GENTILESCHI (Artemisia Lomi) : JUDITH ET HOLOPHERNE

« GENTILESCHI (ArtemisiaLomi) JUDITH ET HOLOPHERNE Vers 1620 Peintre italien Biographie >s/Née àRome en 1593, Artemisia Genti- leschi apprend à peindre très jeune auprès de son père Orazio.

Celui-ci travaille à la déco ration du Casino des Muses, dans le Palais Pallavicini-Rospigliosi, à Rome, lorsque sa fille est violentée à 18 ans par le peintre Agostino Tassi,paysagiste et collaborateur de Gentileschi.

L'événement, qui aboutit au scandaleux procès de 1612, marque profon démentl'adolescente ; son pèrel'éloignéde Rome et l'établit près de Florence, avant de la marier à Antonio Stiattesi, un peintre florentin.

Les tableaux que réalise alors Arte misiaGentileschi, commeMadeleine ou Judith et Holopherne, conservée au palais Pitti,révèlent à la fois l'influence duCara- vage et de son propre père.

La jeune femme séjourne entout dix ans à Florence, au cours desquels elle obtient la protection de Galilée et de Michelangelo Buonarrotile Jeune. Accueillie en 1616 àl'Académie de dessin de Florence,Artemisia se rend cinq ans plus tard avec son père à Genève.

Elle regagne Rome l'année suivante, oùelle demeure jusqu'en 1626 : le Portrait de condottiere, aux accents toujours profondémentcaravages- ques, appartient à cette période. Mais la véritable consécration a lieu peu après, vers 1627, lorsque la jeune femme s'installe à Naples, où les collectionneurs et les peintres lui font immédiatementun triomphe.

L'artiste ne quittera d'ailleurs presque jamais cette ville sauf pour de brèves escapades romaines et, de 1639 à1641, pour serendre enAngleterre au chevet de son père gravement malade ; c'est à Naples qu'elle s'éteint entre 1652 et 1653. .

Nardini Editore, 1993.VPCLarousse-Laffont pour I édition française 1993 GALERIE DES OFFICES FLORENCE XVIIe siècle Huile sur toile 199 x162,5 cm Analyse ♦'Artemisia Gentileschi a inscrit le terrible épisode à l'intérieur d'un cadre très resserré, comme dans une photographiereprésentant l'avant-plande l'événement traité.

Du fond som bre émergent les deux protagonistes féminins: Judith, vêtue d'une élégante robe jaune et sa servante, habillée humblement et la tête entou rée d'un large ruban sur lequel la lumière laisse de profonds gouffresd'ombre.

L'artiste a voulu isoler ainsi le fait narratif :l'assassinat d'Holo- pherne, le général assyrien ennemi du peuple hébreu, par Judith.

Aidée activement par sa servante, la jeune femme est en train d'achever la mission qu'elle s'est assignée.L'héroïne biblique immobilise d'une main latête de sa victime sur le lit, et del'autreplonge violemment son épée dans le cou de l'homme.

La brutalité du geste con traste avec la tenue soignée et laféminité de Judith ; la violence est accentuée par les écla- boussures de sang répanduesdans la pièce et sur les drapsrecouvrant le lit. L'assassinat d'Holopherne est un thème récur rent dans l'œuvre d'ArtemisiaGentileschi; il confirmel'appartenance dupeintre au courant caravagiste. L'œuvre U Le thème de l'assassinat d'Holopherne a inspiré au peintre plusieurs toiles, toutes des chefs- d'œuvre. Lesplus célèbres restent laréplique —sans doute autographe — conservée au musée napolitain de Capodimonte et la version de la Galerie Pala tine :cette dernière toile illustre lafuite de Judith et de sa servante, emportant avec elles lepanier conte nant la tête du général assyrien. Le tableau exposé aux Offices a été abîmé lors de l'attentat terroriste qui a frappé lagalerie le 27 mai 1993; les domma ges restent cependant réparables. Photo Scala. Florence.. »