier, alternent avec des saisons humides. À Libreville, la capitale, les précipitations moyennes annuelles sont de 2 515 mm.

2.3 Ressources et contraintes du milieu naturel

Une dense forêt équatoriale couvre 81,4 p. 100 du territoire gabonais, avec de larges espaces de forêt primaire préservée. La savane domine le sud de la zone côtière, une partie des vallées de la Nyanga, du haut-Ngounié et du haut-Ogooué.

La forêt est à la fois source de contraintes, car elle représente un massif impénétrable qui rend les communications difficiles, et de grande richesse, grâce à son exploitation (elle est source du plus grand nombre d’emplois dans le pays). Ainsi, les bois d’ébène, d’acajou et d’okoumé, issus de la forêt humide, constituent l’une des principales ressources naturelles du Gabon. Le pays s’est engagé à faire des efforts pour sauvegarder cette forêt dense.

Les richesses minières gabonaises sont très importantes ; la première richesse du pays est le pétrole. Le sous-sol recèle également de l’uranium, du manganèse, du fer, du plomb et de l’argent. L’économie gabonaise a été atteinte en 1998 par la baisse du prix du pétrole et par la crise asiatique qui a poussé les pays d’Asie à baisser le prix du bois.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population était de 1 484 149 habitants, dont 122 000 Gabonais résidant à l’étranger, une évaluation semblable pour 1997. Le Gabon est, quoi qu’il en soit, un pays sous-peuplé, avec une densité de 5,8 habitants au km2 selon l’hypothèse la plus haute. Il abrite de nombreux travailleurs originaires des pays voisins. Les trois cinquièmes des habitants vivent dans la zone côtière, l’intérieur du pays étant quasi désert.

Sa faible population explique que le Gabon, jouissant d’une rente minière, ait un revenu par habitant parmi les plus élevés de l’Afrique noire. Cependant, le système de soins et les conditions de vie demeurent ceux d’un pays en développement, si l’on se réfère au taux de mortalité infantile (53 p. 1 000 en moyenne en 2008) et à l’espérance de vie (53,5 ans).

Bien que peu peuplé, le Gabon compte près d’une quarantaine de groupes ethniques, parmi lesquels les Adoumas, les Kota, les Batékés, les Kwele et les Mpongwés. Les Fang, habitant le Nord, représentent un tiers de la population. Le Gabon a attiré une importante main-d’œuvre en provenance d’autres pays africains tels que la Guinée équatoriale, le Nigeria, le Congo, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal, le Bénin et le Burkina. Les cadres des entreprises pétrolières ou minières sont européens, notamment français (20 000). Les Pygmées, sans doute les premiers habitants du pays, ne sont plus que quelques milliers.

3.2 Découpage administratif et villes principales

Le Gabon est divisé en neuf provinces. En 1994, près de la moitié des habitants étaient des citadins. La capitale, Libreville, est la plus grande ville, avec une population estimée à 611 000 habitants en 2003. Viennent ensuite Port-Gentil (125 000 habitants), centre des industries de transformation du bois et de raffinage de pétrole, et Masuku, ancienne Franceville (75 000 habitants). Lambaréné (42 316 habitants) se situe dans la zone des plantations de palmiers à huile et abrite l’hôpital fondé par le médecin missionnaire français Albert Schweitzer.

3.3 Institutions et vie politique

Les institutions politiques gabonaises sont régies par la Constitution du 14 mars 1991. Faisant suite au régime de parti unique (le Parti démocratique gabonais, PDG) instauré en 1968 par Omar Bongo, cette Constitution établit un régime présidentiel multipartite. Le pouvoir exécutif est détenu par le président, qui est le chef de l’État et est élu au suffrage universel direct tous les sept ans, et par le gouvernement, à la tête duquel se trouve le Premier ministre, nommé par le président. Le pouvoir législatif est confié à une Assemblée nationale, composée de 120 membres, élus pour cinq ans au suffrage universel direct, et à un Sénat, dont les 91 membres sont élus pour cinq ans par un collège électoral.

Les différentes formations nées à la faveur de l’introduction du multipartisme n’ont cependant jamais réussi à remettre en cause l’hégémonie de l’ancien parti unique. Si le processus de démocratisation connaît une avancée significative en janvier 2002 avec la formation d’un gouvernement incluant des ministres issus de l’opposition, des amendements constitutionnels introduits en 2003 abolissent la restriction à deux mandats consécutifs pour le chef de l’État, ouvrant la voie à la présidence à vie pour le président Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967.

 

3.4 Langues et religions

La langue officielle est le français, mais les différentes communautés parlent également leurs langues et leurs dialectes propres, pour la plupart des langues bantoues (batéké, fang, etc.).

Près de 95 p. 100 des Gabonais sont chrétiens, 4 p. 100 sont animistes et 1 p. 100 musulmans. La pratique de l’islam et du christianisme demeure cependant fortement marquée par les religions traditionnelles.

3.5 Éducation

L’école est obligatoire au Gabon pour les enfants de 6 à 16 ans. En 2000, 265 714 élèves fréquentaient l’école primaire et 101 681 étaient inscrits dans des établissements secondaires. Sur l’ensemble des élèves, seuls 8 p. 100 allaient à l’université en 1998–1999. Le pays est doté d’écoles techniques et d’instituts de formation de maîtres, ainsi que d’une université, l’université Omar-Bongo créée en 1970. En 2000, le taux d’alphabétisation s’élevait à 70,8 p. 100.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

L’économie du Gabon repose très largement sur l’exploitation de ses ressources naturelles, notamment du pétrole, qui entre pour près de 50 p. 100 dans son PIB (4,97 millions de dollars en 2002) et représente plus de 80 p. 100 de ses exportations. Cette rente pétrolière, conjuguée à la faible population gabonaise, explique que le Gabon ait un PNB par habitant parmi les plus élevés de l’Afrique subsaharienne (3 340 dollars en 2003). Toutefois, la redistribution des richesses nationales est très inégale et la pauvreté affecte 60 p. 100 de la population.

Étroitement dépendante du pétrole et par conséquent exposée aux fluctuations de la conjoncture internationale et à l’épuisement des réserves, l’économie gabonaise connaît une grave crise à la fin des années 1990 (chute du PIB, augmentation de la dette intérieure, départ des investisseurs étrangers, etc.). Parvenu à un accord avec le FMI en 2000, l’État gabonais s’emploie à réduire les dépenses publiques et les dépassements budgétaires, ainsi qu’à mettre en œuvre un programme de privatisations et une politique de diversification de l’économie vers les mines, les services, les infrastructures, la filière bois, le tourisme et l’agriculture.

4.2 Agriculture, forêts, pêche

L’agriculture et la pêche sont encore sous-développées au Gabon. Le secteur agricole occupe 51,6 p. 100 de la population active mais ne contribue que pour 4,9 p. 100 au PIB (2006). La production est essentiellement orientée vers la culture vivrière, dont les principaux produits sont les bananes plantain, le manioc, le maïs et le riz. De petits volumes de cacao, de café, d’huile de palme et d’arachide sont cultivés pour l’exportation. Cette situation rend le Gabon largement tributaire des importations alimentaires.

La principale activité du secteur primaire est en fait celle du bois, deuxième ressource naturelle du pays. Le Gabon est notamment le premier producteur mondial d’okoumé, un bois tendre utilisé pour le contreplaqué. Le pays cherche à préserver et à valoriser la forêt tropicale par la création à partir de 2002 d’une dizaine de parcs nationaux, qui représentent plus de 10 p. 100 du territoire.

4.3 Mines et industries

La production de pétrole est la première source de revenus du Gabon. Toutefois, le pays est confronté au déclin de la production pétrolière, liée à l’épuisement des réserves. Le pétrole est extrait des gisements côtiers et off-shore de Mandji et Rabi-Kounga. Les raffineries sont situées à Port-Gentil et Pointe-Clairette. L’exploitation des gisements pétroliers gabonais est en grande partie concédée à la société française ELF, désormais intégrée au groupe TotalFinaElf.

Le Gabon est le troisième producteur mondial de manganèse, avec l’important gisement de Moanda, dans le sud-est du pays. Le sous-sol gabonais est également riche en minerai de fer, à Mekambo et Bélinga dans le nord-est. Le pays produit également de l’uranium, dont les réserves sont en diminution, tandis que des gisements de phosphate et d’or sont en cours d’exploration.

Le secteur industriel demeure peu développé ; il emploie 15,8 p. 100 de la population active et représente 61,2 p. 100 du PIB (2006). Il concerne surtout le raffinage du pétrole, la transformation du bois et l’agroalimentaire.

4.4 Secteur tertiaire

Les services sont peu développés et n’emploient environ que 30 p. 100 de la population active.

Dans le domaine des transports, la couverture forestière et le climat font obstacle au développement des infrastructures. Le Gabon possède 9 170 km de routes, dont 10,2 p. 100 sont goudronnées. Une autoroute de 869 km traverse le pays du nord au sud, le reliant à Loubomo au Congo et à Douala au Cameroun. Avant les années 1970, une unique voie ferrée permettait la connexion avec M’Binda au Congo et la ligne Pointe-Noire-Brazzaville. La construction des 697 km du Transgabonais a commencé en 1974. Une section entre Owendo et Booué a été terminée en 1982, et son extension vers Masuku (Franceville), dans le sud-est, a été inaugurée en 1986. Il est également prévu une ligne desservant les gisements de minerai de fer du nord-est. Owendo et Port-Gentil sont les ports principaux. L’Ogooué et ses affluents, Ivindo et Ngounie, constituent des voies navigables.

4.5 Commerce extérieur

La monnaie du Gabon est le franc CFA, divisé en 100 centimes, qui a été dévalué de moitié en janvier 1994 (655,96 francs CFA = 1 euro).

Le commerce extérieur est habituellement bénéficiaire. Les principaux partenaires commerciaux sont la France, les États-Unis, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Japon et les Pays-Bas.

5 HISTOIRE

L’histoire ancienne du pays demeure mal connue et l’on sait très peu de choses sur ses premiers habitants, les traditions orales se référant à une période beaucoup plus récente. La découverte de vestiges datant du paléolithique et du néolithique a révélé cependant une occupation très ancienne du territoire de l’actuel Gabon, alors qu’il était couramment admis, jusque dans les années 1960, que les forêts n’avaient pas été pénétrées. Les Pygmées sont les premiers habitants connus de la forêt gabonaise. Vers le xiiie siècle, les peuples de l’ouest (Myénés, Mpongwés, Orungous et Galoas), se sont établis dans le pays. Ceux du sud-ouest, dont les Pounous, sont venus du Congo, ceux du sud-est (Nzabis, Tégués) sont liés aux Batékés de Brazzaville. L’installation des Fang, dans le nord, a commencé progressivement à partir de la fin du xviiie siècle.

5.1 De la traite des Noirs à la colonisation française

En 1472, les Portugais parviennent jusqu’à l’estuaire du Gabon et longent ensuite la côte atlantique. Les Portugais, puis les Français, les Hollandais et les Anglais développent, durant les siècles suivants, la traite négrière, à destination des pays du Nouveau Monde (voir Commerce triangulaire). Les Français sont les premiers à s’établir dans le pays de manière permanente : en 1838, ils signent un traité avec le souverain mpongwé et, cinq ans plus tard, ils créent un poste militaire dans l’estuaire du Gabon. Dès lors, les missions catholiques françaises se multiplient dans le pays. En 1849, Libreville est fondée pour des esclaves libérés des cales d’un navire négrier.

Durant la seconde moitié du xixe siècle, les Français étendent leur influence jusqu’à l’intérieur du pays, signant des accords avec les peuples du sud-est. Entre 1875 et 1885, Pierre Savorgnan de Brazza explore l’Ogooué et atteint le fleuve Congo.

Après que la frontière entre le Cameroun allemand et le Gabon français a été fixée au congrès de Berlin, le Gabon devient, en 1886, un territoire de l’Empire colonial français. Les sociétés commerciales de la métropole reçoivent de vastes concessions et s’engagent dans l’exploitation de l’okoumé. La mise en valeur du territoire demeure néanmoins toujours très limitée.

À partir de 1899, le Gabon est rattaché au Congo français, Libreville demeurant la capitale du territoire ainsi étendu. En 1904, elle perd cependant ce statut au profit de Brazzaville. En 1910, le Gabon devient une colonie de l’Afrique-Équatoriale française (AÉF). Albert Schweitzer, médecin missionnaire, fonde l’hôpital qui porte son nom à Lambaréné en 1913.

Le travail forcé est utilisé notamment pour la construction du chemin de fer Congo-Océan. Les conditions de vie et de travail sont telles sur le chantier, où 20 000 à 30 000 hommes trouvent la mort, qu’elles suscitent les premières révoltes massives contre l’administration française. L’une des voix qui s’élèvent pour dénoncer les abus est celle de Léon M’Ba, un Fang nommé chef du canton en 1922. Il est exilé en Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine) en 1936.

Acquis à la France libre après 1941, à l’issue d’affrontements meurtriers entre colons vichystes et gaullistes, le Gabon devient, en 1946, territoire français d’outre-mer, et récupère la région du haut-Ogooué. Cette région, où se situent les plus riches gisements miniers du Gabon, avait été transférée au Congo en 1925.

5.2 Les premiers temps de l’indépendance

En 1958, le Gabon vote pour son intégration au sein de la Communauté française. Léon M’Ba devient le Premier ministre de la République autonome du Gabon. Il est confronté aux critiques de la plupart des partis d’opposition, qui lui reprochent d’avoir ainsi renoncé à l’indépendance. Mais celle-ci est proclamée deux ans plus tard, le 17 août 1960.

Léon M’Ba, élu président du nouvel État en 1961, instaure un régime autoritaire. Renversé par un coup d’État militaire trois ans plus tard, il est rétabli au pouvoir par les troupes françaises, conformément à un accord de défense signé entre les deux pays. Réélu président en 1967, Léon M’Ba meurt la même année. Son vice-président, Albert Bernard Bongo, lui succède. Il institue, en 1968, un régime se fondant sur un parti unique, le Parti démocratique gabonais (PDG).

5.3 Le régime d’Omar Bongo
5.3.1 La croissance économique et le processus de gabonisation

En 1973, Bongo, réélu président sans opposition, se convertit à l’islam et prend le prénom d’Omar. Cette conversion marque une réorientation relative de la politique étrangère du pays. En 1974, le Gabon devient membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) — d’où le Gabon s’est retiré en 1995 —, puis intègre, en 1979, l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Au cours de la même période, l’État gabonais prend des participations dans de nombreuses firmes étrangères et confie à l’élite gabonaise des postes de direction autrefois dévolus aux étrangers. Toutefois, en dépit de cette relative « gabonisation «, les relations avec la France ne sont jamais rompues, l’ancienne puissance coloniale conservant des intérêts économiques au Gabon (notamment par le biais de l’exploitation des ressources pétrolières), auquel la lient également des accords de défense. Le pays connaît pendant cette période une croissance économique rapide, liée notamment aux revenus qu’il tire de ses exportations (pétrole, gaz naturel, manganèse, uranium).

5.3.2 La crise économique et la montée de l’opposition

Les premières années de la décennie 1980 voient la création d’un mouvement clandestin fédérant l’opposition au régime d’Omar Bongo, lequel est également critiqué en France. Mais c’est la chute des cours du pétrole, entraînant des difficultés économiques, et nécessitant l’adoption d’un plan d’ajustement structurel sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), qui précipite la démocratisation de la vie politique.

De 1987 à 1989, manifestations et émeutes se multiplient dans les villes. En 1990, l’autorisation du multipartisme se concrétise par la tenue d’élections législatives, dont les résultats sont contestés par l’opposition. De violentes émeutes éclatent, notamment à Port-Gentil, provocant l’intervention militaire de la France. L’Assemblée nationale promulgue une nouvelle Constitution en mars 1991, dans un contexte de grèves et de troubles sociaux. L’élection présidentielle de décembre 1993 ne contribue pas à apaiser l’opposition démocratique, qui accuse la présidence de fraude. Le père Paul Mba Abessole, candidat populiste arrivé en deuxième position derrière Omar Bongo, constitue un gouvernement parallèle qui reçoit le soutien de toute l’opposition.

5.3.3 La poursuite de la démocratisation entre reculs et avancées

De nouvelles émeutes dans les deux plus grandes villes du pays, Libreville et Port-Gentil, en 1994, contribuent à l’ouverture de négociations entre le pouvoir et l’opposition. Les accords, difficilement négociés à Paris et conclus à Libreville en octobre 1994, prévoient la formation d’un gouvernement d’union nationale et la tenue de nouvelles élections législatives en 1996.

Au cours de la même période, l’État gabonais procède à des opérations de rapatriement visant officiellement à éloigner du territoire des immigrés clandestins. Dans un pays à vocation de terre d’immigration, mais confronté à une hausse du chômage et de la criminalité, l’expulsion des étrangers permet au pouvoir de temporiser. Cette mesure populiste ne produit cependant pas les effets escomptés : privant le pays d’une main d’œuvre nécessaire, elle se conjugue en outre au départ de nombreux investisseurs étrangers à la suite des émeutes de 1994.

Malgré une conjoncture difficile (diminution du prix du pétrole et effondrement de celui du bois en raison de la crise asiatique), le président Bongo est réélu en décembre 1998 (avec 66,88 p. 100 des suffrages exprimés) ; il bénéficie d’un amendement constitutionnel ayant étendu le mandat présidentiel de cinq à sept ans. L’opposition, regroupée autour de Paul Mba Abessole, le maire de Libreville, en un Rassemblement national des bûcherons (RNB), mais ne présentant qu’une unité de façade, met en question la régularité du scrutin et refuse de participer au gouvernement formé en janvier 1999 par Jean-François Ntoutoume Emane.

En cessation de remboursement de sa dette extérieure depuis octobre 1998, le Gabon parvient à un accord avec les bailleurs de fonds internationaux (FMI et Union européenne) en octobre 2000, impliquant la mise en œuvre de réformes structurelles. L’assainissement des finances publiques accentue alors les effets de la pauvreté (qui touche 60 p. 100 de la population). La crise sociale qui en découle se double d’une explosion de l’insécurité urbaine. Fin 2001, le nord-est du Gabon est en outre touché par une épidémie de fièvre Ebola, à l’origine d’une cinquantaine de décès.

Les élections législatives de décembre 2001 consacrent l’hégémonie du parti du président, le Parti démocratique gabonais (PDG), qui remporte 85 sièges contre 13 pour l’opposition, dont 8 pour le Rassemblement national des bûcherons (RNB). En janvier 2002, un gouvernement d’ouverture est formé, qui intègre, pour la première fois dans l’histoire du Gabon, des représentants de l’opposition, dont Paul Mba Abessole (leader du RNB), au poste de ministre d’État pour les droits de l’homme. Celui-ci est promu vice-Premier ministre au sein du gouvernement formé en janvier 2003, à la direction duquel est reconduit Jean-François Ntoutoume Emane. En novembre 2005, Omar Bongo est réélu à la tête du Gabon avec 79,21 p. 100 des suffrages. Ses principaux adversaires, l’opposant Pierre Mamboundou (Union du peuple gabonais, UPG) et Zacharie Myboto (ancien membre du PDG et fondateur de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement, UGDD), recueillent respectivement 13,57 p. 100 et 6,58 p. 100 des suffrages, et dénoncent les fraudes électorales et le trucage des résultats.

Au plan régional, le président Bongo, à qui il revient d’avoir su garantir une stabilité rare sur le continent, se distingue par sa politique de médiation active dans les crises africaines (Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Grands Lacs, République démocratique du Congo, Tchad).

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